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Bruno Maida, Sciuscià. Bambini e ragazzi di strada nell’Italia del dopoguerra (1943-1948), Einaudi

« Sciuscià est l’un des mots italiens les plus connus au monde. Rendu célèbre par le film éponyme de Vittorio De Sica, il en est venu à incarner la condition de l’enfance pauvre et abandonnée dans l’Italie de l’après-guerre. Depuis la libération de Naples en 1943 jusqu’à la fin de la décennie, les enfants et les gamins des rues sont le symbole du contraste entre l’enfance comme image positive de l’avenir et l’enfance « dangereuse » qui vit en marge de la société et est souvent contrainte de commettre des délits. De nombreuses initiatives d’aide sociale, religieuses et laïques, sont nées pour nourrir, vêtir et éduquer ces enfants des rues. Les « sciuscià » deviennent ainsi les protagonistes d’un projet de sauvetage de l’enfance et leurs histoires sont racontées au cinéma, dans la littérature, la photographie, les journaux intimes et les mémoires. 

Ce livre raconte l’histoire de ces enfants des rues appelés « sciuscià« . Pas seulement celle des cireurs de chaussures qui, au début de l’après-guerre, peuplaient les grandes villes italiennes, en particulier Rome et Naples, envahies par les soldats alliés. Car la « sciuscià » est une synecdoque : les cireurs de chaussures sont la partie visible d’une masse d’enfants et de jeunes orphelins, pauvres et réfugiés qui vivent et survivent dans les rues des villes italiennes de l’après-guerre ».

Parution le 2 avril

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Simona Cerutti, Thomas Glesener et Isabelle Grangaud (dir.), La Cité des choses. Une nouvelle histoire de la citoyenneté, Anacharsis

« À partir d’une pluralité d’enquêtes ancrées sur les deux rives de la Méditerranée, du XVIe siècle à nos jours, cet ouvrage entreprend de remettre en perspective l’histoire de la citoyenneté. Situant les « choses » au cœur de l’investigation – qu’il s’agisse d’une barque à Antibes, d’un coffre à Alger, d’un hôtel squatté à Turin, d’une mosquée à Tunis, de terres collectives à Naples, d’un mulet abandonné en Espagne –, il dévoile comment les prises en charge des biens distribuent les hiérarchies sociales et les statuts politiques. Ce livre révèle ainsi le pouvoir instituant des actions et des pratiques, par lesquelles les individus construisent leurs appartenances. Dès lors, La Cité des choses s’affranchit des seuls modèles politiques occidentaux pour mieux penser la citoyenneté comme un ensemble de droits forgés par des processus localisés échappant à tout déterminisme culturaliste : un enjeu d’une portée politique actuelle évidente. »

Parution le 19 avril

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Mimmo Franzinelli, Croce e il fascismo, Laterza

« Benedetto Croce n’a pas seulement été l’un des plus grands intellectuels italiens du XXe siècle, il a également joué un rôle fondamental pendant le Ventennio fasciste, en empêchant le régime d’obtenir une hégémonie culturelle absolue. Ce livre ne retrace pas seulement l’attitude de Croce face au fascisme – accueilli avec sympathie, puis combattu avec ténacité et inventivité – mais restitue le parcours du philosophe dans les vingt années les plus tourmentées du XXe siècle, reliant le savant libéral aux protagonistes de la culture italienne et européenne, de Thomas Mann à Stefan Zweig.

Grâce à une abondante documentation inédite, Mimmo Franzinelli illustre l’offensive des squadristes contre le philosophe dissident, son réseau de correspondants et le fichage policier de tous ceux qui le fréquentaient ou lui écrivaient. Le rôle de Croce apparaît dans la formation des jeunes qui, de Giorgio Amendola à Vittorio Foa, de Leone Ginzburg à Piero Gobetti, l’ont pris comme référence dans les moments décisifs de leur vie. Une attention particulière est accordée à la lutte de Croce contre le racisme : son opposition à la persécution des Juifs était bien connue, mais la continuité et la profondeur de son engagement en la matière apparaissent aujourd’hui. »

Parution le 19 avril

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David N. Livingstone, The Empire of Climate ; A History of an Idea, Princeton University Press

« Les scientifiques, les journalistes et les hommes politiques sont de plus en plus nombreux à nous dire que l’impact de l’homme sur le climat constitue la plus grande menace qui pèse sur notre planète et qu’il pourrait même entraîner l’extinction de notre espèce. Derrière ces inquiétudes, se cache une peur ancienne et profonde quant au pouvoir que le climat exerce sur nous. The Empire of Climate retrace l’histoire de cette idée et de son influence sur notre façon d’interpréter les événements mondiaux et de donner sens à la condition humaine.

