• Les élections fédérales allemandes sont prévues dans un peu plus de deux semaines, pour le 26 septembre. Olaf Scholz, actuel ministre des Finances, vice-chancelier d’Allemagne et candidat du Parti social-démocrate (SPD) est reçu aujourd’hui à l’Élysée. Il sera suivi par le candidat de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), Armin Laschet, ce mercredi 8 septembre.
  • Les observateurs et analystes électoraux ont depuis plusieurs mois les yeux rivés sur les sondages relatifs à l’élection du prochain chancelier allemand qui succédera à Angela Merkel. Armin Laschet a très longtemps fait la course en tête, perçu comme le successeur naturel de l’actuelle chancelière, avant de se faire rattraper récemment par Olaf Scholz en termes d’intentions de vote.
  • Olaf Scholz et Emmanuel Macron se sont déjà rencontrés à plusieurs reprises lors de sommets et de réunions internationales, mais c’est la première fois qu’ils se voient dans le cadre d’une visite aussi formelle. Les discussions devraient tourner autour de la proposition de l’International Climate Club faite par Scholz en mai dernier et de l’Europe post pandémique, dans le sillage du plan de relance Next Generation EU1.
  • Dans cette course effrénée, le passage à l’Elysée doit plus être perçu comme une simple formalité en vue de faciliter la transition lorsque le nouveau chancelier sera élu au Bundestag à la fin du mois plutôt que comme un quelconque message politique.
  • Aussi la grande volatilité dans les sondages de ces derniers mois pour une élection aussi importante, tant à l’échelle fédérale allemande qu’européenne, appelle-t-elle à une grande prudence pour ceux qui seraient tentés de crier victoire trop tôt. Pour rappel, Armin Laschet avait chuté dans les sondages peu de temps après avoir été photographié hilare alors qu’il était en visite dans une ville dévastée par les inondations du mois de juillet2.
  • Si Olaf Scholz, perçu dans un sondage publié jeudi dernier comme plus « sympathique » et plus « crédible » qu’Armin Laschet3, est finalement passé devant ce dernier en termes d’intentions de votes, on peut difficilement le justifier par une quelconque virtuosité politique. Selon plusieurs experts de la scène politique allemande, le candidat de la CDU brille par sa grande faiblesse politique et charismatique, alors qu’il était perçu il y a quelques mois comme le successeur naturel d’Angela Merkel4.
Sources
  1. Ministère fédéral des Finances allemand, « The German government wants to establish an international climate club », 25 août 2021.
  2. « Laughing in flood town was stupid, says Germany’s Laschet as gaffe hits ratings », Reuters, 25 juillet 2021.
  3. ARD-DeutschlandTrend, « Union auf Rekordtief – SPD zieht vorbei », 2 septembre 2021.
  4. Thomas Wieder, « Allemagne : Olaf Scholz conforte sa position de favori dans la course à la chancellerie », Le Monde, 4 septembre 2021.