Le passé de Trump fait irruption dans la campagne

Alors que le premier — et probablement dernier — débat présidentiel de la campagne a eu lieu début septembre, aucun événement majeur ne devrait vraisemblablement venir perturber la campagne d’ici le 5 novembre. À moins d’un mois du scrutin, la sortie d’un film sur le passé sulfureux de Trump devrait toutefois concentrer beaucoup d’attention médiatique.

• The Apprentice, qui se déroule à New York dans les années 1970-1980 lors du début de la carrière de Trump en tant que promoteur immobilier, n’est pas une œuvre partisane.
• Le film est par ailleurs très peu politisé et son scénariste, le correspondant pour Vanity Fair Gabriel Sherman, revendique « ne pas vouloir faire passer les Démocrates pour bons et les Républicains pour mauvais ou bons. Il n’entre pas dans le paradigme gauche-droite »¹.
• On y voit néanmoins l’avocat Roy Cohn — connu pour son rôle de conseiller de Joseph McCarthy dans les années 1950 et dans l’affaire Rosenberg — enseigner à Trump des conseils que celui-ci applique toujours aujourd’hui : « ne jamais admettre avoir tort », « tout nier, ne rien reconnaître », « attaquer, attaquer, attaquer ».

Si The Apprentice est une oeuvre de fiction, il dépeint néanmoins avec une certaine rigueur la transformation de Trump d’un dandy principalement connu en 1973 pour être le fils de Fred Trump, sillonnant New York au volant d’une voiture arborant une plaque « DJT », au visionnaire derrière la rénovation de l’hôtel Commodore (désormais Hyatt Grand Central New York) et la construction de Trump Tower, inaugurée en 1983 sur la Cinquième Avenue.

Au-delà des controverses qu’il suscite, il est peu probable que la diffusion du film ait un impact direct sur les intentions de vote.

• Après neuf ans de vie politique, les électeurs connaissent Trump et soutiennent le candidat malgré ses procès et condamnations.
• La campagne du candidat a néanmoins tenté d’empêcher la sortie du film, affirmant qu’il constitue une « pure diffamation malveillante ». Ses avocats ont également mis en garde les sociétés de production américaines quant à sa diffusion aux États-Unis en raison des « restrictions comprises dans le Foreign Agents Registration Act »².

À l’échelle nationale, la course est, à bien des égards, la plus serrée de l’histoire récente des États-Unis. Kamala Harris jouit néanmoins d’une courte avance d’environ 3 points dans les principaux agrégateurs de sondages. L’élection sera déterminée par une poignée d’États, et notamment la Pennsylvanie qui est, parmi les swing states, l’État qui octroiera le plus grand nombre de grands électeurs (19).