+++ Après des études approfondies consacrées aux pays arabes et musulmans, à ceux d’Afrique subsaharienne et à ceux d’Amérique latine, nous poursuivrons notre effort cartographique des réactions mondiales à la guerre de Soukkot en Indo-Pacifique. Pour suivre notre couverture de la guerre, vous pouvez vous abonner à la revue.

L’analyse des réactions de la région Indo-Pacifique face au récent épisode du conflit israélo-palestinien est une tâche complexe. Il serait imprudent de percevoir l’Indo-Pacifique comme une entité monolithique : en effet, cette zone est composée d’au moins quatre régions distinctes avec leurs spécificités propres — l’Asie du Sud, l’Asie du Nord-Est, l’Asie du Sud-Est, et l’Océanie.

Chacune de ces régions, ou blocs géographiques, présente des dynamiques intrinsèques qui méritent d’être étudiées individuellement. Ces dynamiques sont particulièrement pertinentes pour comprendre les réactions initiales des pays de ces régions face à l’attaque du Hamas. Il est possible que certaines positions évoluent dans les semaines à venir, à mesure que le conflit se durcira. 

Deux grandes tendances se dégagent en Asie du Nord-Est. Premièrement, des nations telles que le Japon, la Corée du Sud et Taïwan ont rapidement critiqué et condamné l’attaque du Hamas. Leur soutien à Israël a été univoque.

La rapidité avec laquelle Taïwan a réagi montre sa volonté de se positionner clairement dans le camp occidental. Une condamnation dès le 7 octobre et l’illumination de la tour 101 aux couleurs du drapeau israélien le 11 octobre illustrent cette réactivité. La position de Taïwan est en droite ligne de son fort soutien à l’Ukraine, et, dans le contexte d’une crainte croissante d’un conflit avec la Chine, souligne la volonté du pays de s’afficher comme un membre à part entière du bloc occidental.

La position de Taïwan est en droite ligne de son fort soutien à l’Ukraine, et, dans le contexte d’une crainte croissante d’un conflit avec la Chine, souligne la volonté du pays de s’afficher comme un membre à part entière du bloc occidental.

Le cas de la Corée du Sud est particulier. Le lien établi entre l’attaque du Hamas et la menace représentée par la Corée du Nord est remarquable puisque le ministre de la Défense a explicitement comparé les deux situations. Bien que l’analogie puisse sembler inappropriée, car la Corée du Nord possède des capacités militaires qui diffèrent considérablement de celles du Hamas, le message était clair : il faut renforcer la sécurité de la Corée du Sud. Les Sud-Coréens ont ainsi saisi l’opportunité pour justifier un renforcement des contrôles le long de la DMZ et remettre en cause l’accord militaire intercoréen de 2018 qui prévoyait un allégement des dispositifs et la définition des zones de non-survol. Ce choix n’est pas tant influencé par les modalités de l’attaque du Hamas contrairement à l’argument officiel, mais s’inscrit surtout dans une stratégie de justification de mesures qui avaient été préalablement envisagées par la nouvelle administration Yoon.

La Chine a adopté une position très différente, qui tranche avec son attitude au cours de la dernière décennie. Historiquement, la Chine a tenté de se poser en médiateur dans ce conflit, accueillant les dirigeants des deux parties. Elle n’a pas ouvertement critiqué Israël, mais elle n’a pas non plus pris sa défense — loin de là. Elle s’est surtout abstenue de critiquer le Hamas. Cette réticence à s’en prendre au Hamas est en apparence d’autant plus surprenante que la Chine recourt très souvent au terme de « terrorisme » pour décrire les formes de contestation qui émergent sur son territoire, du Xinjiang à Hong Kong. Pourtant, elle s’est montrée réticente à utiliser ce terme dans le contexte actuel du conflit israélo-palestinien, malgré les multiples questions posées lors de conférences de presse.

La Chine s’est surtout abstenue de critiquer le Hamas.

