Parallèlement au siège et à l’invasion de Gaza, la guerre de Soukkot reste marquée par des violences à l’encontre de civils en Cisjordanie.

  • Selon les Nations unies, 200 Palestiniens auraient été tués en Cisjordanie entre le 7 octobre et le 19 novembre. 
  • Quatre Israéliens auraient par ailleurs été tués dans des attaques de Palestiniens.
  • 254 attaques de colons israéliens contre des Palestiniens ont été recensées depuis le 7 octobre1
  • L’armée israélienne a mené plusieurs raids dans des camps de réfugiés, en particulier dans le nord de la Cisjordanie dans ceux de Nur Shams, Tulkarem et Jénine.

Des réactions internationales sur le cas spécifique de la Cisjordanie se sont fait progressivement entendre, la dernière intervention remarquée en date étant celle du président américain Joe Biden.

  • Le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, a condamné les violences et plus largement l’expansion des colonies israéliennes. Dans nos pages, il déclarait encore le 15 novembre : « la colonisation illégale de la Cisjordanie et la violence à l’encontre des Palestiniens se sont accrues en toute impunité. Elles sont devenues encore plus brutales après le 7 octobre. Il y a trente ans, la Cisjordanie comptait 270 000 colons. Aujourd’hui, ils sont plus de 700 000 ».
  • Le ministère des Affaires étrangères français a publié le 29 octobre  un communiqué appelant à l’arrêt des violences « inadmissibles perpétrées par des colons à l’encontre de la population palestinienne ».
  • Dernière évolution dans la diplomatie américaine dans la guerre de Soukkot — entre soutien à Israël et nécessité de réaction face à l’aggravation de la situation humanitaire dans la bande de Gaza — Joe Biden a interpellé publiquement le gouvernement israélien sur les violences commises contre les Palestiniens en Cisjordanie dans une tribune publiée le 18 novembre dans le Washington Post2.
  • Le président américain déclare que ces « violences extrémistes […] doivent cesser et que les auteurs de ces violences doivent être tenus pour responsables ».
  • En plus d’interpeller le gouvernement Netanyahou, Biden s’est dit prêt à prendre des sanctions unilatérales — dont des restrictions de visas — contre les auteurs de violences. 

Les débats et les procédures internationales visant à répondre à la question de l’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie, qui tentent de s’imposer depuis plusieurs années aux Nations unies, se poursuivent en arrière-plan de la guerre de Soukkot et des violences qui l’accompagnent, avec une accélération prévue pour début 2024.

  • Le bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires, qui évalue régulièrement la situation des restrictions pour les Palestiniens, comptait 645 obstacles fixes (dont notamment des barrages routiers, des barrières ou des tranchées) en Cisjordanie en août 20233 — dont 80 dans la ville d’Hébron, officiellement divisée en deux zones.
  • Plus de la moitié avaient, selon le bureau de l’ONU, un impact « sévère » sur les Palestiniens en termes de restrictions de circulation et d’accès « aux routes principales, aux centres urbains, aux services et aux zones agricoles ».
  • La résolution 2334 du Conseil de Sécurité des Nations unies, adoptée à l’unanimité moins l’abstention des États-Unis, condamne depuis 2016 l’illégalité de l’installation de colonies de peuplement en Cisjordanie, qui constitue selon la résolution une « violation flagrante du droit international ».
  • Il y a moins d’un an, le 30 décembre 2022, une résolution non contraignante4 adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU appelait la Cour internationale de justice a examiner « les conséquences juridiques de la violation persistante par Israël du droit du peuple palestinien à l’autodétermination ».
  • La résolution, adoptée avec 87 voix pour, 26 contre et 53 abstentions, avait divisé les pays occidentaux, y compris au sein de l’Union européenne.
  • La procédure a officiellement démarré, et les audiences publiques sur la question s’ouvriront le 19 février 20245. L’avis de la Cour est attendu courant 2024. Israël conteste par avance la procédure en remettant en cause la compétence de la CIJ sur la question.