Irakli Kobakhidze, un nouveau Premier ministre géorgien à l’équilibre entre Bruxelles et Moscou ?

Irakli Kobakhidze est arrivé au pouvoir le 8 février, suite à la démission de son prédécesseur Irakli Garibachvili.

• Ils appartiennent tous deux au parti Rêve géorgien, dont Kobakhidze occupait la présidence jusqu’à sa nomination.
• Ce remplacement à la tête du gouvernement coïncide avec l’annonce officielle du retour en politique de l’oligarque Bidzina Ivanichvili, fondateur de Rêve géorgien, ancien Premier ministre et considéré comme l’homme le plus influent de la politique géorgienne.

C’est à Bruxelles qu’est prévue la première visite officielle de Kobakhidze à l’étranger en tant que Premier ministre, ce mardi 20 février, à l’occasion d’un conseil d’association Union-Géorgie. 

• L’adhésion de la Géorgie à l’Union européenne sera au centre des discussions, après l’octroi du statut de candidat à la Géorgie en décembre sous condition d’appliquer les mesures recommandées par la Commission dans son rapport de novembre notamment sur le fonctionnement des institutions démocratiques et l’État de droit¹. 
• Rêve géorgien continue à défendre officiellement l’adhésion de la Géorgie à l’Union européenne, à l’heure où la confiance dans l’Union s’élevait à 78 % au sein de la population géorgienne en 2023².

La Géorgie ne s’est cependant pas alignée sur les sanctions prises par l’Union contre la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine. 

• Début février, Kobakhidze a par ailleurs accusé l’Ukraine de vouloir « entraîner la Géorgie dans la guerre » après la saisie par services de sécurité géorgiens d’une cargaison d’explosifs décrits comme destinés à la Russie début février³. 

Juste avant sa nomination, Kobakhidze a effectué un autre voyage de haut niveau, cette fois en Chine. Au cours d’une visite de six jours en janvier, il a rencontré le chef du département des liaisons internationales du Parti communiste, Liu Jianchao — personnage-clef de la diplomatie chinoise.

• Important partenaire pour Pékin, la Géorgie se situe sur le corridor intermédiaire permettant de relier la Chine et l’Union européenne sans passer par la Russie. 
• La Géorgie a signé un partenariat stratégique⁴ en juillet, qui prévoit un « accroissement du commerce bilatéral » et dans lequel figure le soutien de la Géorgie aux « Initiatives » chinoises pour la sécurité mondiale et pour le développement mondial, deux documents présentés respectivement en 2022 et 2021 pour promouvoir la vision chinoise d’un nouvel ordre international. 

Kobakhidze aura la lourde tâche de diriger le gouvernement en amont des élections législatives prévues le 26 octobre, pour lesquelles Rêve géorgien reste à ce jour en tête des sondages.