Cette posture repose sur un calcul stratégique. La Chine est pleinement consciente du rapport de force géopolitique, notamment entre les soutiens occidentaux d’Israël et la sympathie des pays arabes envers la Palestine. En s’abstenant de critiquer le Hamas et en critiquant implicitement l’offensive israélienne, la Chine cherche à se positionner comme le partenaire incontournable des pays arabes et des nations en développement, et à renforcer les relations avec eux. C’est une démarche qui vise à accentuer au maximum le contraste avec la perception des États-Unis comme étant pro-israéliens. Elle lui permet en même temps de continuer à remettre en question la crédibilité des États-Unis et des pays occidentaux présentés comme irresponsables et surtout de donner un écho à l’accusation d’hypocrisie et de double standard envers eux. La Chine a souligné la contradiction entre la manière dont l’Occident réagit aux actions de la Russie en Ukraine par rapport à celles d’Israël à Gaza. Pékin cherche par là à mettre en lumière ce qu’elle considère comme une incohérence, voire une partialité, dans la politique étrangère occidentale.

Enfin, la position chinoise sur le conflit israélo-palestinien est bien sûr influencée par ses propres intérêts géopolitiques et économiques. L’attaque du 7 octobre et ses suites enterrent de fait le projet de corridor IMEC Inde-Moyen-Orient-Europe annoncé en marge du G20 à New Delhi, qui avait été envisagée comme un moyen de connecter l’Inde, le Moyen-Orient, en passant par Israël, et l’Europe. Ce projet était présenté, à tort, comme une alternative à l’Initiative des Nouvelles Routes de la Soie et sa suspension permet à la Chine de démontrer sa constance et sa fiabilité en tant que partenaire économique et géopolitique.

La Chine cherche à se positionner comme le partenaire incontournable des pays arabes et des nations en développement, et à renforcer les relations avec eux.

En Asie du Sud-Est, les dynamiques diffèrent sensiblement. La Malaisie se démarque notamment en adoptant une position très critique envers Israël, et plusieurs de ses partis politiques expriment un soutien tacite au Hamas. Pourtant, d’autres pays de la région manifestent une prudence, qui peut s’expliquer de plusieurs façons. D’une part, et à l’image de la guerre en Ukraine, le conflit est souvent perçu comme éloigné. D’autre part, certains pays, comme le Brunei ou l’Indonésie, n’entretiennent toujours pas de relations diplomatiques avec Israël. Contrairement à la Malaisie, l’Indonésie, qui est présente à Gaza, où elle a financé par exemple la construction d’un hôpital en 2011 grâce à des dons venus de sa population, est quant à elle restée relativement discrète. 

Un certain nombre de pays d’Asie du Sud-Est ont perdu des ressortissants dans l’attaque :  la Thaïlande a fait savoir que trente de ses ressortissants avaient été tués et dix-sept pris en otages ; les Philippines comptent trois morts et trois disparus. C’est un impact indirect de la mondialisation — souvent négligé lorsque le cas d’Israël est discuté. Soulignant l’internationalisation de certains métiers, les travailleurs venus d’Asie du Sud-Est sont généralement employés dans l’agriculture ou les soins à domicile (notamment pour les Philippins) : près de trente mille Thaïlandais travaillent en Israël. 

En Asie du Sud, la position de l’Inde face au récent épisode du conflit israélo-palestinien est particulièrement remarquable. Alors que seuls quatre pays de la région — le Népal, l’Inde, le Sri Lanka et le Bhoutan — entretiennent des relations diplomatiques avec Israël, la position indienne s’est rapidement démarquée.

Soulignant l’internationalisation de certains métiers, les travailleurs venus d’Asie du Sud-Est sont généralement employés dans l’agriculture ou les soins à domicile (notamment pour les Philippins) : près de trente mille Thaïlandais travaillent en Israël. 

Deux éléments majeurs influencent la position indienne. Certains pourraient y voir la montée du nationalisme hindou. Pourtant, plus que ce dernier, c’est la perception réelle et tangible d’une menace terroriste qui pèse sur l’Inde, illustrée par des attentats comme celui de New Delhi, qui explique en grande partie ce rapprochement. L’Inde considère la nécessité d’un front uni international contre le terrorisme. Cette solidarité avec Israël n’est pas tant opportuniste que pragmatique. 

Contrairement à une interprétation qui verrait en cela une tentative de New Delhi d’obtenir un soutien occidental en retour, il s’agit en réalité d’une démarche cohérente de l’Inde dans sa politique étrangère. L’Inde, tout en cherchant à maintenir une politique de multi-alignement, renforce ses liens dans la lutte contre le terrorisme. De plus, l’Inde, à travers cette posture, apparaît davantage comme un allié des pays occidentaux, dont elle est proche en ce moment (si l’on excepte ses relations très difficiles avec le Canada). Du point de vue occidental, tout cela participe à renforcer l’image de l’Inde comme un partenaire fiable malgré ses défis géopolitiques et son refus de suivre un alignement strict.