De l’époque d’Hippocrate à la crise actuelle du réchauffement climatique, David Livingstone montre comment le climat a été impliqué de manière critique dans les politiques de contrôle impérial et les relations raciales, comment il a été utilisé pour expliquer le développement industriel, les performances du marché et l’effondrement de l’économie, et comment il a servi d’indicateur du caractère national. Il examine comment le climat a été mis en avant pour expliquer les guerres internationales et les conflits civils et comment il a été identifié comme un facteur critique dans les troubles corporels et les psychoses aiguës. The Empire of Climate retrace l’histoire enchevêtrée d’une idée qui hante notre imagination collective depuis des siècles, en jetant un éclairage critique sur l’idée que tout, de la richesse des nations à l’esprit humain lui-même, serait soumis à l’autorité impériale du climat. »

Parution le 16 avril

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Jérôme Baschet, Quand commence le capitalisme ? De la société féodale au monde de l’Économie, Crise et critique

« Objet d’intenses débats jusque dans les années 1970, la transition du féodalisme au capitalisme a paru sombrer dans l’oubli au cours des décennies suivantes. Néanmoins, depuis les années 2000, la question semble faire retour, selon des modalités en partie différentes et avec une insistance particulière sur le lien entre les origines du capitalisme et la domination coloniale imposée par l’Occident au reste du monde.

La question est si ample qu’on ne prétendra aucunement proposer un modèle historique et/ou théorique de la transition. Bien au contraire, on cherchera plutôt à prendre la mesure de tout ce qui nous en sépare. En effet, on ne voit guère que se déploient des efforts collectifs d’élaboration à la hauteur de l’enjeu, alors même qu’il s’agit de l’une des conditions de la compréhension du monde dans lequel nous vivons – et peut-être aussi de la saisie des possibles qui permettraient d’en sortir. En discutant les « modèles de la transition » et des auteurs et historiens du capitalisme aussi divers qu’Immanuel Wallerstein, Silvia Federici, Robert Brenner, Guy Bois, Henri Pirenne, Ellen Meiksins Wood, Jason Moore, Kenneth Pomeranz ou Alain Bihr, on constatera l’ampleur des divergences et des désaccords. Ainsi, il n’existe aucun consensus quant à la chronologie de la formation du capitalisme, quant à la nature des facteurs impliqués, il n’existe de plus aucun accord sur la définition même du capitalisme et, par conséquent, sur les traits distinctifs dont il s’agit de repérer l’émergence.

Sur les trois questions ainsi considérées – quand ? comment ? quoi ? –, ce qui suit n’a pas d’autre ambition que de tenter de clarifier les termes des débats à mener. Commencer à poser un peu moins mal les questions à affronter serait déjà un motif de satisfaction. »

Parution le 19 avril

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Guillaume Fondu, La naissance du marxisme. Allemagne, Russie, URSS, CNRS Éditions

« Comme la plupart des termes issus de noms propres, le « marxisme » a d’abord servi à stigmatiser les partisans des idées de Karl Marx, réduits à des adorateurs de sa personne. Le mot a aussi été beaucoup utilisé pour ouvrir la voie d’un retour possible à l’auteur du Capital contre le marxisme (défini alors comme un  » ensemble de contresens faits sur Marx « ). À la différence des multiples mobilisations qui cherchent à opposer la vitalité de la pensée individuelle de Marx à un propos nécessairement  » dogmatique « , cet ouvrage place au cœur de l’interrogation ce qui fait l’intérêt du marxisme en tant que tel : la poursuite et la concrétisation d’un discours inspiré de Marx dans des contextes tout à fait différents de celui qui a présidé à la genèse de son œuvre.

