Europe

Long format

L’Union européenne a vécu dans une illusion en pensant être un pôle fort du monde post-guerre froide.

À partir des années 2010, elle a été frappée par un affaiblissement géopolitique et économique dans ses voisinages — où le ring of friends qu’étaient supposé construire les partenariats méditerranéen et oriental s’est transformé en un ring of fire.

Pour sortir de l’impasse de la westlessness, l’Union devrait jouer de sa spécificité au sein du groupe occidental.

Médiation des conflits bilatéraux. Mise en œuvre de la méthode d’adhésion graduelle. Insuffisance du plan de croissance.

Du Monténégro à la Serbie en passant par l’Albanie, la Macédoine du Nord, la Bosnie-Herzégovine ou le Kosovo, plusieurs problématiques fragilisent le processus encore très hétérogène d’élargissement de l’Union aux Balkans occidentaux.

Au-delà de l’adaptation des pays candidats, François Lafond appelle à réactualiser la réflexion autour d’une «  souveraineté européenne  » invitant à dépasser le seul horizon national — qui se pose y compris au cœur des États membres.

Face à la synthèse impériale islamo-nationaliste incarnée par Erdoğan, l’OTAN et l’Union ont fait preuve de passivité — voire d’aveuglement.

La politique étrangère ouvertement révisionniste de l’AKP va à l’encontre des valeurs européennes.

Tout en continuant de viser une relation améliorée et apaisée, l’Union ne peut pas exclure, à court terme, une politique de fermeté envers Ankara.

Le budget et l’élargissement ont des destins liés dans la construction européenne.

Aux côtés de l’instrument d’aide de pré-adhésion, de nouveaux mécanismes voient le jour depuis le début de la guerre en Ukraine — afin d’ancrer le soutien financier à l’Ukraine dans la perspective d’une adhésion européenne.

Entre l’intensification du soutien aux pays candidats et l’engagement en faveur du redressement économique de l’Ukraine, l’Union devra à n’en pas douter continuer à faire preuve d’imagination budgétaire dans les années à venir.

Pensée pour tout offrir «  sauf les institutions  » selon le mot de Romano Prodi, la politique de voisinage européenne s’est brisée dans les engrenages bureaucratiques et l’illusion du soft power.

De la Crimée à la Tunisie, de la Syrie au Sahel, l’Union a perdu la main — et parfois même la parole.

Pourtant, elle a plus que jamais besoin de s’unir pour comprendre qui sont ses voisins et comment les traiter.

En ce jour de sommet de la Communauté politique européenne, Stefano Manservisi propose des pistes clefs.

Présenté comme un succès géopolitique et économique, le grand élargissement de 2004 est aujourd’hui rattrapé par des fractures démocratiques et stratégiques qu’il n’avait pas anticipées.

Dans une étude historique, Pierre Mirel en retrace les promesses, les angles morts et les leçons — alors que l’Europe, secouée par la guerre et la rivalité des empires, doit repenser ses frontières et son projet.

Une archive stratégique, à lire alors que s’ouvre à Tirana le Sommet de la Communauté politique européenne.

«  Nous investirons de nouveau en Europe massivement.

Nous nous attaquerons aux droits acquis qui font obstacle à notre futur, en nous fondant sur l’innovation, contre les privilèges.

Et nous protégerons et préserverons notre liberté.  »

Au Portugal, devant plusieurs chefs d’État européens, Mario Draghi a établi un nouveau diagnostic et fixé un cap.

Nous traduisons son appel de Coimbra.

Ce dimanche, la Roumanie va devoir choisir entre deux futurs que tout oppose.

Après le raz de marée de l’extrême droite George Simion au premier tour, nous avons étudié les matrices de transfert et les sondages pour comprendre si Nicușor Dan avait encore une chance. Elle existe — mais elle est infime.

Chiffres clefs et scénarios.

En 1985, les accords du Plaza eurent pour effet de convaincre les élites allemandes de la pertinence de la monnaie unique.

En 2025, les menaces américaines convaincront-elles Berlin d’accepter une dette européenne commune  ?

Alors que Trump disrupte l’économie mondiale en faisant vaciller l’hégémonie du dollar, l’Allemagne a un moyen de prendre le contrôle de l’avenir du système monétaire international — et faire faire à l’Europe un bond en avant.

«  L’accord annoncé avec la Chine n’a rien d’un ‘deal’  : les États-Unis ont tout simplement cédé.  »

Pour Abraham Newman, les tarifs de Trump sont d’abord le fait d’un roi qui veut enrichir sa famille et plaire à sa cour — ils fragilisent la puissance américaine.

Face à cette disruption néo-monarchiste, l’Europe devrait accélérer la conclusion d’accords commerciaux avec le reste du monde.

Grand entretien.