L’Inde considère la nécessité d’un front uni international contre le terrorisme. Cette solidarité avec Israël n’est pas tant opportuniste que pragmatique.

Enfin, les réactions océaniennes permettent d’identifier certaines tendances. La réaction de la Nouvelle-Zélande, puisqu’elle ne s’est pas cristallisée dans une condamnation ferme, malgré des commentaires du Premier ministre condamnant les attaques du Hamas, en particulier sur les cibles civiles, une violation manifeste du droit international. Elle tranche légèrement avec celle de l’Australie, révèle certaines tendances qui lui sont propres. Celle-ci a publicisé son engagement humanitaire avec l’annonce d’une aide financière à Gaza et à la Palestine, à hauteur de cinq millions de dollars néo-zélandais (environ trois millions d’euros). Cette approche reflète l’identité néo-zélandaise, fortement axée sur les questions humanitaires. La position de la Nouvelle-Zélande tranche avec celle des autres nations du Five Eyes (l’Australie, le Canada, le Royaume-Uni et les États-Unis) qui ont marqué un soutien beaucoup plus explicite à Israël. 

À un autre niveau, la Nouvelle-Calédonie offre un exemple fascinant de la manière dont un conflit international peut résonner au niveau local. La réaction du Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste (FLNKS) en est un exemple éclairant. Bien qu’il n’ait pas exprimé de soutien explicite au Hamas, il n’a pas non plus émis de condamnation claire. Cependant, son empathie envers le peuple palestinien est apparente, s’inscrivant dans le cadre plus large du discours décolonial, qui encourage le principe même de la résistance à l’occupation.

***

Asie du Nord-Est

Chine

Après avoir dans un premier temps plutôt limité ses déclarations publiques sur la guerre de Soukkot, les autorités chinoises ont précisé leur positionnement par le biais de déclarations du ministre des affaires étrangères Wang Yi, lors d’une conférence de presse conjointe avec le Haut représentant européen Josep Borrell en visite à Pékin le 14 octobre. 

Le ministre des affaires étrangères chinois a souligné à cette occasion que la Palestine se trouvait « dans une situation critique ». Le ministre a également souligné que les Nations Unies, notamment par le biais de son Conseil de sécurité, « devraient jouer le rôle qui leur échoit dans la résolution de la question de la Palestine ». Il a appelé à une désescalade du conflit et a explicitement appelé à la mise en place de la solution à deux États.

À propos de la question de la résolution du conflit, le ministre a mis l’accent sur « l’injustice » subie par les Palestiniens :  « La cause profonde de cette question réside dans le long retard pris dans la réalisation du rêve d’un État palestinien indépendant et dans l’incapacité à réparer l’injustice historique subie par le peuple palestinien ».

  • Avant la création de l’État d’Israël, certains leaders sionistes, comme David Ben Gourion et Moshe Sharett, présentaient l’ascension de la Chine comme une opportunité, soulignant l’importance pour Israël de construire des relations solides avec ce géant asiatique.
  • Cette vision s’est concrétisée en 1949, lorsque Israël est devenu le premier pays du Proche-Orient à reconnaître le régime communiste de Mao Zedong. Cependant, les décennies qui ont suivi ont été marquées par des tensions, la Chine privilégiant comme l’Union soviétique des liens avec les pays arabes durant la guerre froide, motivée à la fois par l’expansion du socialisme dans le monde arabe et des intérêts économiques liés au pétrole.
  • Les années 1970 ont toutefois marqué un tournant, avec un rapprochement progressif entre Israël et la Chine dans divers secteurs, bien que la reconnaissance officielle de l’État hébreu par la Chine ne soit intervenue qu’en 1992. Avec le retour de Benjamin Netanyahou au pouvoir en 2009, celui-ci a amplifié cette dynamique, en cherchant notamment à diversifier les partenariats d’investissement d’Israël, surtout avec la Chine, friande de technologies avancées. Cette coopération sino-israélienne a connu une croissance spectaculaire, avec des échanges bilatéraux passant de 51 millions de dollars en 1992 à 15 milliards en 2020 pour devenir son troisième partenaire commercial après l’Union européenne et les États-Unis. Cependant, l’intensification des liens a suscité l’inquiétude des États-Unis, qui ont exprimé des préoccupations concernant la sécurité et le transfert technologique.
  • En réponse à ces pressions, Israël a mis en place un comité de surveillance des investissements étrangers en 2020. De plus, les accords d’Abraham laissé espérer à Israël une diversification de ses relations internationales, qui aurait permis de réduire sa dépendance à l’égard de la Chine.

