En Inde, un Rafale a-t-il été détruit au combat ? Hypothèses sur l’opération Sindoor

Dans la nuit du 6 au 7 mai, l’Inde a lancé des frappes aériennes ciblées sur au moins neuf camps terroristes situés au Pakistan et au Cachemire sous contrôle pakistanais, en réponse à un attentat meurtrier survenu à Pahalgam le 22 avril et à la crise géopolitique qui s’en est suivie.

• Cette opération, baptisée « Sindoor », a mobilisé des avions de plusieurs modèles : des Rafale, Mirage 2000 et possiblement des Soukhoï Su-30MKI, armés de missiles de croisière SCALP-EG ¹ avec plus de 250 km de portée et de bombes guidées (Armement air-sol modulaire ou Hammer), allant jusqu’à 70 km ².
• Les frappes ont été menées depuis l’espace aérien indien, avec l’objectif de cibler le territoire pakistanais tout en évitant une confrontation directe et en profitant de l’avantage qualitatif de New Delhi dans le domaine aérien.

Sur fond d’une guerre informationnelle, alors que l’Inde continue à nier toute perte, plusieurs éléments pointent en réalité vers la destruction d’au moins un avion indien, probablement un Rafale, et d’au moins un autre avion de fabrication russe — plusieurs débris de composants aéronautiques ayant été retrouvés.

• Selon CNN, une source française de renseignement aurait confirmé la perte d’un Rafale ³. Il s’agirait, si cette information était avérée, du premier Rafale abattu en opération depuis son entrée en service en 2002.
• Deux responsables américains cités par Reuters jeudi 8 mai confirment eux aussi la perte « d’au moins » deux appareils de l’armée indienne ⁴.
• Des photos publiées sur les réseaux sociaux montrent des débris retrouvés en territoire indien, à plus de 100 km de la frontière, ce qui exclut a priori une perte due à une défense anti-aérienne au sol.
• Des fragments identifiés d’un missile air-air de fabrication chinoise (PL-15E) à longue portée (environ 145 km) ont été retrouvés en Inde.

Selon Fabian Rene Hoffmann de l’Université d’Oslo, qui a consacré une étude largement commentée au sujet ⁵, le scénario le plus probable serait le suivant :

• Le missile PL-15E lancé depuis un chasseur pakistanais de fabrication chinoise (Chengdu J-10) aurait touché le Rafale peu après le début de sa mission.
• Le PL-15E est guidé par radar actif et peut être assisté par des avions radar (AWACS), comme le Saab 2000 Erieye dont le Pakistan dispose.
• Ce type de missile est conçu pour neutraliser des avions ennemis avant qu’ils ne puissent réagir.
• Il s’agit d’un affrontement de guerre électronique, opposant le système de défense SPECTRA du Rafale aux algorithmes du missile chinois.

Est-ce la fin de l’ère de la suprématie aérienne ?

• C’est ce que pense Jean-Dominique Merchet : « L’ère de la suprématie aérienne est derrière nous, tous les aviateurs occidentaux le savent. Reste à maintenir la supériorité aérienne (localisée et temporaire) sans trop de pertes… »
• Une source militaire française consultée par la revue ajoute toutefois ces éléments : « La suprématie aérienne, depuis toujours, il n’y a presque que les États-Unis qui peuvent l’atteindre, parce qu’ils ont la panoplie aérienne complète (surtout des avions furtifs). »
• « Dans le schéma Desert Storm, on commence par des salves de missiles à très longue portée pour désactiver les systèmes de défense aérienne fixes. Puis les bombardiers furtifs entrent en jeu pour terminer le travail. Seulement ensuite entrent en action les avions conventionnels pour le gros des frappes, avec des appareils spécifiquement dédiés à la suppression des défenses aériennes ennemies et à la guerre électronique. »

Alors que nous pourrions être en train d’assister à une nouvelle preuve du rattrapage technologique chinois cette fois-ci dans le domaine militaire, cet événement pourrait marquer la fin de l’invulnérabilité symbolique du Rafale — en ouvrant une autre question : « Si on veut aller un cran plus loin, les ambitions de Dassault de faire cavalier seul en matière aérienne en Europe en prennent un coup ».

• « Dans le narratif de Dassault, le Rafale parviendrait à tout faire avec un seul avion. Certains disent que, du coup, il fait tout mal… Sans aller jusque-là, ce qui est sûr, c’est qu’il n’est pas furtif, et donc qu’il reste vulnérable aux armes anti-aériennes (sol-air et air-air). »
• « L’une des affirmations était notamment que le kit de guerre électronique SPECTRA suffisait à protéger les Rafales dans un environnement aérien contesté. On voit là que ce n’est pas aussi simple. »
• Cet épisode soulignerait plus largement la dépendance stratégique des armées de l’air nationales vis-à-vis des États-Unis, en fragilisant les ambitions d’autonomie technologique de Dassault, qui était jusqu’ici présenté comme un « cavalier seul » au niveau européen.