Les faits à 13h (Paris).
- Selon plusieurs sources, le suspect, un ancien élève du lycée Gambetta, jeune adulte d’origine tchétchène né en Russie d’environ vingt ans, fiché S pour radicalisation, aurait crié « Allah Akhbar » lors de l’attaque. Il a été appréhendé par la police.
- Le frère du suspect a également été arrêté, selon des sources policières citées par BFMTV.
- Le parquet national antiterroriste a ouvert une enquête des chefs « d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste », de « tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d’atteinte aux personnes. »
- Le président de la République, le ministre de l’Intérieur et le ministre de l’Éducation nationale se rendent sur place. La Première ministre en déplacement à Orléans est rentrée à Paris. Une cellule de crise a été ouverte
Contexte. Trois ans après l’assassinat de Samuel Paty, les faits ne peuvent qu’évoquer l’attentat contre l’enseignant d’un collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) qui avait été poignardé le 16 octobre 2020 pour avoir montré des caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression.
Les opinions publiques face à la guerre de Soukkot. Selon Gérard Araud, interrogé dans nos pages, alors que des acteurs étrangers (Iran, Hezbollah) ne semblent pas souhaiter une escalade, l’extension de la guerre pourrait être provoquée par les opinions publiques arabes et musulmanes : « S’il y a des combats qui se poursuivent, si tous les matins Al-Jazeera annonce des pertes humaines lourdes, il y aura une pression plus intense des opinions publiques, pas qu’au Liban. Mais pour le moment je ne vois pas de risque d’extension régionale de la guerre. »
Depuis Doha, Khaled Meshaal, ancien leader du Hamas qui dirige le bureau de la diaspora du Hamas, a émis un appel en faveur de manifestations dans le monde arabe ce vendredi pour exprimer leur soutien aux Palestiniens. Dans un enregistrement consulté par l’agence Reuters, il a déclaré : « Nous devons converger vers les places et les rues du monde arabe et islamique ce vendredi, lors de la journée du déluge d’Al Aqsa. »
Une mutation du djihadisme ?
- Selon Gilles Kepel, il faut parler de « djihadisme d’atmosphère » : « La troisième génération, celle de Daesh, était structurée à la manière de ce que Gilles Deleuze appelait un rhizome révolutionnaire ». « Il y avait un réseau, une espèce d’organisation réticulaire dont le « Califat » entre 2014 et 2019 fut un point nodal. Les attentats les plus meurtriers, au Bataclan et à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, ont été propulsés par Daesh. Aujourd’hui le djihadisme de quatrième génération ne repose pas vraiment sur un réseau institué, mais s’installe dans une atmosphère préexistante dont il est l’aboutissement. Les nouveaux terroristes qui passent à l’acte n’apparaissent pas affiliés à un groupe comme tel, ne sont pas inscrits dans la structure pyramidale d’Al-Qaïda, ni dans le réseau de Daesh. Il n’y a plus de connexion linéaire entre l’individu et l’atmosphère qui procède à la socialisation djiahadiste, mais une forme de résonance. »
Une tension interne à l’espace européen.
- En commentant les manifestations en soutien au Hamas qui ont eu lieu en Allemagne, Henry Kissinger a déclaré dans une interview avec Axel Springer : « C’était une grave erreur d’admettre autant de personnes de cultures, de religions et de concepts totalement différents, car cela crée un groupe de pression à l’intérieur de chaque pays qui le fait. »
La question de l’interdiction des manifestations en France.
- Jeudi 12 octobre, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a émis une directive interdisant les « manifestations en faveur de la Palestine en raison de leur potentiel à perturber l’ordre public ». Il a également souligné que des arrestations devaient résulter de la tenue de ces manifestations interdites. L’ordre a été transmis aux préfets par le ministre de l’Intérieur via un télégramme détaillant les « directives rigoureuses » à suivre.