La Ligue de Délos, l’Empire romain, Charlemagne, le Saint Empire romain germanique, Napoléon, le Concert de l’Europe, l’Union européenne. Depuis que l’Europe existe, existent des plans pour l’unifier. Aucun n’a entièrement réussi. La Ligue Délienne était une association de cités-États de la Grèce antiques sous la direction d’Athènes, le « monde occidental » connu à cette époque. L’empire romain contrôlait la Méditerranée, mais pas l’Europe du Nord. L’empire carolingien était centré sur la France, l’Allemagne et l’Italie. Le Saint Empire romain germanique englobait l’Europe centrale, s’étendant, à travers le patrimoine de la famille des Habsbourg, jusque dans la péninsule ibérique. Le Concert de l’Europe, qui réunissait l’Autriche, la France, la Prusse, la Russie et le Royaume-Uni était un délicat rapport de force pour réprimer tout soulèvement révolutionnaire après la défaite de Napoléon. L’Union compte actuellement vingt-sept États membres, la Suisse, la Norvège et le Royaume-Uni étant les principaux absents. Un nombre de pays de l’ex-Yougoslavie souhaitent y adhérer. Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie ont également postulé. Depuis l’époque de l’Empire romain, l’Union est sans doute la tentative la plus réussie d’unification du continent. Et elle l’a fait démocratiquement.

Quelle comparaison historique est la plus utile pour penser l’Union aujourd’hui ? Pour l’historien Anthony Pagden, professeur d’histoire et de sciences politiques à UCLA, la réponse est Rome 1. L’Empire romain était un patchwork de différents régimes politiques maintenus ensemble sous la Pax Romana, la paix romaine qui a duré 200 ans. La loi romaine était la clef, tout comme les légions romaines, qui empêchaient les barbares d’entrer. Les parallèles sont convaincants : l’Union a été, après tout, construite pour assurer la paix sur le continent après un siècle de guerres mondiales. C’est aussi un patchwork de politiques et d’accords différents : certains dans la zone euro, d’autres pas ; certains dans Schengen, l’espace commun de voyage, d’autres pas ; certains dans l’OTAN, d’autres pas. Le droit européen, enfin, prime sur le droit national.

Depuis l’époque de l’Empire romain, l’Union est sans doute la tentative la plus réussie d’unification du continent.

Hugo Drochon

Le plus grand regret de Pagden est que la citoyenneté européenne, promulguée par le traité de Maastricht de 1992, n’ait été qu’un complément à la citoyenneté nationale, et non quelque chose en soi. La citoyenneté romaine était une catégorie distincte qui impliquait certains privilèges et obligations. Dans Gladiator, le personnage de Russell Crowe est à la fois lusitanien, qui englobait le Portugal moderne et l’Ouest de l’Espagne, et citoyen romain. Mais après le Brexit, les citoyens britanniques ont perdu leurs droits européens, rompant les liens individuels que les Britanniques auraient pu avoir avec l’Union.

Il y a bien sûr d’autres différences. La Méditerranée n’est plus une mare nostrum, mais plutôt une frontière pour empêcher les migrants d’entrer. Rome n’était en aucun cas démocratique et l’Union n’a aucune forme de pouvoir centralisé comme celui de l’empereur. L’analogie historique la plus précise pourrait être le Second Triumvirat, après l’assassinat de César, quand Octave, Marc Antoine et Lépide ont régné sur la république romaine. Octave contrôlait l’ouest (France, Espagne), Marc Antoine l’est (Grèce, Asie Mineure et surtout l’Égypte, avec son blé) et Lépide le sud (Afrique du Nord). Les parallèles avec la France, l’Allemagne et l’Italie d’aujourd’hui sont frappants, surtout quand on sait que c’est le moteur franco-allemand qui fait avancer la construction européenne. À la fin, Octave a vaincu Marc Antoine et Cléopâtre à la bataille d’Actium, se déclarant César Auguste, le premier empereur romain.

