Depuis le début de la guerre Israël-Hamas, 10 pays ont été impliqués dans des affrontements dans la région

Des acteurs étatiques dont Israël, l’Iran, les États-Unis et le Pakistan ont mené des frappes dans la région, tandis que les rebelles houthistes au Yémen, plusieurs groupes pro-iraniens en Irak et en Syrie et le Hezbollah libanais à la frontière sud du Liban continuent d’agir contre des cibles américaines et israéliennes. Dix pays ont été impliqués dans des affrontements depuis le 7 octobre. 

Parmi les affrontements impliquant des acteurs non-étatiques, le front de la frontière sud du Liban avec Israël, premier à s’être activé après les attaques du 7 octobre, reste le terrain d’affrontement entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais.Quatre attaques contre Israël venant du sud du Liban ont été recensées hier, 24 janvier.

Des attaques de groupes pro-iraniens en Irak et en Syrie contre des bases militaires américaines continuent d’être signalées, depuis le 18 octobre.

• Le 20 janvier, en Irak, une attaque de missiles contre la base aérienne américaine Al-Assad, ancienne plus grande base américaine dans le pays, a fait plusieurs blessés¹, selon l’armée américaine. 
• 168 attaques auraient été revendiquées entre le 18 octobre et le 24 janvier, d’après le recensement du Washington Institute for Near East Policy². 
• La majorité des attaques sont revendiquées par la Résistance islamique en Iran, groupe informel rassemblant plusieurs factions pro-iraniennes, formé et apparu pour la première fois sur une chaîne Telegram le 18 octobre.
• La riposte américaine se matérialise par des frappes en Irak et en Syrie depuis fin octobre. 
• Au total, plus de 45 000 soldats américains seraient stationnés au Moyen Orient, d’après Axios.

En mer Rouge, les affrontements entre les forces houthistes et les acteurs de l’Opération Prosperity Guardian lancée au nom de la protection de la liberté de circulation et du commerce international se poursuivent. 

• En plus des échanges de tirs en mer Rouge, les États-Unis ont mené de première frappes contre des cibles houthistes sur le territoire yéménite, dont la capitale Sanaa, le 11 janvier. Des frappes ont encore eu lieu hier, 24 janvier³. 
• Les États-Unis ont officiellement distingué leur opération sur le territoire du Yémen de celle de la coalition opérant en mer Rouge, sous le nom distinct de Poseidon Archer, d’après les propos de responsables américains rapportés par CNN⁴.

Alors que l’implication de l’Iran dans la conflit se manifeste jusqu’alors davantage par le biais de ses proxies au Liban, au Yémen, en Syrie et en Irak, la République islamique a revendiqué des frappes dans les deux derniers États et au Pakistan les 15 et 16 janvier dernier. 

• L’Iran affichait des objectifs divers. Au Pakistan, l’Iran a ciblé des groupes sunnites régulièrement impliqués dans des affrontements avec les forces iraniennes à la frontière. En Irak, l’Iran a déclaré viser des cibles du renseignement israélien en représailles de l’élimination haut gradés iraniens par Israël. En Syrie, l’attaque visait « plusieurs groupes terroristes » dont l’État islamique en représailles de l’attentat meurtrier de Kerman du 3 janvier dernier. 
• Les frappes ont provoqué une crise diplomatique avec les gouvernements irakiens et pakistanais qui ont dénoncé une violation de leur souveraineté et réagi en rappelant leur ambassadeur de Téhéran. 
• Le Pakistan a par ailleurs répondu sur le plan militaire avec frappe sur le territoire iranien dans la nuit du 17 au 18 janvier visant des « groupes terroristes » — militants séparatistes du Front de libération du Baloutchistan et sa branche armée — qui ont fait au moins neuf morts. L’Iran a condamné la frappe et fait état de morts de civils.

Entre l’Iran et le Pakistan la priorité semble être donnée à la désescalade : une visite du ministre des affaires étrangères iranien au Pakistan est prévue lundi prochain, 29 janvier.