• La protection sociale recouvre au sens large tous les dispositifs mis en place par les États qui permettent aux individus de faire face aux coûts liés aux risques sociaux tels que les maladies, le chômage, les accidents du travail, les handicaps… La pandémie de Covid-19 et ses conséquences désastreuses sur les économies et les individus les plus fragiles a mis en lumière des inégalités au sein même des pays, mais aussi entre eux.
  • Premier fait alarmant du rapport : à peine 46,9 % de la population mondiale « bénéficie d’au moins une prestation de protection sociale », ce qui laisse plus de 4 milliards d’êtres humains sans aucune mesure de protection1. À l’échelle mondiale, les disparités entre les régions sont flagrantes puisque si le taux de couverture atteint presque 84 % dans les pays d’Europe et d’Asie centrale, celui-ci chute à 17,4 % pour les pays d’Afrique.
  • Selon le rapport, on a pu observer durant la pandémie un formidable effort à l’échelle globale de la part des gouvernements pour pallier les conséquences économiques liées à l’importante baisse des activités et des échanges mondiaux. Si les nouveaux mécanismes administratifs de compensation, les prestations sociales ou autres modalités de déboursement ont été sans précédent, le risque est de voir ces mesures abandonnées alors que le pic de la pandémie semble passé. Afin de garantir une protection sociale minimale, les pays en voie de développement devraient investir 77,9 milliards de dollars en plus par an, soit 15,9 % de leur PIB.
  • Les dépenses liées à des mesures de protection sociale varient également selon les régions et correspondent aux taux de couverture. Ainsi, alors que les pays consacrent à l’échelle mondiale en moyenne 12,9 % de leur PIB à la protection sociale (hors dépenses de santé), cette part est six fois plus élevée dans les pays à haut revenu par rapport aux pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, et quinze fois plus que les pays à faible revenu.
  • Le rapport souligne également la faible proportion d’enfants qui disposent et bénéficient de mesures de protection sociale. Si la moyenne dans le monde est de 26,4 %, elle n’est plus que de 18 % pour les pays d’Asie pacifique et de 12,6 % pour les pays d’Afrique. L’OIT recommande, pour faire face à l’augmentation de la pauvreté infantile causée par la pandémie, d’« adopter une approche systémique intégrée comprenant des allocations familiales et des prestations à l’enfance, des dispositions relatives au congé parental et l’accès aux soins de santé ».
  • En conclusion, le rapport recommande de maintenir et de continuer à investir dans les mesures de protection sociale mises en place en réponse à la pandémie afin de « maintenir le niveau de vie, de garantir un accès équitable aux vaccins et aux soins de santé ». L’OIT plaide également pour la mise en place de « systèmes de protection sociale universelle pérennes » afin de réduire la pauvreté et les inégalités, ce qui permettrait de tenir les engagements liés au Programme de développement durable 2030, mis en place par l’ONU en 20152.
Sources
  1. Organisation internationale du Travail, Rapport mondial sur la protection sociale 2020-2022, 1er septembre 2021.
  2. Organisation des Nations unies, Programme de développement durable à l’horizon 2030, 2015.