Dans la continuité de son best-seller The Enlightenment : And why it still matters (2013), Pagden ouvre son récit du projet européen, The Pursuit of Europe (2022), avec l’affirmation rétrospective (discutable) de Napoléon selon laquelle il avait cherché à réaliser l’unification de l’Europe non par la coercition ou les liens familiaux, mais en rapprochant les nations européennes. Pagden nous montre que pour le nationaliste italien Giuseppe Mazzini, nationalisme et européanisme ne s’opposaient pas, mais allaient de pair : les révolutions nationales contre le régime monarchique étaient une étape essentielle sur la voie d’une « fraternité de l’humanité » plus large. Retraçant avec subtilité et bienveillance les différents projets politiques, philosophiques et littéraires d’unification européenne — le pacte Kellogg-Briand, la « Paix perpétuelle » de Kant, les États-Unis d’Europe de Victor Hugo — l’étude approfondie de Pagden est un guide sûr dans un domaine de plus en plus dense, mettant au profit tous les outils de l’historien intellectuel. 

Et Pagden a un point à faire valoir. S’appuyant sur l’opinion de Kant selon laquelle une république démocratique européenne ne peut voir le jour que lorsque ses membres sont eux-mêmes des républiques — raison de se méfier du glissement de la Hongrie vers l’autoritarisme — il explique que ce qui a freiné l’intégration européenne est la notion de la souveraineté étatique. Développée après la paix de Westphalie (1648) pour mettre fin à la guerre de religion entre catholiques et protestants, la souveraineté de l’État a maintenant perdu son utilité, soutient Pagden. Un concept né en Europe et qui l’a bien servi a depuis été utilisé par des États-nations plus grands au cours du XXe siècle (États-Unis, Russie, Chine), laissant derrière eux les petits États européens. Si l’Europe veut avoir sa place au XXIe siècle, elle doit à nouveau innover et devenir un État post-national. Elle doit passer à la notion de souveraineté partagée telle qu’elle est incarnée dans l’Union.

Alors que pour Pagden la comparaison historique pour l’Union est Rome, son collègue à UCLA, Perry Anderson, professeur d’histoire et de sociologie, voit un parallèle avec le Concert de l’Europe 2. Anderson imagine Angela Merkel dans le rôle de Klemens von Metternich, qui a donné son nom au « système Metternich » réactionnaire, mis en place au Congrès de Vienne. La preuve pour Anderson qu’un tel arrangement inégal existe est le traitement de la Grèce pendant la crise de la dette souveraine, et le rôle joué par Merkel dans la répression des demandes exprimées démocratiquement par le peuple grec. Sur ce point, il a sans doute raison, et l’Union continue de souffrir d’un « déficit démocratique ».

Si l’Europe veut avoir sa place au XXIe siècle, elle doit à nouveau innover et devenir un État post-national.

Hugo Drochon

Souvent décrit comme un « marxiste britannique », Anderson est surtout connu pour avoir été rédacteur en chef de la New Left Review. « Anglo-irlandais » pourrait être une meilleure désignation, et expliquerait son utilisation joycienne du langage  : Chefsachen, shenanigans, Schicksalsgemeinschaft, dignité à la hollandaise, pour donner une saveur d’Ever Closer Union  ? (2021). Le livre est un recueil de longs essais critiques, une forme dans laquelle il est passé maître, d’abord publiés dans la New Left Review et la London Review of Books. Dans ses essais Anderson développe une vaste étude du ou des auteurs en question, dialoguant pleinement et respectueusement avec leur pensée. Cela a donné lieu à un nombre d’échanges passionnants, comme avec le social-libéral italien Norberto Bobbio. Et au-delà des divergences idéologiques, Anderson a toujours rendu à César ce qui est à César : adversaire politique de Raymond Aron, Anderson n’a jamais hésité à lui prodiguer des éloges intellectuels et à exiger le même niveau de ses épigones de moindre calibre. 

