Marlène Laruelle

Professeure en Affaires internationales et Science politique à l'Université de George Washington

Marlène Laruelle est professeur en Affaires internationales et Science politique à l'Université de George Washington, ancienne chercheuse à l'IFRI (Institut français des relations internationales). Son nouveau livre, «Ideology and Meaning-Making under the Putin Regime» sera publié aux presses de  l'université  de Stanford en janvier 2025.


Frapper l’Ukraine et les pays européens avec des missiles nucléaires. Mettre fin aux principes de non-prolifération pour élargir le club des puissances dotées. Abaisser le seuil d’utilisation de la bombe.

Marlène Laruelle introduit et commente le deuxième volet du dyptique clef de Sergueï Karaganov sur l’avenir de la guerre et de la dissuasion nucléaire.

«  Il y a bien longtemps, j’ai constaté que le monde se dirigeait inexorablement vers une vague de conflits militaires, menaçant de se transformer en une troisième guerre thermonucléaire mondiale, avec une forte probabilité d’anéantissement de la civilisation humaine.  »

Nous publions et commentons la première partie du diptyque clef signé par le très influent penseur stratégique du Kremlin, Sergueï Karaganov, sur l’avenir de la guerre et de la dissuasion nucléaire.

«  En Ukraine, l’opération militaire spéciale est une bataille entre l’ange et le diable  ».

Pour Douguine, la guerre d’Ukraine n’a pas d’autre finalité que la survie de l’humanité. Aux frontières du poutinisme, l’idéologue extrême expose une doctrine anti-moderne nourrie au fascisme européen. Un conspirationnisme total sur l’homme, Dieu, la géopolitique ou l’intelligence artificielle.

Marlène Laruelle trace les coordonnées d’une figure complexe de l’extrême droite internationale en Russie.

Si la perspective d’une paix semble lointaine, à Moscou, on réfléchit déjà à l’après. La question préoccupe en silence les cercles du pouvoir  : comment vivre à côté de l’Europe après l’Ukraine  ? Alors que le centre de gravité de la diplomatie russe se déplace vers l’Est et le Sud, le modèle de coexistence pacifique datant de la guerre froide a peut-être un avenir.

Comment explique-t-on les élections européennes depuis Moscou  ? De l’intérêt marqué par les commentateurs pour la victoire de Bardella et du RN à une étrange obsession pour l’ère Merkel, en passant par une théorie des «  élites grises  » de Bruxelles, ces échanges que nous transcrivons, traduisons et commentons reflètent l’état des points nodaux sur l’Union en Russie — parfois étonnants depuis cette extrémité du continent.

Sur Youtube, une icône pop reçoit un dirigeant religieux ultra-conservateur. Il soutient qu’il y a une continuité entre la résistance de Byzance à l’Occident et la politique étrangère russe  ; que l’invasion de l’Ukraine était prophétisée par les «  starets  »  ; qu’autant d’années nous séparent du début de la perestroïka que les quarante où Moïse a marché dans le désert.

Pour prendre la mesure de la politisation de l’Église orthodoxe, nous traduisons et commentons les échanges entre Ksenia Sobtchak et le métropolite Tikhon — fidèle de Poutine et probable successeur du patriarche Kirill.

Hier, dans la capitale du Tatarstan, s’est achevé le plus important événement de l’année consacré au monde musulman en Russie.

De l’importance stratégique du marché halal à la doctrine de l’eurasisme en passant par la place de l’islam dans «  l’État-civilisation  » russe, nous revenons en 10 points sur l’arrière-plan politico-religieux du Forum de Kazan.

En Russie, des intellectuels conservateurs non inféodés à Poutine débattent de l’hypothèse d’une Europe «  effrontée  » qui pourrait rechercher l’alliance avec Moscou. En opposant une «  Europe de Popper  » à une «  Europe de Spengler  », ils donnent à voir la controverse qui tiraille les tenants d’une Russie-civilisation contre ceux qui veulent croire à «  l’Occident d’après  ».

Depuis l’échec de l’invasion de l’Ukraine, des faucons influents à Moscou veulent dynamiter un concept nucléaire ossifié, hérité de la guerre froide. Pour comprendre la radicalisation de la rhétorique dans le débat stratégique russe, nous traduisons et commentons pour la première fois ce texte clef signé Dmitri Trenin.

Pour contrer l’Occident, l’architecte intellectuel de la ligne dure du Kremlin a un concept  : la «  Majorité mondiale  ». Dans un rapport en 55 pages, Sergueï Karaganov expose point par point sa stratégie pour «  articuler les échelles  », arsenaliser le Sud global et assurer l’hégémonie russe sur la planète. Nous publions intégralement et pour la première fois en français le document de politique étrangère russe le plus complet et le plus important depuis la doctrine Primakov—commenté par Marlène Laruelle.

Ce premier épisode de notre série «  Doctrines de la Russie de Poutine  » tente de comprendre la figure et le rôle d’Aleksandr Prokhanov, écrivain nationaliste dont la carrière semble avoir pris un tournant avec l’invasion de l’Ukraine. Dans un texte traduit par Guillaume Lancereau et commenté par Marlène Laruelle, il fait la promotion d’un sursaut esthétique patriotique à la faveur du massacre — allant jusqu’à composer un «  opéra-rock  » joué dans la principale usine de tanks du pays.

L’invasion de l’Ukraine a changé le monde, mais elle a aussi changé le poutinisme.

À partir d’aujourd’hui, le Grand Continent publiera chaque semaine des textes inédits en français d’idéologues du régime de Poutine. Pour introduire cette série qu’elle dirige, nous revenons avec la spécialiste Marlène Laruelle sur la production doctrinaire du Kremlin, ses leviers et ses évolutions les plus récentes.