À partir d’aujourd’hui, mardi 13 mai, et ce jusqu’au vendredi 16, Donald Trump sera en Arabie saoudite, au Qatar puis aux Émirats arabes unis pour les premières visites officielles de son deuxième mandat. Le président américain pourrait également faire un arrêt à Istanbul, en Turquie, où Volodymyr Zelensky devrait être présent jeudi 15 pour mener des négociations de paix avec Moscou 1.

  • En 2017, Trump est devenu le premier président de l’histoire des États-Unis à inaugurer son mandat en organisant une visite d’État en Arabie saoudite, les présidents américains préférant traditionnellement le Canada ou bien un pays européen, comme le Royaume-Uni.
  • Depuis son premier mandat, Trump a considérablement approfondi ses relations avec le royaume saoudien, qui se trouve désormais au cœur de sa stratégie au Moyen-Orient — mais également en Europe.
  • C’est en effet à Djeddah et à Riyad que des négociateurs américains ont rencontré à plusieurs reprises des délégations russe et ukrainienne pour discuter d’un cessez-le-feu en Ukraine.
  • Les fils de Trump à la tête de l’empire familial, Eric et Don Jr., ont conclu de nombreuses affaires lucratives avec des investisseurs saoudiens ces dernières années 2.
  • Elon Musk a également ouvert le premier magasin Tesla dans le royaume le mois dernier, espérant bénéficier des milliards de dollars que le pays investit dans le cadre de son programme « Vision 2030 ».

Des accords dans un grand nombre de domaines devraient ainsi être signés au cours de la visite de Trump : en matière de droits de douane notamment (dont certains produits, comme l’aluminium et l’acier, pourraient être exemptés des tarifs américains de 25 %), mais aussi de ventes d’armes américaines, d’accords d’investissement (surtout dans la production de semi-conducteurs), d’intelligence artificielle ou bien de production d’énergie nucléaire. L’administration Trump serait aussi sur le point d’accepter le don d’un Boeing 747 par la famille royale du Qatar — un cadeau qui serait mis à la disposition du président en tant qu’Air Force One.

  • Compte tenu de la diversité des sujets qui seront traités lors des réunions, le président américain sera accompagné d’une importante délégation qui comprend notamment Pete Hegseth (défense), Marco Rubio (secrétaire d’État), Chris Wright (énergie), Scott Bessent (trésor) et Howard Lutnick (commerce).
  • En parallèle, un forum d’investissement américano-saoudien se tiendra au Centre de Conférences du Roi Abdelaziz, à Riyad. Parmi les intervenants américains qui feront le déplacement, on compte le PDG de BlackRock Larry Fink, Stephen Schwarzman (Blackstone), le co-fondateur de Palantir Alex Karp et le tsar de Trump chargé de l’IA et des cryptomonnaies, David Sacks.
  • En Arabie saoudite, Trump devrait également participer à un sommet avec les dirigeants du Conseil de coopération du Golfe qui réunit, en plus des trois États où Trump se rendra, également Bahreïn, Oman et le Koweït. À cette occasion, le président américain pourrait notamment recevoir le soutien public des États du Golfe en faveur d’un accord sur le nucléaire entre Washington et Téhéran.
  • Au cours du week-end, plusieurs sources diplomatiques du Golfe ont également fait savoir que Trump pourrait annoncer cette semaine la reconnaissance par les États-Unis de l’État palestinien — une information toutefois démentie samedi 10 mai par l’ambassadeur américain à Israël, Mike Huckabee 3.
  • Aucune visite à Jérusalem n’est prévue pour le moment.

Le premier grand voyage du deuxième mandat Trump avait principalement été conçu comme une opportunité de conclure des deals avec les États du Golfe, dont les dirigeants cultivent avec le président américain et sa famille une relation de longue date. L’agenda géopolitique, dominé par la guerre en Ukraine mais également la guerre à Gaza, devrait toutefois s’imposer lui aussi. Hier, lundi 12 mai, le Hamas a libéré le dernier otage américain vivant. 

  • Début mai, Axios indiquait que les États-Unis et Israël étaient sur le point de trouver un accord visant à reprendre l’acheminement de l’aide humanitaire vers Gaza 4, dont l’accès est bloqué par Israël depuis le 2 mars — la période d’interruption la plus longue depuis le 7 octobre 2023. Selon les dernières rapports, l’intégralité de la population vivant dans l’enclave fait aujourd’hui face à un risque critique de famine 5.
  • L’ONU dispose de 170 000 tonnes de nourriture prêtes à être livrées dans la bande de Gaza dès qu’Israël aura levé les restrictions.
Sources
  1. Bart Jansen et Francesca Chambers, Akayla Gardner, Trump Floats Joining Possible Ukraine-Russia Talks in Turkey, Bloomberg, 12 mai 2025.
  2. Eric Lipton et David Yaffe-Bellany, « Trump Sons’ Deals on Three Continents Directly Benefit the President », The New York Times, 5 mai 2025.
  3. Publication de Mike Huckabee sur X, 10 mai 2025.
  4. Barak Ravid, Scoop : U.S. and Israel near agreement on aid delivery to Gaza, Axios, 2 mai 2025.
  5. Integrated Food Security Phase Classification, 12 mai 2025.