Selon une étude publiée aujourd’hui, mardi 18 novembre, par des économistes américains et européens, la sortie du Royaume-Uni de l’Union a réduit le PIB britannique de 6 à 8 %, les investissements de 12 à 18 % et le taux d’emploi ainsi que la productivité de 3 à 4 % 1.

  • L’article étudie les impacts du Brexit sur l’économie du pays depuis le référendum du 23 juin 2016, lorsque 51,89 % des Britanniques avaient voté pour quitter l’Union européenne.
  • Les effets négatifs sont dus à une combinaison de la hausse des incertitudes liées à l’anticipation d’une dégradation de la situation économique — qui a surtout eu un effet négatif sur les investissements —, et des conséquences réelles de la sortie de l’Union.
  • On compte parmi celles-ci la baisse de la demande de biens et services, l’allocation par les directions des entreprises de ressources importantes pour la préparation du Brexit et le renforcement des barrières commerciales.

La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne a été un événement largement inattendu et aujourd’hui, une majorité de Britanniques (56 %) considère que le Brexit était une erreur. Parmi les personnes interrogées par YouGov qui estiment que le Brexit a été davantage un échec qu’une réussite, plus de 80 % désignent le Parti conservateur et Boris Johnson comme les principaux responsables 2.

Malgré l’impopularité du Brexit, le parti de Nigel Farage, Reform UK, est devenu en début d’année la première force politique du pays.

  • Il figure en tête des intentions de vote avec près de 30 %, soit devant le Parti travailliste du Premier ministre Keir Starmer (18 %) et le Parti conservateur (17 %).
  • Selon une projection réalisée le mois dernier par Electoral Calculus, Reform UK pourrait remporter jusqu’à 367 sièges au Parlement — suffisamment pour permettre à Farage d’être élu Premier ministre 3.
  • Ce dernier refuse de lier la chute de la livre sterling et la dégradation de la situation du pays au Brexit, estimant que les problèmes économiques sont ancrés depuis longtemps dans le pays 4.
  • Le parti de Farage attire principalement des électeurs conservateurs, âgés de 50 ans ou plus, et qui ont voté en faveur du Brexit en 2016.
  • Les sondages indiquent que la plupart se seraient rapprochés de Reform UK en raison de son agenda en matière d’immigration, mais également car il constitue une alternative aux deux grands partis traditionnels.
Sources
  1. Nicholas Bloom, Philip Bunn, Paul Mizen et al., « The Economic Impact of Brexit », NBER Working Paper Series 34459, 18 novembre 2025.
  2. Matthew Smith, « Nine years after the EU referendum, where does public opinion stand on Brexit ? », YouGov, 19 juin 2025.
  3. MRP Poll October 2025, Electoral Calculus, 15 octobre 2025.
  4. Mishal Husain, « Nigel Farage : Britain Has Had ‘Too Many Unifiers’ », Bloomberg, 24 octobre 2025.