Harris a unanimement remporté le débat du mardi 10 septembre contre Donald Trump. Dans une enquête d’opinion réalisée par SSRS pour CNN immédiatement après la confrontation, 63 % des répondants ayant suivi le débat déclarait que la candidate démocrate avait livré une meilleure performance que son opposant.

  • La réussite de Harris lui a permis de creuser l’écart avec Donald Trump en termes d’intentions de vote à l’échelle nationale.
  • De 2,2 points d’avance contre l’ex-président, Kamala Harris est désormais passée à 2,9 : 48,9 % des électeurs américains déclarent aujourd’hui qu’ils voteraient pour la démocrate le 5 novembre.

La polarisation extrême de la vie politique américaine semble néanmoins avoir limité l’effet positif du débat en faveur de Kamala Harris. L’écart de 0,7 points entre le 10 et le 17 septembre ne tient d’ailleurs pas à une augmentation des intentions de vote en faveur de la vice-présidente, mais uniquement à une baisse de celles en faveur de Donald Trump, dont la moyenne est passée de 46,7 à 46 %.

Ces chiffres suggèrent que Harris n’est pas parvenue à élargir son électorat malgré la piètre performance livrée par Trump, rythmée par des incohérences et des propos complotistes.

  • La dynamique est clairement en faveur de la candidate démocrate. Celle-ci jouit d’un soutien plus large que Trump et sa côte de popularité vient de repasser dans le positif pour la première fois depuis 2021.
  • Remporter le vote populaire — soit la somme des votes à l’échelle nationale — ne lui garantirait cependant pas de gagner l’élection, dont le résultat est déterminé par le collège électoral.
  • Trump avait remporté l’élection en 2016 avec 46,1 % des votes (contre 48,2 % pour Hillary Clinton), mais avait perdu le scrutin de 2020 en récoltant 46,8 % des voix et 11 millions de votes de plus que quatre ans auparavant. Joe Biden avait néanmoins reçu 51,3 % des voix.

La campagne de 2016 illustre l’effet trompe-l’œil que peut parfois avoir la moyenne nationale des sondages. La candidate démocrate dominait Trump tout au long de l’année précédant le vote avec une avance ayant atteint 7 points en août et en octobre, mais a néanmoins perdu l’élection avec 227 grands électeurs contre 304 pour Donald Trump. Clinton avait par ailleurs remporté les trois débats télévisés de la campagne.

L’analyste électoral Nate Silver considère que Kamala Harris a désormais presque 25 % de chance de remporter le vote populaire et de perdre au collège électoral, qui favorise le candidat républicain. Dans les États pivots qui sont le plus susceptibles de déterminer le résultat de l’élection (particulièrement Pennsylvanie, Géorgie et Caroline du Nord), les intentions de vote sont pour l’heure trop serrées pour départager les deux candidats.