Trois moments constitutifs sont placés au centre de l’analyse : l’Allemagne du tournant des XIXe et XXe siècle, la Russie des premières années du XXe siècle et l’Union soviétique des années 1920. De Karl Kautsky à Isaak Roubine, en passant par Rosa Luxemburg, Gueorgui Plekhanov, Rudolf Hilferding, Lénine ou Alexander Bogdanov mais aussi divers romans russes qui mettent en scène les questionnements politiques, cette étude remobilise toute une littérature aujourd’hui ignorée. Reconstituant à chaque fois les contextes et les enjeux qui président aux différentes lectures de Marx, de sa pensée de l’histoire et de sa critique de l’économie politique, l’enquête prend pour fil conducteur la question de la performativité du discours, du lien entre réflexion et action, qui est un enjeu crucial pour toute science sociale. »

Parution le 25 avril

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Natalie Depraz, La Surprise. Crise dans la pensée, Le Seuil

« J’ai une surprise pour toi ! Le moment de stupéfaction passé, l’esprit se met en mouvement, rationalise. La surprise, cette inconnue des philosophes, cet instantané inassimilable, blanc d’antenne dans l’esprit, sursaut dans le corps, est rapatriée au pays des concepts, étonnement, admiration, événement, altérité, et des philosophes, Platon, Aristote, Descartes, Heidegger, Levinas. Au risque d’y disparaître ?

Que fait la surprise à la philosophie ? Il y a en elle de l’incongru. Prenant le sujet à revers, elle exerce une emprise, là où la philosophie veut interroger sereinement, à distance. La surprise est transformatrice. Elle suscite un autre récit, étranger à l’histoire des herméneutiques du sens. Tournée vers l’avenir, elle est créatrice d’attentes.

Cet ouvrage propose ainsi une histoire de la philosophie ni dialectique ni élitaire. Une histoire des ébauches du sens, des incertitudes du soi. La surprise ouvre le sujet, le déplace au-delà, dans son ouverture politique, théologique, écologique. Aussi, les transcendances collectives, loin d’être des excroissances subjectives, sont la matière de l’ouverture du soi. La surprise est promesse d’horizons impensés, pourtant déjà là. Rendre compte de cette promesse, c’est faire le récit d’un futur présent sous nos yeux, pour qui sait voir. »

Parution le 19 avril

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Stefanos Geroulanos, The Invention of Prehistory ; Empire, Violence, and our Obsession with Human Origins, Liveright

« L’idée d’un passé humain antérieur à l’histoire enregistrée par l’écriture n’est apparue qu’avec le siècle des Lumières, lorsque les penseurs européens ont commencé à rejeter les notions d’humanité et d’histoire fondées sur la foi au profit de conceptions prétendument plus empiriques du monde et de son histoire. De l’ « état de nature » et des notions romantiques de « barbares » allemands vertueux, Stefanos Geroulanos saisit la variété et l’étrangeté des idées sur le sujet qui ont animé bon nombre des principaux penseurs des XVIIIe et XIXe siècles, dont Jean-Jacques Rousseau, Charles Darwin et Karl Marx. Ces idées sont devenues, pour la plupart, les fondements idéologiques de régimes répressifs et d’empires s’étendant à toute la planète. Le fait de considérer les autres peuples comme des « sauvages » a permis d’exercer une violence déculpabilisée à leur encontre. L’émergence de la science moderne n’a fait qu’accélérer l’impérialisme de l’Occident. L’obsession nazie pour la race trouve son origine dans les théories archéologiques sur les Indo-germains préhistoriques. Pour Stefanos Geroulanos, les récits de la préhistoire nous renseignent ainsi davantage sur le moment où ils furent proposés que sur le passé. Cette étude sur la manièren dont la quête des origines de l’humanité est devenue la servante de la guerre et de l’empire bouleverse notre façon de penser le passé lointain de l’humanité. »

Parution le 2 avril

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Stefano Salmi, La « lezione di Salazar ». Le relazioni tra il fascismo italiano e l’Estado Novo portoghese, Marsilio

