La Banque centrale européenne vient de décider aujourd’hui d’une deuxième baisse de 25 points de base de ses taux directeurs, après celle de juin et la pause de juillet. Il faut noter que dans le cadre de la révision de son cadre opérationnel finalisée en mars 2024, la BCE avait annoncé un ancrage à 15 points de base au-dessus du taux de dépôt du principal taux de refinancement (MRO) à partir du 18 septembre, ce qui signifie une baisse totale de 60 points de base pour ce dernier 1.

  • La décision ne faisait pas de doute, alors qu’une majorité des membres du Conseil des gouverneurs s’y était prononcée en faveur.
  • Les derniers chiffres ont également renforcé cet argument. Selon les dernières estimations d’Eurostat, l’inflation dans la zone euro a baissé à 2,2 % en août, contre 2,6 % en juillet. La croissance a été de 0,2 % au deuxième trimestre, contre 0,3 % au premier. 

Dans sa déclaration, la BCE ajoute qu’elle « maintiendra une approche s’appuyant sur les données pour déterminer de manière appropriée, réunion par réunion, le degré et la durée de cette orientation restrictive ». Plus particulièrement, ses décisions relatives aux taux directeurs resteront fondées sur son évaluation des perspectives d’inflation compte tenu des données économiques et financières, de la dynamique de l’inflation sous-jacente et de la force de la transmission de la politique monétaire.

  • Une nouvelle baisse en octobre semble peu probable, alors que la BCE suit l’approche graduelle annoncée en juin. La réunion de décembre reste toutefois ouverte. Isabel Schnabel, membre du directoire, et Joachim Nagel, président de la Banque fédérale d’Allemagne, ont mis en garde contre les risques d’un assouplissement trop rapide. Dans le secteur des services, l’inflation a enregistré un nouveau rebond en août, passant de 4 % en juillet à 4,2 %, et les évolutions de la dynamique salariale sont encore incertaines. 
  • Toutefois, toute prochaine décision pourrait également être influencée par la politique de la Réserve fédérale des États-Unis. Les données sur l’inflation outre-Atlantique semblent en effet renforcer l’argument en faveur d’une première baisse la semaine prochaine, lors de sa réunion de politique monétaire des 17 et 18 septembre. 
  • La hausse des prix aux États-Unis est en effet tombée à 2,5 % en août, son niveau le plus faible en trois ans. L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix des denrées alimentaires et de l’énergie, est en légère hausse et s’établit à 3,2 %. 
  • Une baisse de 50 points de base de la Fed — qui reste assez improbable — pèsera certainement sur la décision d’octobre. Au contraire, une baisse de 25 pbs rassurera la BCE dans son approche.

Les services de la Banque centrale européenne tablent sur une croissance économique de 0,8 % en 2024, 1,3 % en 2025 et 1,5 % en 2026, avec l’inflation qui descendra sous la barre de 2 % en 2026.