Dans son aperçu de la teneur des échanges, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a insisté sur le recul de l’inflation à l’échelle mondiale, dû notamment à une combinaison de la politique monétaire et à l’amélioration des contraintes sur les chaînes d’approvisionnement — la Fed et la BCE ont entamé une baisse de leurs taux d’intérêts après un cycle d’une dizaine d’augmentations successives entre 2022 et 2023.

  • Les discussions devraient porter notamment sur l’impact du contexte géopolitique sur les perspectives économiques mondiales et sur la « conjonction implacable de croissance faible et de dette élevée ».
  • Selon un rapport du FMI publié le 15 octobre, la dette publique mondiale devrait atteindre le niveau record de 100 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, soit environ 93 % du produit intérieur brut mondial.
  • L’institution insiste sur le fait que la plupart des gouvernements doivent à la fois réduire leur endettement et reconstituer des marges de manœuvre en vue du prochain choc, « qui se produira à coup sûr, et peut-être plus tôt que prévu ».

Dans le même temps, dans la majorité des pays, la part des recettes publiques consacrée aux paiements d’intérêts ne cesse de croître, ce qui réduit la marge de manœuvre des gouvernements et la possibilité d’investir dans des objectifs comme la transition énergétique. 

  • Au Canada, les intérêts de la dette fédérale absorbent près d’un quart des recettes de l’impôt sur le revenu en 2024 ; 
  • Aux États-Unis, le gouvernement devrait dépenser cette année plus pour payer ses intérêts que pour la défense ;
  • En France, selon un rapport de la Commission des finances du Sénat, le remboursement des intérêts de la dette pourrait atteindre 72 milliards d’euros en 2027, contre 46 milliards en 2024.

Cette tendance touche particulièrement les économies émergentes : en 2023, 54 pays en développement ont dépensé 10 % ou plus de leur revenu total pour le service de la dette. Plus de 3 milliards de personnes vivent dans des pays où le service de la dette absorbe plus de ressources que l’éducation ou la santé.

  • Alors que 67 pays ont déjà organisé des élections nationales en 2024 (un chiffre qui atteindra 76 d’ici la fin de l’année), selon une étude du FMI couvrant 65 pays, « les discours des responsables politiques privilégient de plus en plus des orientations budgétaires expansionnistes ».

Les prévisions du FMI pour l’économie mondiale seront publiées demain, mardi 22 octobre. En juillet, le Fonds tablait sur une croissance de 3,2 % en 2024 et de 3,3 % en 2025.