Reprenant là où s’est terminée sa précédente étude sur l’Union européenne, The New Old World (2009), Ever Closer Union ? est l’un des plus sérieux défis intellectuels émis à l’encontre de l’Union. Pour Anderson, la construction de l’Union européenne doit être comprise comme une série de coups d’État. Non pas des coups d’État au sens de putsch militaire, voire de « coup de palais », mais au sens originel du terme tel qu’il a été donné par Gabriel Naudé. Si on se souvient de Naudé aujourd’hui, c’est du grand bibliothécaire de la Bibliothèque Mazarine, la plus ancienne bibliothèque publique de France. Mais il est aussi l’auteur des Considérations politiques sur les coups d’État, texte obscur dont on n’imprima que douze exemplaires. Nous sommes redevables à Anderson d’avoir ramené Naudé à notre attention.

Disciple autoproclamé de Machiavel, Naudé considérait un coup d’État comme un coup mené par l’État lui-même pour renforcer son pouvoir. Ce coup peut contenir un élément esthétique : le « spectaculaire ». Coup d’état, pour Naudé, était synonyme de « coup d’éclat ». Il est foncièrement antidémocratique. Son exemple est le massacre de la Saint-Barthélemy.

L’Union européenne, selon Anderson, peut être vue à travers ce prisme, avec chaque traité une nouvelle prise de pouvoir au nom de l’Union : en témoigne la Cour de justice européenne déclarant en 1964 la suprématie du droit européen sur le droit national, qui n’avait aucun fondement dans le traité de Rome, ou Valéry Giscard d’Estaing déterminant qu’une réunion informelle des chefs d’État en 1974 était désormais le Conseil européen, l’une des institutions les plus puissantes de l’Union. Jusqu’à présent, ces mouvements contenaient tous l’ingrédient de la furtivité, que Naudé jugeait nécessaire pour un coup d’État réussi, présentant la prise soudaine du pouvoir comme un fait accompli. Mais l’élément esthétique reste insaisissable : tous ces coups se sont déroulés à huis clos. Où est le spectacle que Naudé réclame ?

Un train ukrainien porte les stigmates des bombardements russes. © SOPA Images/SIPA

Anderson ouvre sur une critique du livre de Luuk van Middelaar, Le Passage à l’Europe (2012). Van Middelaar fut le conseiller d’Herman Van Rompuy, le premier président du Conseil européen, et son livre raconte le temps passé avec lui  : comment l’Europe, selon van Middelaar, est devenue une union, pour reprendre le sous-titre du livre. Mais le cadre intellectuel est fourni par le théoricien politique néerlandais Frank Ankersmit, auprès duquel van Middelaar a étudié à l’université de Groningue. C’est Ankersmit qui a réhabilité Naudé.

Van Middelaar se demande comment faire adhérer le public européen au projet européen, auquel, depuis le rejet danois du traité de Maastricht en 1992, il a fait preuve de résistance. Il définit trois stratégies. « L’Allemand », proposant des éléments classiques du nationalisme : le drapeau de l’Union, l’« Hymne à la joie », l’euro. Le « Romain », en particulier celui d’Auguste  : offrant des avantages matériels, ou ce que l’on appelle dans le jargon de l’Union la « légitimité produite (output legitimacy) » (voyage sans entrave, droit de vivre et de travailler dans l’Union, appels mobiles bon marché). Et enfin le « grec »  – ancien – centré sur la tragédie, avec le public européen comme spectateur (le « chœur » de Nietzsche) du drame de la politique européenne. C’est la politique comme spectacle, et c’est ici que nous retrouvons Naudé.

Dans The Idea of Europe (2021), Shane Weller offre une autre voix critique 3. Weller met l’Europe au défi d’éviter de tomber dans « l’eurocentrisme, l’euro-suprémacisme, l’euro-universalisme », un mantra qu’il répète tout au long de son livre. Il a certainement raison de dire que l’Europe, à travers les actions de certains de ses États membres, a poursuivi une forme de politique coloniale, en particulier en Afrique, mais l’Union, que les pays demandent librement à rejoindre, peut également être qualifiée de projet anti-impérial. La preuve en est le Brexit : aucun empire n’inclurait la libre sécession de l’une de ses parties dans ses fondements juridiques.

