Asie septentrionale

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Le discours de Vladimir Poutine du vendredi 30 septembre inaugure une nouvelle phase du conflit. Fidèle à sa stratégie de la «  désescalade par l’escalade  », la Russie annexe des territoires, étend le domaine de la guerre et précise les termes de sa menace. Il faut le lire attentivement pour comprendre comment Poutine entend transformer la guerre régionale qu’il a déclenchée en conflit mondial.

On avait connu Daesh et le djihad par l’épée. Kirill, patriarche de Moscou, veut aujourd’hui faire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Poutine une guerre sainte — en présentant la mort de l’envahisseur en terres ennemies comme un sacrifice chrétien.

Activiste d’origine russe pour la défense des droits des personnes LGBTQI+ , Anna Shcherbakova vit désormais en France, à Marseille. Par sa trajectoire personnelle, son engagement en faveur de la communauté LBTQI+ s’est lié à la défense des droits des personnes réfugiées. Elle revient ici sur son engagement, son parcours et adresse un signal d’alarme  : dans une Russie qui a relancé la guerre de conquête à ses frontières, la sécurité des personnes LGBTQI+ se trouve d’autant plus menacée.

À l’occasion de la remise de son doctorat honoris causa à Sciences Po, la directrice exécutive de Mémorial International — l’association dont Vladimir Poutine voudrait effacer la trace — a prononcé un important discours. Nous le publions avec des extraits du discours introductif prononcé par Sabine Dullin.

«  Le métavers rendra la guerre ludique pour stimuler le désir des gens de participer  ; ce à quoi nous assistons en Ukraine aujourd’hui en est une version bêta.  » Selon Shi Zhan, si Zelensky a déjà gagné la bataille de l’image face à Poutine, c’est que les Ukrainiens ont compris que se jouait la première guerre de l’ère du métavers. Nous traduisons sa perspective, aux accents dystopiques, introduite par David Ownby.

Rarement un discours du président russe avait été aussi attendu. Alors que certains espéraient des positionnements tranchés à l’occasion de son allocution pour la Parade de la Victoire sur la Place Rouge, Vladimir Poutine a poursuivi sa stratégie de brouillage, perpétuant ses falsifications et prenant bien soin de ne rien dire de ses intentions sur la guerre en Ukraine.

«  Nous pensions que 2019 était la pire année  ; elle pourrait bien s’avérer être la meilleure des dix prochaines années.  » Depuis un mois, les habitants de Shanghai font face à un confinement drastique, des rationnements, une politique de tests draconienne.
Sur les réseaux et les forums, l’entraide essaye à grand peine d’étouffer les cris d’angoisse.

Depuis des années, la Russie de Poutine a progressivement converti les vérités du régime en régime de vérité. Une «  vérité  » faite de mystifications, d’affabulations, loin des faits, proche d’un mode orwellien – mais dont Poutine a compris combien elle était mobilisatrice politiquement. À l’heure où l’extrême droite arrive en France aux portes du pouvoir en s’inspirant de ce modèle, il est temps de l’étudier de près.