Corée du Nord

Le 10 octobre, le Rodong Sinmun, le journal officiel du parti communiste de Corée du Nord, a expliqué que le conflit avec le Hamas était la conséquence des « actions criminelles incessantes d’Israël » contre les Palestiniens. 

L’ambassadeur d’Israël en Corée du Sud a quant à lui déclaré qu’il soupçonnait que le Hamas avait utilisé des armes nord-coréennes pendant l’attaque du 7 octobre, ce que nie le régime de Pyongyang. 

  • La Corée du Nord ne reconnaît pas Israël et est un soutien déclaré des ennemis de l’État hébreux.
  • Au début des années 1990, à l’instigation de Yitzhak Rabin, les Israéliens avaient tenté de négocier avec les Nord-Coréens pour qu’ils cessent de livrer des fournitures militaires à des pays comme la Syrie en échange de compensations financières. Ces négociations n’ont pas abouti.
  • En 2017, des déclarations d’Avigdor Lieberman qualifiant Kim Jong-Un de « dingue à la tête d’une bande de fous extrémistes » a provoqué une vive réponse du régime nord-coréen qui a dénoncé la colonisation en Cisjordanie.

Corée du Sud

Le 11 octobre, au terme d’une réunion d’urgence de son cabinet, le président sud-coréen, Yoon Seok-yeol, a publié un communiqué condamnant « fermement le meurtre aveugle de civils et la prise d’otages par des militants du Hamas, les considérant comme un acte de terrorisme qui viole clairement le droit humanitaire international. Le gouvernement a décidé de coopérer étroitement avec la communauté internationale pour résoudre rapidement la situation et établir la paix. »

  • La Corée du Sud et Israël ont des relations depuis 1948 et ils ont établi des relations diplomatiques formelles en 1962. 
  • Au cours des années 1990, les liens commerciaux entre les deux pays se renforcent : entre 1990 et 2000, la valeur des échanges est multipliée par six, pour atteindre un milliard de dollars.
  • En 2019, ils signent un accord de libre échange qui prend effet à la fin de 2022. 

Japon 

Le 8 octobre, le Premier ministre japonais Fumio Kishida publie le message suivant sur X : 

« Le Hamas et d’autres militants palestiniens ont attaqué Israël depuis Gaza hier. Le Japon condamne fermement ces attaques qui ont gravement blessé des civils innocents. J’exprime mes condoléances aux familles endeuillées et ma sincère compassion aux blessés. 

Un certain nombre de personnes auraient été enlevées par les militants. Le Japon condamne fermement ces actes et demande instamment leur libération immédiate. Le Japon est profondément préoccupé par le nombre de victimes à Gaza également. Toutes les parties concernées doivent faire preuve de la plus grande retenue. » 

  • Le Japon a reconnu Israël en 1952 ; des ambassades ont été ouvertes de part et d’autre en 1963. 
  • Les deux pays ne sont pas particulièrement proches, les relations du Japon avec les États arabes et avec l’Iran, cruciales pour assurer l’approvisionnement du pays en pétrole et en gaz, sont considérées comme plus importantes. C’est ce qui explique notamment la retenue de la déclaration du premier ministre japonais — qui n’utilise notamment pas le terme de « terroriste » — au lendemain de l’attaque du 7 octobre.

Mongolie

Le 11 octobre 2023, le ministère des Affaires étrangères de Mongolie a publié le communiqué suivant : « La Mongolie condamne les attaques à la roquette et les attaques terroristes lancées depuis Gaza contre Israël, qui ont fait de nombreux morts et blessés parmi les civils innocents. Appelant toutes les parties concernées à mettre immédiatement fin à la violence et à protéger à tout prix la sûreté et la sécurité des civils. »

  • La Mongolie et Israël ont établi des relations diplomatiques en 1991, au moment où le régime communiste a entamé sa transition vers le multipartisme.

