Le 1er avril le Bundesrat a avalisé la libéralisation progressive de la consommation (à partir d’aujourd’hui) et de la culture et de la commercialisation (à partir du 1er juillet) du cannabis.

  • Les Allemands auront désormais le droit de détenir jusqu’à 25 grammes de cannabis et de cultiver jusqu’à 3 plants à leur domicile pour leur consommation privée.
  • Le nombre de consommateurs de cannabis en Allemagne est estimé à 4,5 millions. Cette libéralisation a été votée, malgré les oppositions initiales de certains Länder et syndicats de police. Pour le ministre de la santé Karl Lauterbach, la légalisation sera un moyen de réprimer le marché noir, et de mieux encadrer la consommation notamment des jeunes1.

L’Allemagne devient ainsi le troisième pays — et le plus grand d’Europe — à légaliser la consommation récréative de cannabis, avec le Luxembourg et Malte. 

  • À l’échelle de l’Union, la France est à la fois l’un des pays comptant le plus grand nombre de consommateurs de cannabis, et l’un des pays à la législation la plus ferme contre la drogue. Selon le gouvernement français, près de la moitié des adultes l’auraient déjà expérimenté. Le pays compterait 900 000 usagers quotidiens2.
  • En plus du statut légal ou illégal, le degré de répressivité des législations des États membres varie selon les quantités tolérées pour la détention, et les quantités plancher pouvant amener à une incarcération : 100 grammes en Lettonie, contre 50 en Suède. 
  • En 2021, le marché du cannabis était estimé à 12,1 milliards d’euros, soit 39 % du marché total des drogues dans l’Union européenne. 
  • La cocaïne arrivait en seconde position, avec 37 % du marché et 11,6 milliards d’euros. 
  • S’il reste dominé par le cannabis et la cocaïne, le marché européen des drogues illicites s’est complexifié, avec une augmentation du nombre de produits, principalement diffusés par le biais de ventes par Internet. 
  • Des signaux faibles d’expansion géographique de la consommation semblent également se renforcer : en France, l’Association des maires et des présidents d’intercommunalité a souligné en mars dernier l’extension géographique du trafic aux villes moyennes et aux zones rurales, loin de l’image d’une consommation concentrée dans les grandes villes, résumant : « il n’y a plus de territoires qui soit exclu du potentiel trafic »3.