Lundi 6 mai, le Hamas a annoncé avoir accepté une proposition de cessez-le-feu négociée par l’Égypte et le Qatar. Considérant que les termes de l’accord sont « loin de répondre aux exigences fondamentales d’Israël », Tel-Aviv a lancé hier une « opération limitée » à Rafah visant à « démanteler des infrastructures utilisées par le Hamas »1. Aujourd’hui, mardi 7 mai dans la matinée, Tsahal a pris le contrôle du point de passage vers l’Égypte.

  • Il est important de noter qu’Israël a ordonné aux populations palestiniennes d’évacuer la partie sud de Rafah avant que le Hamas n’accepte la proposition qatari-égyptienne2.
  • Tel-Aviv accuse les États-Unis de ne pas avoir mis au courant le cabinet de Netanyahou des nouveaux termes de l’accord avant que celui-ci ne soit accepté par le Hamas — ce que Washington dément : « Il n’y a pas eu de surprises »3.
  • La Maison-Blanche a déclaré que Biden avait appelé le Premier ministre israélien durant 30 minutes avant que le Hamas n’annonce qu’il acceptait les termes de l’accord4.

Tel-Aviv justifie son refus des termes de l’accord en arguant avoir été maintenu dans le noir par le Hamas, les négociateurs (Qatar et l’Égypte) et les États-Unis. Le Cabinet de guerre de Netanyahou revendique néanmoins ouvertement se servir de son offensive militaire à Rafah comme d’un moyen de pression visant à faire plier le Hamas, et consentir à la libération des otages en échange de concessions limitées5. Dans le même temps, Israël a signalé son intention de continuer à participer aux négociations en envoyant une délégation au Caire.

  • Lors de l’attaque du 7 octobre, le Hamas a pris en otage 252 personnes sur le territoire israélien. Selon la Société de radiodiffusion publique israélienne, 112 de ces otages ont été rapatriés vivants et 49 ont été tués.
  • En prenant en compte les quatre civils et militaires israéliens capturés par le Hamas avant le 7 octobre 2023, 95 personnes sont à ce jour toujours retenues en otage par divers groupes terroristes dans la bande de Gaza.

Selon une copie de l’accord obtenue par Al Jazeera, la proposition de cessez-le-feu acceptée par le Hamas prévoit une première phase de 42 jours au cours de laquelle 33 otages (vivants ou morts) détenus à Gaza seraient libérés en échange d’un certain nombre de prisonniers détenus en Israël6. Ce nombre serait décidé en fonction du genre, de l’âge et de l’état physique des otages libérés.

À la fin de cette première période, « le retour à un calme durable doit être annoncé et prendre effet avant l’échange de captifs et de prisonniers encore en vie (civils et soldats) ». La troisième et dernière phase prévoit la reconstruction de la bande de Gaza sur une période de trois à cinq ans, supervisée par l’Égypte, le Qatar et les Nations unies.