« Dans cette étude sur les relations italo-portugaises au siècle dernier, Stefano Salmi déploie une analyse comparative entre le fascisme italien et l’Estado Novo portugais en même temps qu’il étudie les relations qu’entretinrent les deux régimes. La comparaison est menée à bien au travers de différents points de vue : le point de vue historiographique, avec lequel s’ouvre l’ouvrage, le point de vue politico-idéologique, le point de vue culturel, le point de vue des relations politico-diplomatiques et, enfin, le point de vue de la propagande. »

Parution le 19 avril

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Benjamin Bürbaumer, Le capitalisme contre la mondialisation. Comprendre la rivalité sino-américaine, La Découverte

« Tensions géopolitiques, guerre commerciale, Nouvelles Routes de la soie, course à l’armement dans l’Indopacifique, bataille des semi-conducteurs… La montée en puissance de la Chine inquiète, et sa rivalité avec les États-Unis atteint un point de bascule qui bouleverse les équilibres mondiaux. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi ? Si le constat est clair, l’analyse fait cruellement défaut. Tels des somnambules, nous avançons sans vraiment comprendre la déstabilisation du monde qui se joue pourtant sous nos yeux.

Par l’analyse économico-politique, ce livre élucide les ressorts profonds et les enjeux existentiels de l’affrontement entre les deux superpuissances : c’est le capitalisme lui-même qui mine la mondialisation et entraîne la fragmentation actuelle. En devenant capitaliste, la Chine s’est vue contrainte de défier ce qui a permis son essor, à savoir une mondialisation pensée, organisée, contrôlée par et pour les États-Unis. Cette contradiction l’a amenée à tailler des croupières aux multinationales américaines via une réorganisation sino-centrée du marché mondial, en créant de nouvelles infrastructures technologiques, monétaires et physiques qui court-circuitent la supervision américaine. Cette démarche place Pékin sur les rails d’une confrontation directe avec les États-Unis qui va redessiner notre monde. »

Parution le 18 avril

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Robert Menasse, Die Welt von morgen. Ein souveränes demokratisches Europa – und seine Feinde, Suhrkamp

« Dans Le monde d’hier, Stefan Zweig décrivait l’Europe cosmopolite d’avant 1914. Lorsqu’il écrit ses mémoires, elle n’existe plus, « emportée sans laisser de trace » par la barbarie fasciste. Zweig meurt en 1942, mais l’Europe obtient une seconde chance après 1945. Des visionnaires lancent un projet de paix qui fera date, les frontières tombent, le nationalisme cède la place à la coopération.

Mais ce projet aussi pourrait bientôt être de l’histoire ancienne. Ses déficits démocratiques génèrent des protestations. Les crises multiples font peur aux peuples. Dans de nombreux États membres, des hommes politiques ne veulent plus entendre parler de l’expérience des fondateurs et attisent un nouveau nationalisme. Aujourd’hui, l’Europe est à nouveau à la croisée des chemins. À quoi ressemblera le monde de demain ?

Robert Menasse explique et défend l’idée européenne, mais invite également à critiquer et à surmonter les contradictions systémiques de l’Union européenne. L’alternative à laquelle nous sommes confrontés n’est pas compliquée : soit nous réussissons ce qui est historiquement unique, à savoir la construction d’une démocratie post-nationale, soit nous risquons de retomber dans les périls d’une Europe des États-nations. Ce serait une nouvelle défaite de la raison – avec les dangers et les conséquences que l’histoire ne devrait que trop nous rappeler. »

Parution le 15 avril

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Daniel Susskind, Growth ; A History and a Reckoning, Harvard University Press

« Au cours des deux derniers siècles, la croissance économique a libéré des milliards de personnes de la lutte pour la subsistance et nous a permis de vivre beaucoup plus longtemps et en meilleure santé. Pourtant, la prospérité a eu un prix : la destruction de l’environnement, la désolation des cultures locales, la montée de vastes inégalités et des technologies déstabilisantes. Face à ces dégâts, nombreux sont ceux qui affirment aujourd’hui que la seule façon d’avancer est d’en passer par la décroissance, c’est-à-dire de réduire délibérément notre empreinte économique. Daniel Susskind affirme au contraire que nous devons maintenir la croissance mais la réorienter, afin qu’elle reflète mieux ce à quoi nous tenons vraiment. »

