Selon les autorités britanniques, il s’agit d’un accord « général » comprenant des réductions tarifaires pour des secteurs spécifiques qui ouvrira également la voie à d’autres négociations dans d’autres domaines. Les deux parties ont affirmé que les discussions se poursuivront au cours des prochaines semaines.

Trump a déclaré que l’accord avec le Royaume-Uni, négocié dans les quatre dernières semaines, était un « accord historique », « premier d’une série d’accords commerciaux ».

  • Si les derniers détails restent à définir, Trump a ajouté que l’accord comprend des milliards de dollars d’accès au marché pour les exportations américaines, en particulier dans le domaine agricole et y compris pour le bœuf américain, l’éthanol, les produits chimiques et les machines. Il a également ajouté que Londres allait « éliminer de nombreuses barrières non tarifaires » et que l’accord comprendra un alignement en matière de sécurité économique ce qui se traduira par la mise en place des « contrôles à l’exportation appropriés » sur certaines technologies et industries telles que l’acier.
  • Depuis le Brexit, le Royaume-Uni cherche à conclure un accord de libre-échange avec les États-Unis, l’agriculture étant l’un des points les plus difficiles à traiter. Il restera à voir comment un maintien des normes sanitaires s’articulera avec l’annonce de l’accord et surtout avec un possible accord avec l’Union européenne. 

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, connecté depuis une usine Jaguar Land Rover dans le Midlands de l’Ouest a déclaré : « C’est vraiment un jour historique fantastique ».

Howard Lutnick, secrétaire au Commerce, a complimenté Trump, le qualifiant de « meilleur négociateur » et de « closer ». Il a également apporté quelques éléments supplémentaires 1

  • L’accord créerait « 5 milliards de dollars d’opportunités » pour les exportations américaines. La Grande-Bretagne aurait aussi identifié des produits qu’elle achetait à d’autres pays et qu’elle pourrait désormais acheter aux États-Unis. 
  • Le Royaume-Uni est actuellement visé par des droits de douane de 10 % sur l’ensemble des biens, 25 % sur les voitures et les pièces détachées et 25 % sur l’acier et l’aluminium. 
  • Lutnick a déclaré que les 10 % resteraient en vigueur malgré l’accord, ce qui devrait apporter au budget fédéral 6 milliards de dollars.
  • Mais le Royaume-Uni sera en mesure d’exporter 100 000 voitures à un tarifs de 10 % – soit autour de 80 % du total des voitures exportées chaque année sur le marché américain.  
  • Un accord devrait également être trouvé sur l’acier, créant une « une nouvelle union commerciale ». Selon Starmer, l’accord portera les droits de douane sur l’acier et l’aluminium britanniques à zéro. Autour de 9 % des exportations britanniques d’acier vont sur le marché américain.
  • Une compagnie aérienne britannique devrait également acheter un total de 10 milliards de dollars d’avions Boeing.

Contrairement à la plupart des autres pays visés par les droits de douane annoncés par Trump depuis son inauguration le 20 janvier, le Royaume-Uni n’enregistre pas de déficit commercial de biens avec les États-Unis selon le Bureau du recensement. En effet, selon ce dernier, Washington a affiché un excédent commercial de 11,8 milliards de dollars avec le Royaume-Uni en 2024, alors que les exportations américaines vers le Royaume-Uni se sont élevées à 79,9 milliards de dollars 2. Toutefois, le Bureau des statistiques nationales du Royaume-Uni estime que le pays a eu un surplus commercial de biens avec les États-Unis de 2,2 milliards de livres sterling en 2024 3.

  • Le Département des Affaires et du Commerce estime également qu’en prenant en compte l’ensemble des échanges de biens et de services, le Royaume-Uni a enregistré un excédent commercial de 78 milliards de livres sterling avec les États-Unis en 2024 4

À Bruxelles, la Commission européenne a annoncé aujourd’hui une série de propositions concernant les droits de douane que l’Union entend appliquer aux exportations américaines si les négociations en vue d’un accord échouent à l’issue de la « pause » de 90 jours annoncée par Trump le 9 avril.

  • L’Union européenne devrait ainsi cibler 95 milliards d’euros de biens américains, répartis notamment comme suit : 6,4 milliards d’euros de produits agroalimentaires, 10,4 milliards sur les avions, 10,3 milliards sur les pièces automobiles, 2 milliards sur les véhicules à moteur, 12,9 milliards sur les produits chimiques et le plastiques, 7,2 milliards sur le matériel électrique, et 12 milliards d’euros sur les machines.

Trump – ainsi que son administration – a répété à plusieurs reprises ces dernières semaines que plusieurs accords avaient déjà été conclus. Dans un entretien accordé à la revue Time à l’occasion de ses 100 jours à la présidence, il a affirmé que 200 accords commerciaux avaient été finalisés – sans préciser s’il s’agissait d’accords avec des pays ou des entreprises – et que les négociations seraient achevées d’ici trois à quatre semaines 5.

  • Mais alors que l’administration républicaine cherche à justifier sa politique commerciale en mettant en avant des accords dont les bénéfices ou la valeur ajoutée par rapport à la situation pré-tarifs restent incertains, la véritable question demeure celle de la guerre commerciale avec la Chine, marquée par des droits de 145 % et 125 % respectivement, qui rendent les échanges entre les deux pays quasi impossibles.
  • Une délégation américaine, menée par le secrétaire au Trésor Scott Bessent, rencontrera des représentants chinois ce week-end en Suisse. 
  • Trump a écarté toute réduction des droits de douane pour faciliter les négociations, alors que Pékin a appelé à plusieurs reprises la Maison-Blanche à annuler « les hausses tarifaires unilatérales » afin d’ouvrir la voie au dialogue.
  • La déclaration chinoise selon laquelle Washington serait à l’origine de l’initiative des discussions a également été rejetée par Trump. Il a déclaré aujourd’hui : « Nous aimerions que la Chine s’ouvre davantage afin que nous puissions être compétitifs sur ce marché ».
Sources
  1. Fact Sheet : U.S.-UK Reach Historic Trade Deal, White House, 8 mai 2025.
  2. US Census Bureau, Trade in Goods with United Kingdom.
  3. Office for National Statistics, UK trade with the United States 2024, 25 avril 2025.
  4. Department for Business and Trade, Trade and Investment FactSheets, 2 mai 2025.
  5. Full Transcript of Donald Trump’s ‘100 Days’ Interview With TIME, 25 avril 2025.