Comme anticipé, Donald Trump a remporté hier soir les caucus de l’Iowa — la première étape de la primaire républicaine qui s’achèvera en juillet à Milwaukee, dans le Wisconsin, lors de la convention nationale. Quelques données-clefs à avoir en tête : 

  • Il était attendu que Trump remporte les caucus avec au moins 20 points d’avance sur le deuxième candidat. Hier soir, l’ex-président a obtenu 51 % des suffrages, soit 30 points d’avance sur Ron DeSantis (second avec 21 %) — un score qui correspond aux derniers sondages.
  • Le taux de participation a été historiquement faible, principalement en raison de la météo : seulement 110 000 électeurs républicains se sont déplacés — soit moins de 15 % du total des électeurs du GOP dans l’État1.
  • En raison du système d’attribution proportionnel des délégués en vigueur en Iowa — selon lequel 11 % du total des délégués qui éliront le candidat républicain seront choisis —, Trump a gagné le vote de 20 délégués, contre 8 pour DeSantis et 7 pour Haley.

Malgré le faible nombre de délégués à la clef — une majorité de 1 215 étant requise pour remporter la nomination du parti —, le caucus de l’Iowa influe grandement sur le reste de la campagne en ce qu’il amorce une tendance qui est très difficile à inverser, bien que pas impossible. Hier soir, la primaire s’est encore resserrée lorsque Vivek Ramaswamy a annoncé mettre fin à sa campagne après avoir terminé à la quatrième place2.

La principale question qui émerge de cette première étape est : que va-t-il se passer maintenant que Trump a gagné ? Plusieurs pistes : 

  • Aucun candidat républicain ne menace sérieusement Donald Trump. C’est le constat qui ressort de notre sondage conduit auprès de 10 des meilleurs experts américains ainsi que de l’étude des données mettant en lien les chances des candidats dans chaque État avec le nombre de délégués requis pour remporter l’investiture.
  • Le site FiveThirtyEight montre bien à quel point les États qui voteront les premiers dans la campagne républicaine seront déterminants pour DeSantis et Haley. Pour avoir la moindre chance d’obtenir la nomination, le gouverneur de Floride aurait dû remporter 22 délégués en Iowa, 26 pour l’ex-gouverneure de Caroline du Sud3.
  • Tout n’est pas perdu pour autant, et Haley a des chances d’obtenir un meilleur score (et donc plus de délégués) dans le New Hampshire, où la primaire se tiendra le 23 janvier4.
  • Cependant, pour rester dans la course et espérer obtenir la nomination, Haley devrait y obtenir 100 % des votes5. Pour DeSantis, il semble que la campagne s’arrête ici, tandis que les moyennes des derniers sondages se situent entre 6 et 12 % dans le New Hampshire, dans le Nevada et en Caroline du Sud — en troisième place derrière Haley.

Avec 51 % des voix, Trump a obtenu le meilleur score pour un candidat républicain lors d’une campagne compétitive depuis la mise en place du système actuel des primaires au début des années 1970. À ce stade, il est plus probable que l’ex-président soit rendu inéligible au titre de l’article 3 du 14ème amendement de la Constitution ou victime d’un problème de santé le rendant incapable de continuer qu’il ne perde la primaire républicaine face à DeSantis ou Haley.

Sources
  1. Aaron Zitner, « Iowa Caucus Turnout Was Lowest in Years », The Wall Street Journal, 16 janvier 2024.
  2. Ramaswamy a dans le même temps annoncé soutenir Trump et « tout faire pour s’assurer qu’il sera le prochain président des États-Unis », bien que son poids politique soit relatif : publication de Vivek Ramaswamy sur X (Twitter), 16 janvier 2024.
  3. G. Elliott Morris, Katie Marriner et Aaron Bycoffe, Who’s On Track For The GOP Nomination ?, FiveThirtyEight, 11 janvier 2024.
  4. Nate Cohn, « A Big Reason to Pay Attention to Iowa ? New Hampshire. », The New York Times, 15 janvier 2024.
  5. G. Elliott Morris, « DeSantis and Haley need to win early, or it’s over », ABC News, 11 janvier 2024.