Le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov et le secrétaire d’État américain Antony Blinken sont tous deux attendus à Rio pour la réunion de deux jours qui s’ouvre aujourd’hui. Il s’agit de la première fois que les deux seront présents à une réunion du G20 depuis mars 2023.

  • Moscou accueillera lundi 26 février une douzaine d’organisations palestiniennes pour la troisième rencontre de son format « intra-palestinien ». Le Hamas et le Jihad islamique palestinien figurent sur la liste des invités.
  • Les États-Unis ont quant à eux apposé leur veto au Conseil de sécurité des Nations Unies le mardi 20 février à une résolution algérienne appelant à un cessez-le-feu à Gaza — pour la troisième fois.
  • Malgré les tensions grandissantes entre Biden et Netanyahou, Washington serait sur le point d’approuver un nouvel envoi d’armes — notamment des bombes — à Israël1.

Au-delà de l’opposition entre Washington et Moscou sur la guerre en Ukraine et la situation à Gaza, le groupe entier apparaît divisé sur le conflit entre Israël et le Hamas, à tel point que des sources proches du dossier craignent que le G20 ne soit contraint « d’éviter complètement les questions géopolitiques cette année », revenant à son objectif initial d’encouragement de la coopération économique2.

  • Le président du Brésil, qui occupe la présidence tournante du groupe cette année, Lula, a été déclaré persona non grata par Israël en raison de sa comparaison entre l’Holocauste et la guerre contre le Hamas au sommet de l’Union africaine, le 18 février.
  • Lundi 19 février, le Brésil rejoignait l’Afrique du Sud — également membre du G20 — dans le groupe de pays ayant rappelé leur ambassadeur en poste en Israël en raison du conflit à Gaza.
  • Le Brésil et l’Afrique du Sud souhaitent tous deux inclure une mention du « génocide » commis par Israël à Gaza dans toute déclaration commune issue par le G20. Les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et d’autres membres du groupe ont quant à eux refusé de soutenir cette accusation

Le G20 a été fondé en 1999 suite à la crise financière asiatique pour offrir une plateforme de discussion globale sur des questions de politique macroéconomique, et pourrait cette année se rabattre sur cette seule fonction. En raison des nombreuses divergences de ses membres sur la guerre en Ukraine et à Gaza, le Brésil pourrait décider de ne publier qu’une seule déclaration commune en novembre, à la fin de sa présidence, plutôt qu’après chaque réunion. La session qui ouvrira le sommet d’aujourd’hui sera consacrée à la « lutte contre les tensions internationales »3.

Sources
  1. Jared Malsin et Nancy A. Youssef, « U.S. Plans to Send Weapons to Israel Amid Biden Push for Cease-Fire Deal », The Wall Street Journal, 17 février 2024.
  2. Michael Nienaber, Samy Adghirni et Simone Iglesias, « Israel-Hamas War Splits G-20, Risking Paralysis at Meeting », Bloomberg, 20 février 2024.
  3. « Blinken and Lavrov to attend G20 talks with Ukraine, Gaza on the agenda », France24, 21 février 2024.