Parution le 16 avril

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 Jean Vioulac, Métaphysique de l’Anthropocène, 2. Raison et destruction, PUF

« Le concept d’Anthropocène s’est imposé pour définir une époque géologique caractérisée par un processus de destruction d’origine humaine. La généalogie et l’archéologie de l’Anthropocène mettent au jour les caractéristiques fondamentales de la rationalité occidentale à savoir la négation de la nature et finalement de la vie, la haine du monde et le culte de la mort. Notre époque déchaîne sa puissance de destruction dans une guerre mondiale contre le monde en tant que tel. L’urgente nécessité de contrecarrer ce processus impose d’identifier quelle est l’infrastructure de sa mise en œuvre : le dispositif industriel du machinisme, dont le capital est la logique. »

Parution le 10 avril

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La trilogie de Jean Vioulac dans le Grand Continent

Simon Schaupp, Stoffwechselpolitik. Arbeit, Natur und die Zukunft des Planeten, Suhrkamp

« Si nous voulons comprendre la crise écologique, nous devons comprendre le monde du travail. Car c’est par le travail que, selon Karl Marx, les sociétés réalisent leur métabolisme avec la nature. Pour Simon Schaupp, la politique du travail est donc toujours aussi une politique environnementale – ou « politique métabolique ». La nature elle-même joue un rôle actif : plus son exploitation est poussée, plus elle se répercute de manière drastique sur le monde du travail.

Le sociologue montre à quel point cette perspective est productive à l’aide de nombreux exemples historiques : Sans les moustiques, on ne peut comprendre ni l’essor ni le déclin de l’économie de plantation. La mise en place des syndicats a été rendue possible, entre autres, par les nouveaux leviers de pouvoir que les caractéristiques matérielles de la houille ont mis entre les mains des travailleurs. De même, la chaîne de montage a été introduite en grande partie parce que les cadavres d’animaux en décomposition s’accumulaient dans les premières usines d’abattage suite à des grèves. Pour Simon Schaupp, espérer ralentir le réchauffement de la planète implique une transformation du monde du travail : nous devons dépasser la logique de l’exploitation expansive et prendre au sérieux l’autonomie de la nature. »

Paru le 18 mars

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José Luis Rodríguez Jiménez, Bajo el manto del Caudillo. Nazis, fascistas y colaboracionistas en la España franquista, Alianza

« Après la Seconde Guerre mondiale, de nombreux fascistes, nazis et collaborationnistes ont fui les persécutions dans leur pays d’origine et ont trouvé refuge dans l’Espagne franquiste. Des hommes politiques, des religieux et des militaires espagnols ont proposé de les cacher temporairement ou définitivement et leur ont donné une nouvelle identité. Certains d’entre eux sont restés discrets jusqu’à la fin de leur vie, mais d’autres sont devenus les porte-voix de diverses causes fascistes et d’extrême droite : Léon Degrelle – le personnage principal de cet essai – Otto Skorzeny et Vjekoslav Luburic ont fait l’apologie du fascisme ; le général Raoul Salan et d’autres dirigeants de l’OAS ont tenté de renverser De Gaulle et d’empêcher l’indépendance de l’Algérie ; Perón a profité de son refuge espagnol pour tenter d’organiser son retour au pouvoir. D’autres encore ont été intégrés dans la structure franquiste, comme Walter Mosig et Karl Bömelburg, qui sont passés de postes de responsabilité au sein de la Gestapo à ceux de conseillers de la police politique franquiste. Dans Bajo el manto del Caudillo, José Luis Rodríguez Jiménez retrace les engagements politiques et les amitiés qui ont fait de l’Espagne le dernier bastion de la nuit noire de l’Europe. »

Paru le 28 mars

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Sten Rynning, NATO. From Cold War to Ukraine, a History of the World’s Most Powerful Alliance, Yale University Press

« Sten Rynning retrace l’histoire de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, de ses origines à nos jours. Au cours de ses soixante-quinze années d’existence, l’OTAN a traversé les péripéties de la diplomatie de la Guerre froide et de la dissuasion nucléaire, et a vu le nombre de ses membres augmenter. L’alliance est devenue un garant de la paix, mais Sten Rynning explore la manière dont ses rouages complexes et l’opposition de la Russie et de la Chine façonnent aujourd’hui son orientation. À l’heure de la concurrence stratégique et des bouleversements géopolitiques, il offre une synthèse complète de l’histoire intrigante de l’alliance et s’interroge sur ses ambitions pour l’avenir ».

