Europe

Long format

À Munich, cet après-midi, le vice-président des États-Unis n’a pas vraiment parlé de sécurité — et n’a évoqué l’Ukraine, Poutine ou la Russie qu’en passant.

Persuadé que «  la principale menace [pour l’Europe vienne] de l’intérieur  », ciblant les élites politiques et souhaitant faire sauter les cordons sanitaires érigés contre l’extrême droite en Allemagne, J. D. Vance a articulé pour la première fois la vision maximaliste de la Maison-Blanche de Donald Trump pour le continent  : un changement de régime.

Nous traduisons et commentons ce discours que tous les Européens devraient lire.

Depuis les scandales du Watergate et de Lockheed, les États-Unis étaient pionniers dans la prévention et la lutte contre la corruption. En démantelant le FCPA, l’un des outils clefs du normative power américain se trouve remis en question. Donald Trump semble ouvrir une nouvelle phase depuis Washington  : un retour à la tolérance — voire à la légalité — de la corruption dans les affaires internationales.

Une analyse de l’avocat et internationaliste Laurent Cohen-Tanugi.

«  Le véritable ordo amoris qu’il faut promouvoir est celui que nous découvrons en méditant constamment sur la parabole du ‘bon samaritain’.  »

Pour justifier les programmes de déportations de masse organisés par l’administration Trump, le premier vice-président catholique des États-Unis J. D. Vance s’était référé au concept augustinien d’ordo amoris. Dans une lettre envoyée hier en anglais aux évêques américains, le pape François lui a répondu avec force. Notre vaticaniste l’a traduite et commentée ligne à ligne.

Tétanisée par Trump, Musk et l’accélération réactionnaire venue de Washington, l’Union est en train de rendre délibérément les armes — abandonnant toute possibilité d’indépendance face à Washington et sapant les bases de sa crédibilité politique pour les citoyens.

En tirant les leçons du Sommet de Paris sur l’IA, Cori Crider appelle à un sursaut.

«  La plus grande menace pour l’effet Bruxelles n’est pas Trump — ce sont les Européens eux-mêmes.  »

Alors que le monde de l’IA se réunit à Paris, l’alliance entre le gouvernement américain et les Big Tech de la Silicon Valley voudrait casser le modèle européen fondé sur la régulation du numérique.

Comment résister  ? Pour la juriste de Columbia Anu Bradford, l’Europe pourrait remporter le bras de fer si elle cesse d’avoir peur de son propre agenda.

«  En s’attaquant directement au pouvoir et à l’influence des Big Tech, les Européens peuvent encore créer une alternative. Ce n’est qu’à cette condition que la technologie pourra continuer à contribuer à la prospérité commune, au lieu de devenir un outil de domination permettant à une minuscule élite d’asservir le reste de l’humanité  ».

Un inédit signé Daron Acemoğlu, Prix Nobel d’Économie.

Alors que s’ouvre à Paris le Sommet pour l’Action sur l’IA, Emmanuel Macron a annoncé un plan d’investissement de 109 milliards d’euros pour l’intelligence artificielle.

Pour les auteurs d’une Note pour l’action que nous publions aujourd’hui, il faudrait doubler ce montant pour permettre à la France de stimuler l’effort continental suffisant à replacer l’Europe dans la course mondiale à la puissance de calcul d’ici 2030.

Besoins clefs, investissements, contre-récit pour débloquer l’IA en France et en Europe.

L’agenda impérialiste d’Elon Musk et Donald Trump se déploie sous nos yeux, il a lieu sur et grâce à des plateformes que nous utilisons quotidiennement  : en Europe, nous avons assisté passivement à notre vassalisation numérique.

Pour André Wilkens, il n’est pas trop tard pour retrouver notre souveraineté. Cela implique de déclarer et de défendre l’indépendance de l’espace numérique européen.

Les banques centrales doivent-elles s’impliquer dans la lutte contre le changement climatique  ?

Alors qu’un consensus s’est solidifié en Europe, l’élection de Donald Trump a fait voler en éclat cette idée aux États-Unis.

Parmi les opposants au tournant écologique des politiques monétaires, un texte canonique circule. Le discours de l’ancien banquier central allemand Jens Weidmann, prononcé en 2020, est désormais présenté comme une référence.

L’économiste Eric Monnet l’introduit et le discute à la lumière du contexte actuel.