Contrairement au Mexique, les réactions sont très différentes à l’extrême sud du continent, où les déclarations de Trump inspirent des projets impérialistes chez les soutiens du président argentin. 

  • Si Javier Milei n’a pas encore réagi, une carte des cercles miléistes circule sur X (Twitter) depuis aujourd’hui, 8 janvier. 
  • On y voit, au nord, les « Estados Unidos de América » qui intègrent le Canada et le Groenland ; au sud, la « República Imperial Argentina » qui englobe les îles Malouines, la Patagonie, le sud du Chili, l’Uruguay, le Paraguay et la Bolivie. 
  • La carte reprend les frontières de l’entité politique et territoriale, la Vice-royauté du Río de la Plata, créée par l’Empire espagnol à partir de 1777.

Mais, comme le montre l’universitaire argentin Esteban Actis, Trump pourrait aussi en venir à s’intéresser à cette partie du continent latino-américain 1

  • En suivant une « géopolitique des accès », après le Groenland et le canal de Panama, le président élu pourrait viser les régions les plus australes du continent avec une ligne de mire : l’Antarctique.
  • En avril 2024, Milei s’était rendu à Ushuaia — la ville la plus australe du monde — avec ​​Laura Richardson (commander of U.S. Southern Command, SOUTHCOM), dans le cadre d’un projet de base navale intégrée visant à faire de l’Argentine et des États-Unis « la porte d’entrée du continent blanc » 2
  • Vendredi 3 janvier, le président du Chili Gabriel Boric s’est rendu en Antarctique pour revendiquer une partie du continent au cours d’un voyage « historique » — c’était la première fois qu’un président latino-américain se rendait sur le continent antarctique. 
  • Sept pays (l’Argentine, l’Australie, le Chili, la France, la Nouvelle-Zélande, la Norvège et le Royaume-Uni) ont des revendications territoriales en Antarctique, non reconnues par la plupart des États, en vertu du Traité sur l’Antarctique. Si les États-Unis y maintiennent une base (la base antarctique McMurdo), ils n’ont pas formulé de revendication territoriale.