Parution le 9 avril

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Gianna Englert, Democracy Tamed ; French Liberalism and the Politics of Suffrage, Oxford University Press

« Un bon gouvernement démocratique exige-t-il des citoyens intelligents, moraux et productifs ? Nos institutions politiques peuvent-elles former le type de citoyens que nous souhaitons ou devons avoir ? Face aux critiques de la démocratie et aux craintes liées à la montée du populisme, le scepticisme grandit quant à la possibilité pour le libéralisme et la démocratie de continuer à vivre ensemble. Certains se demandent même si la démocratie mérite d’être sauvée.

Dans Democracy Tamed, Gianna Englert affirme que les dilemmes auxquels est confrontée la démocratie libérale ne sont pas propres à notre époque, mais qu’ils existent depuis la naissance de la pensée politique libérale dans la France du XIXe siècle. Combinant théorie politique et histoire intellectuelle, elle montre comment les libéraux français du XIXe siècle ont défendu l’idée de « capacité politique » comme alternative aux droits politiques démocratiques et ont soutenu que les droits de vote devaient être limités aux citoyens capables de préserver des institutions libres et stables contre les passions révolutionnaires et les revendications démocratiques. »

Parution le 27 avril

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Tereixa Constenla, Abril es un país. Los heroísmos desconocidos de la Revolución de los Claveles, Tusquets

« La révolution portugaise du 25 avril 1974 a mis fin pacifiquement à une longue dictature, un régime inefficace ancré dans la répression et les vieilles illusions impériales, grâce à l’action de trois cents capitaines idéalistes, qui cherchaient à démocratiser le Portugal et à mettre fin à ses guerres coloniales en Afrique. Les œillets dans la bouche des fusils ou la chanson Grândola, Vila morena, diffusée comme mot de passe pour initier le coup d’État, n’ont pas tardé à faire le tour du monde. Pourtant, nombreux sont ceux qui ignorent que cette matinée d’avril a été riche en moments épiques qui ont contribué à consolider le coup d’État en faveur des libertés. Ce livre ressuscite des histoires comme celle du jeune capitaine Salgueiro Maia, qui marcha les bras levés et une grenade dans la poche, prêt au sacrifice, vers une batterie de chars qui le visait, ou celle du soldat qui refusa d’obéir à l’ordre de l’abattre et qui resta anonyme pendant quarante ans. C’est sur des épisodes de ce genre que la démocratie portugaise a été fondée il y a cinquante ans ».

Parution le 3 avril

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Pierre Serna, Malik Mellah, Véronique Le Ru et Benedetta Piazzesi (dir.), Dictionnaire historique et critique des animaux, Champ Vallon

« Il n’existe pas de dictionnaire faisant la somme des connaissances sur les champs des études animalières en pleine expansion dans les domaines des savoirs des sciences humaines ou dures.  Résultat de quatre ans de séminaire à la Maison des Sciences de l’Homme, ce dictionnaire réunit quatre-vingts historiens et historiennes, historiens et historiennes de l’art, philosophes, anthropologues, juristes, vétérinaires, scientifiques qui font  le point en 120 notices sur une dimension désormais vitale de notre survie dans l’anthropocène : de quels savoirs disposons-nous sur le monde animal pour envisager un futur avec lui, avec tous les animaux pour former, dans la multitude des approches du savoir une communauté de vivants ensemble. Ce dictionnaire de façon non exhaustive mais de manière ciblée, propose une somme de savoirs à ce jour non réalisée, et permet, par un jeu de renvois dans les notices et de construction d’arborescences, de se transporter dans l’ouvrage selon un chemin intellectuel qui propose un parcours assumé, éclairé et citoyen dans la masse des savoirs présentés sur et avec les animaux ».

Parution le 19 avril

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