Quelques jours seulement avant l’ouverture du scrutin présidentiel russe — qui se tiendra du vendredi 15 au dimanche 17 mars —, des groupes pro-ukrainiens composés de combattants russes ont lancé mardi 12 mars plusieurs attaques dans les oblasts de Koursk et de Belgorod, à la frontière avec l’Ukraine.

  • Les informations disponibles ne permettent pas d’établir si certaines unités appartenant à ces groupes — le Corps des volontaires russes, le Bataillon sibérien et la légion « Liberté de la Russie » — contrôlent toujours des zones sur le territoire russe.
  • Le gouverneur de l’oblast de Koursk, Roman Starovoit, a affirmé jeudi 14 mars que des combats étaient toujours en cours autour du village de Tyotkino. Dans son message, ce dernier incite à « signaler les citoyens suspects et les drones »1.
  • Mercredi 13 mars, les trois groupes ont publié un communiqué commun appelant les habitants à quitter les villes des deux oblasts « afin d’éviter les pertes civiles »2. Au moins deux dépôts de munitions de l’armée russe ont été détruits dans la région de Koursk, selon la légion « Liberté de la Russie »3.

Les cibles de ces attaques sont des « positions militaires » russes situés dans ces régions frontalières de l’Ukraine. Comme lors des précédents raids transfrontaliers conduits par les mêmes groupes en mai 2023, le ministère russe de la Défense a qualifié leurs membres de « terroristes ukrainiens qui tentent de pénétrer sur le territoire russe »4.

Ces raids s’inscrivent dans un contexte d’intensification des attaques visant le territoire russe.

  • L’Armed Conflict Location and Event Data Project (ACLED) a recensé près de 900 attaques — frappes de drones et de missiles, tirs d’artillerie — ayant touché la Russie depuis le début de l’année.
  • Dans la nuit du 12 au 13 mars, des drones ukrainiens ont frappé quatre raffineries de pétrole parmi les plus importantes du pays, situées à plusieurs centaines de kilomètres de la frontière.
  • Deux bases aériennes militaires situées dans les villes de Boutourlinovka et Voronej ont également été touchées, ainsi qu’un bâtiment du FSB à Belgorod5.

L’intensification des attaques sur le sol russe visent à nuire aux revenus pétroliers utilisés par le Kremlin pour financer sa guerre en Ukraine. Selon Bloomberg, les raffineries touchées au cours des deux derniers jours représentent environ 12 % de la capacité de traitement du pétrole de la Russie6. Au total, 10 raffineries ont été endommagées par des attaques de drones depuis le début de l’année.

Sources
  1. Message de Roman Starovoit sur Telegram, 14 mars 2024.
  2. Message de la Légion « Liberté de la Russie » sur Telegram, 13 mars 2024.
  3. Message de la Légion « Liberté de la Russie » sur Telegram, 14 mars 2024.
  4. Kateryna Denisova et Nate Ostiller, « Russian anti-Kremlin militia break into Russia, claim to occupy villages », The Kyiv Independent, 12 mars 2024.
  5. Riley Bailey, Christina Harward, Nicole Wolkov, Karolina Hird et Frederick W. Kagan, Russian Offensive Campaign Assessment, March 13, 2024, Institute for the Study of War.
  6. « Ukraine Hits Third Russian Refinery in Escalating Drone Strikes », Bloomberg, 13 mars 2024.