Les données du Center for a New American Security (CNAS), un think-tank américain, indiquent que des entités rattachées à 100 pays sont visées par des sanctions financières américaines. Ce chiffre correspond à plus de la moitié des 193 pays reconnus par les Nations unies.

  • La carte ci-dessus représente les pays dont les personnes sanctionnées ont la nationalité ou dans lesquels les entités sanctionnées sont enregistrées ou détiennent des comptes bancaires.
  • La Russie est de loin le pays comprenant le plus de ces entités, les sanctions visant des personnes ou entreprises russes ayant considérablement augmenté depuis l’invasion de l’Ukraine de 2022.
  • Elle est suivie par le Mexique (148 personnes ou entités sous sanctions), la Chine (145), l’Iran (141) et les Émirats arabes unis (92)1.

Les États-Unis sont, de loin, l’acteur ayant le plus recours aux sanctions comme outil de politique étrangère. En avril, Washington avait trois fois plus de sanctions actives que la Suisse et l’Union européenne, respectivement deuxième et troisième acteurs les plus prolifiques en matière de sanctions. 

  • Les sanctions constituent un outil fréquemment pointés du doigt comme étant peu efficaces pour infléchir la politique des pays visés. Selon Agathe Demarais, les sanctions permettent a minima d’envoyer un signal diplomatique.
  • Aux États-Unis, celles-ci constituent un sujet de consensus bipartisan. Le recours croissant aux sanctions initié sous l’administration Obama (2008-2016) a largement été poursuivi sous Trump puis sous Biden.
  • Malgré le rôle secondaire qu’occupent les sujets de politique étrangère dans la campagne présidentielle, il est peu probable que Kamala Harris ou Donald Trump mettent fin à l’utilisation de sanctions suite aux élections de novembre.

Les acteurs visés par des sanctions américaines ainsi que la nature de l’utilisation de cet outil pourraient néanmoins changer en cas de retour à la Maison-Blanche de Trump en novembre 2024. En juin 2020, l’ex-président avait signé un ordre exécutif autorisant l’application de sanctions contre des procureurs et fonctionnaires de la Cour pénale internationale suite à l’ouverture d’enquêtes visant des agents et militaires américains liées à des présomptions de crimes de guerre commis en Afghanistan2.

Sources
  1. Rowan Scarpino et Jocelyn Trainer, Sanctions by the Numbers : 2023 Year in Review, Center for a New American Security (CNAS), 27 juin 2024.
  2. Karen DeYoung et Carol Morello, « Trump authorizes sanctions targeting International Criminal Court », The Washington Post, 11 juin 2020.