Nicolas Werth

Historien

Nicolas Werth est historien, Directeur de recherche honoraire au CNRS et Président de Mémorial-France. Il est l’auteur d'une vingtaine d'ouvrages de référence sur l'histoire soviétique.

Parmi ses livres sur les répressions staliniennes, on retiendra L’État soviétique contre les paysans (en collaboration avec A. Berelowitch, Tallandier, 2011), L’ivrogne et la marchande de fleurs. Autopsie d’un meurtre de masse, URSS 1937-1938 (Tallandier, 2009) et La Terreur et le désarroi. Staline et son système (Perrin, 2007). Parmi ses dernières publications, on peut citer Les grandes famines soviétiques (PUF, 2020) et Poutine, historien en chef (Gallimard, "Tracts", 2022).
Voir plus

Dans la Russie poutinienne, l’histoire est un champ de bataille où la mémoire des atrocités passées lutte contre la réécriture officielle. Le site de Sandormokh en Carélie, charnier emblématique de la Grande Terreur stalinienne de 1937-1938, est devenu un symbole de la résistance historienne face aux tentatives révisionnistes — et la date du 5 août, un jour de mémoire pour ne pas oublier l’horreur.

C’est à l’historien Iouri Dmitriev que l’on doit la documentation de ce massacre. Injustement prisonnier des geôles poutiniennes dans des conditions atroces, il n’était pas sur la liste des personnalités libérées il y a quelques jours.

L’historien Nicolas Werth lui rend hommage.

1 600 morts par jour.

En Europe, les grandes Purges de 1937-1938 sont connues pour leurs procès truqués et médiatisés et marquent le tournant stalinien d’épuration du parti. Mais la Grande Terreur n’a pas simplement visé les cadres du PCUS  : elle a aussi et surtout éliminé des centaines de milliers de Soviétiques, considérés comme une menace selon des critères socio-ethniques. Dans cette étude fouillée, Nicolas Werth tente de retrouver qui ils furent.

L’Holodomor — l’extermination par la faim de 4 millions d’Ukrainiens — a façonné l’identité ukrainienne.

Mais elle n’est pas la seule famine de l’ère soviétique. Le règne de Staline a été marqué par les dernières grandes famines européennes, intentionnellement orchestrées pour certaines, oubliées pour la plupart. Dans une étude fouillée, Nicolas Werth fait le point et relève les dernières avancées de l’historiographie.