Le huitième pays le plus peuplé du monde — 174 millions d’habitants — est appelé aux urnes ce dimanche pour des élections législatives verrouillées par le parti au pouvoir.

  • La Première ministre Sheikh Hasina (Ligue Awami) est au pouvoir depuis exactement 15 ans.
  • Plusieurs milliers de cadres et militants du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), ont été condamné par la justice en amont des élections. Selon Human Rights Watch, 10 000 partisans de l’opposition auraient été arrêtés entre le 28 octobre — date d’une manifestation massive de l’opposition à Dacca — et le 28 novembre. Les violences ont fait au moins 16 morts. Les dernières élections législatives de décembre 2018 avaient aussi été caractérisées par des abus du pouvoir judiciaire et des arrestations d’opposants par le pouvoir en place. 
  • La cheffe du BNP et Première ministre de 2001 à 2006, Khaleda Zia, est à ce jour détenue dans un hôpital, après avoir été condamnée pour corruption en 2018 à cinq ans puis dix ans de prison.

Forte d’un bilan économique caractérisé par une croissance de plus de 7 % lors des dernières élections en 2018, la Première ministre doit composer aujourd’hui avec une situation de ralentissement économique liées aux conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine. 

  • Le FMI a approuvé en janvier 2023 deux programmes de prêts d’une durée de trois ans et demi, pour un total de 4,7 milliards de dollars.

L’année 2023 a par ailleurs été marquée en novembre par un mouvement social massif des travailleurs du textile, revendiquant des hausses de salaires.

  • L’économie bangladaise reste notamment portée par l’industrie du textile, qui représente 84,6 % de ses exportations. 
  • 50,4 % de ces exportations sont dirigées vers l’Union européenne et 19,8 % vers les États-Unis.