Suite aux attaques du 7 octobre, l’armée israélienne a procédé à une « opération de nettoyage » visant à débusquer puis éliminer les combattants affiliés à des groupes terroristes opérant dans la bande de Gaza.

  • Tsahal a ainsi lancé son offensive le 27 octobre dans le nord de l’enclave, avant de descendre progressivement vers le Sinaï et la frontière égyptienne.
  • Cette semaine, l’armée israélienne a débuté ce qui est présenté comme la dernière phase de son offensive à Gaza en bombardant et en pénétrant dans la ville de Rafah, située à l’extrême-sud de l’enclave.
  • Malgré une destruction ou un endommagement de plus de la moitié des bâtiments de la bande de Gaza en un peu plus de six mois, le Hamas et les milices terroristes palestiniennes semblent être toujours actives dans l’enclave1.

Mercredi 8 mai, et ce pour la troisième fois depuis le lancement de l’offensive, Tsahal a lancé des opérations de « nettoyage » dans certains quartiers de la ville de Gaza, plus de trois mois après avoir quitté la zone. Ces dernières indiquent que le Hamas n’a pas été « détruit », contrairement à ce qui est parfois suggéré2, mais demeure « actif et efficace au combat » dans des zones supposément « nettoyées » par l’armée israélienne3.

  • Israël revendique avoir éliminé 13 000 terroristes dont 12 000 combattants affiliés au Hamas depuis le lancement de son offensive en octobre 20234.
  • Selon les estimations — qui varient entre 30 000 et 40 000 combattants dans l’enclave5 —, cela représenterait entre 30 et 40 % des forces du Hamas, en partant du principe que les rangs du groupe ne se sont pas renforcés depuis le 7 octobre.
  • Israël justifie son offensive à Rafah par sa volonté d’éliminer les quatre bataillons opérationnels du Hamas restants, après avoir démantelé — mais pas éliminé — 20 bataillons du groupe entre octobre et avril6.

La Maison-Blanche, dont l’assistance militaire est essentielle pour l’armée israélienne, affiche de plus en plus publiquement ses doutes concernant les capacités de Tsahal à « infliger une défaite durable au Hamas ». Jeudi 9 mai, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale John Kirby a exhorté le gouvernement de Netanyahou à trouver des alternatives à un « écrasement de Rafah » qui ne rapprocherait pas Tel-Aviv de son objectif stratégique7.

Sources
  1. Selon une estimation réalisée par les géographes Corey Scher et Jamon Van Den Hoek au début du mois d’avril, 54,8 % des bâtiments de la bande de Gaza étaient détruits ou endommagés au 9 mars 2024. La Banque mondiale, les Nations unies et l’Union européenne estiment quant à eux que 62 % des habitations de l’enclave ont été endommagées ou détruites depuis le 7 octobre.
  2. Neri Zilber et Andrew England, « Hamas has been shattered. Now it is fighting to survive », Financial Times, 13 mars 2024.
  3. Ashka Jhaveri, Annika Ganzeveld, Kathryn Tyson, Johanna Moore, Kelly Campa et Nicholas Carl, Iran Update, May 9, 2024, Institute for the Study of War, 9 mai 2024.
  4. « 13,000 terrorists killed in IDF Gaza attacks, says Netanyahu », I24News, 10 mars 2024.
  5. Kali Robinson et Will Merrow, Iran’s Regional Armed Network, Council on Foreign Relations, 15 avril 2024.
  6. William Booth et Hazem Balousha, « Hamas ‘dismantled’ but not destroyed, IDF says, as Gaza war enters new phase », The Washington Post, 27 mars 2024.
  7. Erica L. Green, « White House Aide Warns Israel Against ‘Smashing Into Rafah’ », The New York Times, 9 mai 2024.