Entre avril et juin, les Parlements estonien, finlandais, letton et lituanien ont voté en faveur du retrait de leurs pays de la Convention d’Ottawa de 1997 sur l’interdiction des mines antipersonnel. Hier, jeudi 26 juin, ces derniers ont été rejoints par la Pologne, qui prévoit également de renforcer sa frontière avec la Russie face aux menaces grandissantes d’une invasion au cours des prochaines années.
- Il y a quelques semaines, le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte a déclaré que la Russie « pourrait être prête à attaquer l’OTAN d’ici cinq ans ».
- Les pays les plus susceptibles d’être ciblés par des opérations militaires russes sont les États baltes qui, bien que proches d’autres pays de l’Alliance, sont séparés de la Pologne à l’ouest par le corridor de Suwałki.
- Cette bande de terre, longue d’à peine 65 kilomètres, relie l’exclave russe de Kaliningrad de la Biélorussie, un État de facto vassal de Moscou. Ce corridor se trouverait au cœur de l’opération militaire russe en cas d’attaque des États baltes.
Les États baltes ainsi que la Finlande prévoient de déployer plusieurs millions de ces mines antipersonnel — dont l’efficacité pour ralentir voire bloquer les mouvements de troupes a été démontrée en Ukraine — le long des 3 500 kilomètres de frontières partagées avec la Russie et la Biélorussie.
- Bien que controversée — les mines antipersonnel provoquant plusieurs milliers de victimes civiles chaque année au Myanmar, en Syrie, en Afghanistan ou en Ukraine, — cette décision a été prise alors que la Russie renforce elle aussi sa présence dans la région.
- Le 16 juin, la télévision publique suédoise SVT révélait que Moscou s’était engagé dans le développement et la modernisation de cinq de ses bases nucléaires situées à Kaliningrad, dans la péninsule de Kola et à Nouvelle-Zemble, à cheval entre les mers de Kara et de Barents 1.
- L’armée russe a également débuté la construction d’une ville militaire fermée à Kandalakcha, dans l’oblast de Mourmansk. Celle-ci devrait abriter à terme une brigade d’artillerie ainsi que du génie 2.
- S’exprimant à La Haye dans le cadre du sommet de l’OTAN, Donald Trump avait déclaré qu’il était « possible » que Poutine ait des ambitions territoriales au-delà de l’Ukraine.
- Il ajoutait toutefois que le président russe « n’oserait jamais » attaquer un membre de l’Alliance tant qu’il était à la Maison-Blanche — alors qu’il mettait une nouvelle fois en question seulement quelques heures auparavant l’article 5 du traité de l’OTAN sur la défense collective.
Une attaque russe des États baltes aurait d’importantes conséquences sur l’économie mondiale.
- Bloomberg Economics estime que le monde perdrait 1,3 % de son PIB par rapport aux scénarios de référence, soit presque autant que le coût représenté par l’invasion russe de l’Ukraine de 2022 (1,5 %).
- Les économies de l’Estonie, de la Lituanie et de la Lettonie serait quant à elles quasiment divisées par deux, avec une chute anticipée de 43,4 % 3.
Sources
- « Bilder : Här rustar Ryssland upp kärnvapenbas – 27 mil från Sverige », SVT, 16 juin 2025.
- Губернатор Андрей Чибис осмотрел объекты, ремонтируемые и создаваемые в рамках программы реновации ЗАТО в Лупче-Савино Кандалакшского района, Gouvernement de la région de Mourmansk, 20 février 2025.
- Alex Kokcharov, Jennifer Welch, Alberto Nardelli, Julia Janicki et Tom Fevrier, « A Putin War With NATO Would Cost the World $1.5 Trillion », Bloomberg, 23 juin 2025.