• La question migratoire fait un retour en force, alors que l’agenda du Conseil européen et de la Commission ont surtout été dominés durant ces derniers mois par les questions économiques et de santé publique relatives à la pandémie de covid-19. Le Nouveau Pacte sur la Migration et l’Asile proposé par la Commission en septembre dernier stagne, notamment en raison du fait que tous les pays européens ne sont pas touchés de la même manière par les migrations.
  • Ce pacte, visant à établir un « équilibre entre les principes de partage équitable des responsabilités et de solidarité », n’est pas perçu d’un bon œil ni par les pays du Groupe de Visegrád, ni par la Slovénie, qui accédera à la présidence de l’UE le 1er juillet, succédant ainsi au Portugal.
  • Les pays du Sud de l’Europe quant à eux (notamment L’Italie, la Grèce et Espagne) sont les premières destinations des migrants qui souhaitent rejoindre l’Europe par la Méditerranée. Le 30 mai dernier, Mario Draghi, après la visite du Premier ministre libyen en Europe, a annoncé vouloir travailler plus étroitement avec la Libye afin de limiter les départs de migrants en partance des côtes libyennes.
  • Cette stratégie d’établissement de partenariats avec les pays proches de l’Europe (ou se trouvant sur le continent, cf. carte ci-dessus) semble prévaloir également au Conseil européen. Son président, Charles Michel, évoquait dans la lettre d’invitation adressée aux délégations en amont du Conseil des 24 et 25 juin un renforcement de la « coopération avec les pays d’origine et de transit ».
  • L’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) a été créée en 2016 pour répondre à la crise migratoire qui a explosé en Europe dans les années 2010, notamment en raison de la multiplication des conflits, et des situations de guerre civile dans des pays proches. Le budget qui lui est alloué – qui a encore augmenté en 2021 – est jugé trop important au vu de ses résultats.
  • Si l’immigration irrégulière a considérablement diminué ces dernières années en comparaison du niveau de 2015, l’agence a été pointée du doigt, notamment par la Cour des comptes européenne au début du mois de juin, en raison de l’inefficacité du mécanisme de contrôle des frontières extérieures de l’Union, qui connaît une transformation importante en termes de missions et de ressources. Une réévaluation de la stratégie européenne vis-à-vis des migrations irrégulières est à prévoir, d’autant que la route migratoire des Balkans est désormais la deuxième plus importante en Europe.