Hier, lundi 18 mars, les États membres sont parvenus à un accord politique sur la mise en place de nouvelles sanctions contre les membres du Hamas et contre les colons israéliens auteurs de violences contre des civils palestiniens en Cisjordanie. Il s’agit des premières  sanctions à l’encontre de l’Israël depuis le début du conflit en octobre. 

  • Elles interviennent plus d’un mois et demi après la prise de mesures similaires par les États-Unis le 1er février.
  • L’administration Biden a imposé le 14 mars une nouvelle série de sanctions contre des individus et deux localités servant de base à des attaques contre des civils palestiniens1.
  • La date exacte d’entrée en vigueur des sanctions européennes n’est pas encore connue.

L’accord a été obtenu grâce à l’abstention des pays jusqu’alors opposés aux sanctions, dont la Hongrie, l’Allemagne ainsi que la République tchèque et l’Autriche — les deux seuls États membres qui avaient voté contre la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies sur un cessez-le-feu, le 12 décembre.

  • La France avait imposé unilatéralement des sanctions contre 28 colons israéliens dès le 13 février2

Depuis le 7 octobre, 658 attaques de colons israéliens ont eu lieu contre des Palestiniens en Cisjordanie, d’après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies3, entraînant des dommages humains (dans 134 cas) et matériels (dans 599 cas). 

Malgré cet accord, les États membres sont encore loin de s’aligner sur une position commune et les divisions rendues visibles par la diversité de leurs votes à l’Assemblée générale des Nations unies depuis le 7 octobre restent d’actualité avant la réunion des chefs d’État et de gouvernement qui se tient ce jeudi, 21 mars. 

Les Premiers ministres espagnol et irlandais, Pedro Sánchez et Leo Varadkar, se sont exprimé le 14 février en faveur de l’examen du respect des obligations d’Israël en termes de droits humains dans le cadre de l’accord d’association liant l’Union européenne et Israël, dans une lettre commune adressée à la présidente de la Commission4

  • Le volume du commerce entre Israël et l’Union était de 46,8 milliards d’euros en 2022, en constante augmentation depuis 2012. 
  • L’usage du levier commercial et financier pour faire pression sur Israël a par ailleurs été revendiqué en mars par un groupe de 195 ONG dans une lettre adressées aux représentants des institutions européennes5.

Le Haut Représentant Josep Borrell, déclarait dans nos pages le 15 novembre que « la colonisation illégale de la Cisjordanie et la violence à l’encontre des Palestiniens se sont accrues en toute impunité. Elles sont devenues encore plus brutales après le 7 octobre » Les colons sont passés en trente ans de 270 000 à 700 000. Borrell a proposé un « débat d’orientation » sur la question, mais la mesure a peu de chance d’être considérée par les États-membres au conseil de ce jeudi.