Taïwan

Le 7 octobre, le ministère des Affaires étrangères taïwanais a publié le communiqué suivant :

« Le groupe militaire palestinien Hamas a tiré une volée de roquettes sur Israël depuis la bande de Gaza aux premières heures du 7 octobre. Les militants du Hamas ont également pénétré sur le territoire israélien, attaquant sans discrimination les résidents. De lourdes pertes ont été signalées. Le ministère des Affaires étrangères condamne fermement le Hamas pour cette attaque terroriste contre des civils israéliens, qui a causé la mort d’innocents. »

  • Historiquement, Israël a rompu ses liens avec Taïwan en 1950 après avoir reconnu la République populaire de Chine. Toutefois, dans le contexte de la guerre froide et de l’appui de la Chine aux pays arabes, les liens économiques et la coopération secrète, en particulier dans les secteurs aérospatial et militaire, ont perduré entre Taïwan et Israël. 
  • Aujourd’hui, les flux commerciaux entre les deux pays correspondent à un volume d’environ un milliard de dollars. 

Asie du Sud

Inde 

Le 7 octobre, Narendra Modi a posté sur le réseau social X :

« Nous sommes profondément choqués par la nouvelle des attaques terroristes en Israël. Nos pensées et nos prières vont aux victimes innocentes et à leurs familles. Nous sommes solidaires d’Israël en ce moment difficile. »

Trois jours plus tard, il publiait un autre texte : « Je remercie le Premier ministre Netanyahu pour son appel téléphonique et pour avoir fait le point sur la situation actuelle. Le peuple indien se tient fermement aux côtés d’Israël en cette heure difficile. L’Inde condamne fermement et sans équivoque le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations. »

Le 19 octobre, le ministère des Affaires étrangères a rappelé son soutien à la lutte antiterroriste tout en appelant au respect du droit international humanitaire. Il a également rappelé le soutien de l’Inde à la solution à deux États. 

  • L’Inde reconnaît l’État d’Israël depuis le 17 septembre 1950. Il faut néanmoins attendre 1992 pour que la normalisation soit pleine et entière, avec l’ouverture d’une ambassade indienne à Tel Aviv. L’arrivée au pouvoir en 1998 du parti d’extrême-droite nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP) et la guerre des glaciers avec le Pakistan en 1999 accélèrent la coopération militaire entre Tel Aviv et New Delhi. L’Inde se dote de neuf systèmes et missiles Barak en février 2001. 
  • Israël est aujourd’hui le troisième fournisseur d’armes de l’Inde. Cette collaboration a été approfondie à la faveur de l’arrivée au pouvoir de Narendra Modi en 2014. En 2017, il se rend en Israël, devenant le premier dirigeant indien en exercice à faire ce voyage. Les liens économiques se sont accrus. Le conglomérat indien Adani Group a remporté l’appel d’offre pour la privatisation d’une partie du port d’Haïfa, situé sur le littoral de la mer Rouge dans le Golfe d’Aqaba. New Delhi a par ailleurs acheté à Rafael 250 bombes SPICE 2000 ainsi que des drones de surveillance et des missiles guidés anti-char Spike. L’Inde est aussi membre du forum quadrilatéral, le « I2U2 », aux côtés d’Israël, des Émirats arabes unis et des États-Unis.
  • À l’image de la Chine, cette coopération n’implique pas un alignement de l’Inde sur les positions israéliennes sur la scène internationale. Modi a invité Mahmoud Abbas à New Delhi en 2017 et fait régulièrement des dons à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient.
  • Les échanges commerciaux entre l’Inde et Israël ont augmenté, passant de 200 millions de dollars en 1992 à 7 milliards de dollars en 2022 — ces chiffres ne prenant pas en compte les achats de matériel militaire.

Népal

Le 7 octobre, le ministère des Affaires étrangères du Népal publiait le communiqué suivant : 

« Le gouvernement du Népal condamne fermement l’attentat terroriste perpétré aujourd’hui en Israël, qui a coûté la vie à de nombreuses personnes et en a blessé beaucoup d’autres. En cette heure critique, nous exprimons notre solidarité avec le gouvernement israélien.

Le gouvernement népalais présente ses sincères condoléances et sa profonde sympathie au peuple et au gouvernement israéliens, ainsi qu’aux victimes de ce cruel attentat et à leurs familles. Nous souhaitons un prompt rétablissement aux blessés.

