En février 2022, lors du lancement de l’invasion russe à grande échelle, les effectifs de l’armée ukrainienne avaient atteint jusqu’à 700 000 hommes.

    • Depuis, à mesure que le nombre de morts et de blessés augmente, les effectifs se sont réduits, poussant l’armée à recruter des soldats de plus en plus âgés — l’âge moyen est aujourd’hui de 43 ans.
    • Les amendements à la législation qui entrent en vigueur aujourd’hui actent l’abaissement de l’âge de la mobilisation de 27 à 25 ans. Des personnalités ukrainiennes estiment toutefois que celle-ci devrait commencer bien plus tôt, dès 20 ans.
    • Kiev met également fin au renouvellement par les consulats des passeports des hommes âgés de 18 à 60 ans résidant à l’étranger. Ces derniers doivent désormais retourner en Ukraine pour le faire, les rendant de facto mobilisables.
    • À partir du samedi 18 mai, les hommes ukrainiens à l’étranger ont de nouveau accès aux services consulaires. Selon la nouvelle législation, en addition des documents requis pour y avoir accès, les demandeurs doivent également soumettre leur document d’enregistrement militaire1.
    • Hier, vendredi 17 mai, le ministère de la Défense ukrainien a annoncé le lancement d’une application, Reserve+ (Резерв+), sur laquelle chaque homme de 18 à 60 ans pourra mettre à jour ses informations de contact dans un délai de 60 jours2.

    L’introduction de ces changements présente le risque de dissuader les Ukrainiens ayant fui la guerre de revenir, à terme, dans le pays.

    • Plus de la moitié des Ukrainiens résidant actuellement à l’étranger3 ont déjà ou comptent demander la nationalité de leur pays de résidence, selon un sondage du Kiev International Institute of Sociology4.
    • La double nationalité étant encore interdite, l’Ukraine risque ainsi de perdre une partie importante de sa population – autour de 1,3 millions Ukrainiens mobilisables résident aujourd’hui à l’étranger selon certaines estimations.

    Les gouvernements polonais et lituanien ont publiquement annoncé qu’ils étaient prêts à aider le gouvernement ukrainien à mobiliser ses ressortissants vivant dans leur pays, sans que de réels moyens légaux n’aient cependant été évoqués. En Pologne, ces propos ont été tenus par le ministre de la Défense, qui a par la suite été contredit par le vice-ministre de l’Intérieur, inquiet du potentiel impact économique provoqué par le départ de 400 000 ressortissants ukrainiens travaillant en Pologne.