Un professeur de littérature comparée à l’Université du Kent — spécialiste de Beckett — Weller se réfère à des philosophes et écrivains « continentaux » tels Jacques Derrida et Tzvetan Todorov. Il conclut son livre par un appel (louable) à écouter des voix non européennes, bien qu’aucune de ces voix, à l’exception de l’Américaine Susan Sontag, n’apparaisse directement dans son livre. Il veut aussi conserver la distinction entre l’Europe et l’Union, distinction qui politiquement est souvent l’apanage de l’euroscepticisme, qui prétend vouloir construire une alternative européenne à l’Union. Weller a raison de ne pas voir le monde en termes binaires : nous pouvons distinguer le peuple russe du régime de Poutine. Et les lignes de communication doivent rester ouvertes. Mais à la fin, c’est toujours Poutine qui envahit l’Ukraine. 

Que faire des millions de réfugiés ukrainiens qui affluent en Pologne et dans les autres États voisins ? Ici, le journaliste néerlandais Geert Mak pourrait avoir quelques idées. The Dream of Europe : Travels in the Twenty-First Century (2021) retrace les événements des vingt-deux dernières années (1999-2021) à travers ses voyages personnels et ses rencontres à travers l’Europe 4. Prémonitoire pour un livre publié en néerlandais en 2019, Mak ouvre ses souvenirs à Kirkenes, dans l’extrême nord de la Norvège, juste à la frontière avec la Russie. Bien que minuscule — à peine 3 500 habitants — elle est devenue un point central de la compétition internationale entre l’Europe, la Russie et la Chine. Comme l’explique Mak, en raison du réchauffement climatique, « d’ici 2030 environ, les mers arctiques seront probablement navigables pendant douze mois de l’année, et le temps de navigation de Shanghai à Rotterdam par cette route est d’environ vingt jours, au lieu de trente ou quarante via le Canal de Suez ». Il y a des signes avant-coureurs d’une montée des tensions : un personnage local très apprécié, Frode Berg, a été arrêté pour espionnage par le FSB lors d’une visite à Moscou en 2017. Il était le président du conseil de l’église, l’un des organisateurs du festival des arts frontaliers et un ardent défenseur du rapprochement avec la Russie. (Il a avoué plus tard et est revenu en Norvège dans le cadre d’un échange d’espions.). 

La plus grande leçon que retient Mak vient de ses conversations avec Bart Somers, maire depuis 2001 de Malines, une petite ville de Flandre. Confronté à des tensions avec une population musulmane croissante après le 11 septembre, il a mis en place un certain nombre d’initiatives — ayant des « pères de quartier » visitant la ville au coucher du soleil, des « grands frères » surveillant les aires de jeux communes, des contrats de six mois avec les parents pour que leurs enfants rejoignent un club de sport, un « pote » de la ville pour accueillir les nouveaux réfugiés — qui ont pu rétablir la confiance entre les différentes communautés et avec les autorités. Somers est issu d’une famille « noire », comme on appelle les nationalistes flamands qui ont collaboré pendant la guerre, ce qui lui a donné un aperçu de l’état d’esprit fermé qui domine des environnements tels que dans sa ville natale, avec sa nostalgie, sa mentalité du « nous-contre-eux » et sa paranoïa. Dans un contexte très différent, c’est le genre d’atmosphère qui a produit Vladimir Poutine. Pour Mak, les villes alliées au niveau européen, et non les États-nations, sont la voie à suivre pour s’attaquer au double problème de l’immigration et du nationalisme.

Dans son épilogue, Mak écrit une lettre à son « élève » de 2069. Il conclut en citant l’un de ses « mentors », l’historien américano-hongrois John Lukacs, qui a prophétisé que la fin du XXe siècle marquerait la fin de la « société bourgeoise ». Mak est ici sur un terrain dangereux  : Lukacs était un penseur explicitement réactionnaire. Mais l’invasion de l’Ukraine par Poutine marque certainement un « changement de paradigme » : le retour de la guerre sur le continent européen.