Nous avons été informés qu’une ferme, où travaillaient 14 Népalais, a également été attaquée. Neuf des Népalais auraient été blessés et deux d’entre eux sont dans un état grave.

D’autres informations seront communiquées en temps voulu.

L’ambassade du Népal en Israël est en étroite communication avec les Népalais vivant dans les zones attaquées. L’ambassade est également en contact et en coordination avec les autorités israéliennes pour assurer la sécurité et le sauvetage des Népalais ainsi que le traitement médical des blessés.

Compte tenu de la situation, les ressortissants népalais en Israël sont invités à rester prudents et à suivre les mesures de sécurité conseillées par les autorités. »

Le lendemain, le gouvernement népalais publiait un communiqué qui faisait strictement le point sur la situation des ressortissants népalais. Depuis, le gouvernement a confirmé que dix Népalais avaient été tués dans l’attaque. 

  • Les relations diplomatiques entre le Népal et Israël sont historiquement très bonnes. Elles ont débuté en 1960. Depuis, le Népal a constamment soutenu Israël, ne votant pas par exemple la résolution de l’ONU de 1975 assimilant le sionisme au racisme. 
  • Après le séisme de 2015 au Népal, Israël a rapidement fourni une aide significative. 
  • En 2022, de nouveaux accords de coopération ont été signés. 

Sri Lanka

Le 8 octobre 2023, le ministère des Affaires étrangères du Sri Lanka a publié le communiqué suivant : « Le Sri Lanka est profondément préoccupé par les attaques et l’escalade de la violence et les pertes de vies humaines qui en résultent en Israël et en Palestine.

Le Sri Lanka appelle à un arrêt immédiat de la violence et appelle toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue pour éviter de nouvelles victimes civiles.

Le Sri Lanka reste déterminé à soutenir un règlement négocié conforme aux paramètres convenus au niveau international, prévoyant deux États vivant côte à côte sur la base des frontières de 1967.

Nous présentons nos plus sincères condoléances à tous ceux qui ont perdu des êtres chers et exprimons notre sympathie aux familles touchées.

Les missions du Sri Lanka à Tel Aviv et à Ramallah surveillent de près la situation et sont en contact avec les Sri Lankais vivant dans les zones touchées. Jusqu’à présent, un Sri Lankais a été légèrement blessé. »

  • Le Sri Lanka a reconnu l’État d’Israël le 16 septembre 1950.

Maldives

Le 7 octobre 2023, le Gouvernement des Maldives a publié le communiqué suivant : 

« Le Gouvernement des Maldives exprime sa grave préoccupation face à l’escalade actuelle de la violence dans la bande de Gaza.

Le Gouvernement et le peuple des Maldives ont toujours été solidaires du Gouvernement et du peuple palestinien et ont demandé instamment la pleine mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité qui ont déclaré nulles et non avenues l’occupation de la Palestine et l’annexion de la Ville sainte de Jérusalem.

Le Gouvernement des Maldives réaffirme sa position selon laquelle une paix durable au Moyen-Orient ne peut être réalisée que par une solution à deux États fondée sur les frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale de la Palestine. »

  • Les deux pays ont entretenu des relations entre 1965 et 1974, qui furent suspendues par les Maldives. 
  • Entre 2012 et 2017, sans que des liens diplomatiques ne soient rétablis, les deux États entretiennent des relations de coopération.

Asie du Sud-Est

Cambodge

Le 8 octobre, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Royaume du Cambodge a publié le communiqué suivant : 

« 1. Le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Royaume du Cambodge exprime ses profonds regrets face au déclenchement des hostilités qui ont eu lieu le 7 octobre 2023. Cette tragique escalade de la violence a causé la mort de centaines de personnes innocentes, dont un étudiant cambodgien en Israël. Nous transmettons nos plus sincères condoléances aux familles et aux proches des personnes tuées des deux côtés.

2. Tout en considérant la sécurité de tous les civils, y compris celle des citoyens cambodgiens, comme une priorité absolue, le Cambodge appelle toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à rechercher des voies de désescalade et de cessez-le-feu, en accordant la priorité à la protection des vies civiles et au respect des accords internationaux. droit humanitaire. Le Cambodge condamne toutes les formes de violence et d’actes terroristes.

