Europe

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Des prêts bancaires aux anniversaires et autres visites de courtoisie, les liens du Rassemblement National avec la Russie sont connus. Mais au-delà de Poutine, la famille Le Pen a depuis longtemps côtoyé les franges les plus radicales de la politique russe, y compris après l’annexion de la Crimée. Quelques clichés d’un vieil album de famille.

Huit pages pour se donner un cap. Tous les cinq ans, un document aussi important que peu connu est adopté par le Conseil européen. Fruit d’un compromis, reflet aussi bien des crises persistantes que des pouvoirs en place, l’agenda stratégique 2024-2029 connaîtra peut-être des inflexions — mais il fixe des objectifs quinquennaux et présente quelques nouveautés. Il doit être étudié de près. Une première lecture.

Marine Le Pen a déclaré hier  : «  chef des armées, pour le président, c’est un titre honorifique  ».

En pratique, l’arme atomique est constitutive du régime et conditionne la légitimité du chef de la «  monarchie nucléaire  » qu’est la Ve République. En droit, les choses sont un peu plus complexes que cela. Existe-t-il vraiment un scénario où Jordan Bardella ou un autre futur Premier ministre appuyé par le RN pourrait avoir accès au «  bouton rouge  »  ? Mise au point.

Le commerce est devenu dangereux. Ce qu’on a longtemps cru être le véhicule de la paix s’est transformé en risque. Dans un rapport, Jean Pisani-Ferry, Beatrice Weder di Mauro et Jeromin Zettelmeyer dressent un premier bilan des outils de l’Union et proposent une feuille de route pour assurer la sécurité économique du continent.

À cinq jours du premier tour des législatives anticipées, le tremblement de terre en France brouille tous les repères. Pour le politologue allemand Jan-Werner Müller, spécialiste du populisme et des idéologies, la crise politique que traverse l’hexagone doit être prise avec son grand contexte  : dans la crise des partis, des médias et des médiations, la radicalisation devient une option séduisante — dans une atmosphère de campagne permanente.

Longtemps, la France s’est vue comme une île stratégique. Mais dans l’année des grandes élections, les défis s’accroissent et les moyens diminuent. C’est désormais certain  : parmi les voies possibles d’une ambition, il faudra choisir — et, donc, renoncer. Dans la phase de recomposition politique qui s’ouvre actuellement, il y a une occasion pour ouvrir ce chantier.

Pour saisir Jordan Bardella, nous n’utilisons pas le bon point de comparaison italien. Plutôt que Meloni, il faut regarder du côté de Di Maio.

Synthèse chimiquement pure de l’ère technopopuliste, la trajectoire politique de l’ancien ténor du Mouvement 5 étoiles — aujourd’hui placé au cœur du dispositif technique de l’Union européenne — a peut-être quelque chose à nous apprendre sur la séquence qui s’ouvre en France.

Depuis 1997, le seul lieu où le recours à l’article 12 de la Constitution avait survécu était fictionnel  : la série Baron noir, adulée par le monde médiatique et politique français, et son spin-off La Fièvre.

Le Président s’en serait-il inspiré  ? Dans la fabrique de l’imaginaire politique français, le pari du 9 juin présente des parallèles troublants avec la tactique mise en œuvre dans l’univers de Baron noir.

Si la perspective d’une paix semble lointaine, à Moscou, on réfléchit déjà à l’après. La question préoccupe en silence les cercles du pouvoir  : comment vivre à côté de l’Europe après l’Ukraine  ? Alors que le centre de gravité de la diplomatie russe se déplace vers l’Est et le Sud, le modèle de coexistence pacifique datant de la guerre froide a peut-être un avenir.

Il y a 80 ans, Marc Bloch était exécuté par la Gestapo. Dans un entretien lumineux en forme d’hommage, Carlo Ginzburg témoigne de l’apport considérable de l’auteur des Rois thaumaturges et cofondateur des Annales à sa propre carrière d’historien. Dans une période de troubles, il montre aussi des signes d’inquiétude  : pour la première fois depuis longtemps, «  le fascisme a un avenir  ».