Les villes alliées au niveau européen, et non les États-nations, sont la voie à suivre pour s’attaquer au double problème de l’immigration et du nationalisme. 

Hugo Drochon

La question de savoir si le conflit bosniaque des années 1990 était une guerre civile ou une « guerre d’agression » fait toujours débat, et on aurait pu en dire autant de l’Ukraine auparavant, compte tenu des liens étroits entre les peuples ukrainien et russe. Mais l’invasion russe a révélé deux choses : les Ukrainiens se considèrent Européens, et les Européens les considèrent Européens aussi. La notion de peuple « européen » est souvent ridiculisée, mais le sentiment semble tangible ici, d’une manière ouverte que Pagden et Weller accueilleraient favorablement — même si Weller aurait raison de dire que le traitement des étudiants africains à la frontière polonaise montre que nous avons encore du chemin à parcourir. Peut-être que les Russes sont aussi des Européens — une énigme permanente, tout comme la place que la Turquie est censée occuper par rapport à l’Europe. Pour l’instant, Poutine et Erdogan ont adopté des positions explicitement anti-européennes, sans ignorer les mésaventures d’après-guerre de l’Occident et de l’Union.

Un train ukrainien porte les stigmates des bombardements russes. © SOPA Images/SIPA

Écrivant en 1886, Nietzsche – personnage qui, par l’épigraphe de Pagden, le chœur grec, la philosophie « continentale » ou le voyage à travers l’Europe, hante les quatre livres à l’étude – souhaite une « augmentation de l’attitude menaçante de la Russie [afin] que l’Europe se décide à devenir également menaçant et, précisément, à acquérir une volonté unique ». Le temps de la « petite politique », de la « longue comédie débridée du petit provincialisme européen » et de la fragmentation, écrit-il dans Par-delà le bien et le mal, est révolu. L’heure est à la « grande politique ».

Un siècle et demi plus tard, le vœu de Nietzsche semble avoir été exaucé. Mais en cet homme qui, au crépuscule de sa vie, perdant son emprise sur la raison, s’est déclaré descendant d’une longue lignée de nobles polonais — Friedrich Nietzky — aurait répugné au sacrifice du peuple ukrainien. Sa « grande politique » devait être menée par de « bons Européens » : à son époque, Nietzsche considérait les Juifs comme particulièrement aptes. Volodymyr Zelensky semble certainement à la hauteur de la tâche.

On sait quel aurait été le conseil de Naudé : une frappe audacieuse et inattendue contre l’armée russe pour libérer l’Ukraine. Il écrit  : « dans les coups d’État, on voit plutôt tomber le tonnerre qu’on ne l’a entendu gronder dans les nuées, il frappe avant que d’éclater, les matines s’y disent auparavant qu’on les sonne, l’exécution précède la sentence… Tel reçoit le coup qui le pensait donner, tel y meurt qui pensait bien être en sûreté, en pâtit qui n’y songeait pas, tout s’y fait de nuit, à l’obscur, et parmi les brouillards et ténèbres… »

Un coup de maître spectaculaire  : un « coup d’État » au vrai sens du terme. Qui serait prêt à donner un tel ordre  ? L’Europe a peut-être trouvé son unité, mais elle attend son nouvel Auguste.

Sources
  1. Anthony Pagden, The Pursuit of Europe : A History, Oxford University Press, 2022.
  2. Perry Anderson, Ever Closer Union ? Europe in the West, Verso, 2021.
  3. Shae Weller, The Idea of Europe : A Critical History, Cambridge University Press, 2021.
  4. Geert Mak, The Dream of Europe : Travels in the Twenty-First Century, Harvill Secker, 2021.
Crédits
Cet article a d'abord été publié dans le Times Literary Supplement.