3. Le Cambodge exhorte la communauté internationale à redoubler d’efforts pour faciliter un dialogue et des négociations significatifs en vue d’une paix juste et durable. Il est impératif que toutes les parties s’engagent dans des pourparlers constructifs visant à s’attaquer aux causes profondes du conflit et à trouver des solutions mutuellement acceptables.

4. Le Cambodge souligne l’importance de donner la priorité à la recherche de la paix, de la justice et de la sécurité pour tous les peuples de la région. Il est essentiel que toutes les parties impliquées œuvrent en faveur d’une résolution pacifique garantissant le bien-être et la sécurité de tous. »

  • Les deux pays ont établi des liens diplomatiques en 1960.
  • En 1972, le Cambodge a ouvert son ambassade en Israël à Jérusalem, mais Israël a coupé ses liens diplomatiques avec le Cambodge en 1975 en raison de la montée du régime des Khmers rouges. 
  • Les liens ont été rétablis en 1993. Depuis, la coopération est notamment importante dans le domaine de l’agriculture, de nombreux étudiants cambodgiens venant se former en Israël.

Indonésie

Le 8 octobre, l’Indonésie a officiellement déclaré : « La racine du conflit, à savoir l’occupation des territoires palestiniens par Israël, doit être résolue, conformément aux paramètres convenus par les Nations unies. »

  • Officiellement, Jakarta n’entretient pas de relation diplomatique avec Israël. La position de l’Indonésie, premier pays musulman au monde, se caractérise par une défense constante de la cause palestinienne. L’archipel ne cesse d’appeler à la fin de la colonisation et à une solution à deux États basée sur les frontières d’avant 1967. 
  • Le soutien indonésien à la Palestine prend la forme d’actions humanitaires et d’une aide au développement. Jakarta a par exemple construit en 2011 un hôpital à Beit Lahiya, une localité de la bande de Gaza. À l’occasion d’une visite du Premier ministre de l’Autorité palestinienne Mohammad Shtayyeh à Jakarta en octobre 2022, le Président Joko Widodo affirmait que le soutien indonésien à la Palestine était avant tout diplomatique, commercial et humanitaire.
  • Cet hôpital indonésien aurait été endommagé par une frappe israélienne samedi 7 octobre. À l’heure actuelle, environ 45 citoyens indonésiens seraient présents dans les territoires palestiniens (cinq à Gaza et 35 en Cisjordanie).

Laos

Le 10 octobre 2023, le ministère des Affaires étrangères du Laos a publié le communiqué suivant : 

« La République démocratique populaire lao suit de près et avec une vive préoccupation les violentes hostilités actuelles entre Israël et la Palestine, qui ont entraîné la perte de nombreuses vies et de nombreuses propriétés. La RDP lao exhorte toutes les parties concernées à faire preuve de la plus grande retenue, à cesser tous les actes de violence et à résoudre conjointement le conflit par des moyens pacifiques. La RDP lao appelle toutes les parties concernées à reprendre le processus de négociation et à rétablir la confiance mutuelle pour résoudre la question palestinienne, attendue depuis longtemps, par la création de deux États souverains coexistant pacifiquement, conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU et au droit international. »

Malaisie

Dans un communiqué datant du 8 octobre, le ministère des Affaires étrangères malais a déclaré : « La cause première doit être reconnue. Les Palestiniens ont été soumis à une occupation illégale prolongée, à un blocus et à des souffrances, à la profanation d’Al-Aqsa, ainsi qu’à la politique de dépossession aux mains d’Israël en tant qu’occupant ». Kuala Lumpur estime que « l’incohérence des mesures prises à l’égard du régime israélien » fragilise le droit international. Elle appelle à une politique plus cohérente vis-à-vis de ce qu’elle qualifie de « situation d’appartheid » et dénonce des « traitements disproportionnés » ainsi qu’une « hypocrisie flagrante » face aux situations d’apartheid et de violation des droits humains.

  • La position malaise vis-à-vis du conflit israélo-palestinien est similiaire à celle de l’Indonésie.
  • Sur la scène politique intérieure, des organisations religieuses comme le Conseil consultatif malaisien des organisations islamiques s’opposent à toute forme de normalisation des relations entre la Malaisie et l’État hebreu.
  • Cette position intransigeante semble partagée par le gouvernement malais. En 2020, celui-ci aurait jugé inacceptable la proposition israélienne de normalisation et aurait réaffirmé son soutien à la cause palestinienne. Des entraves sont régulièrement mises en place pour les citoyens israéliens tentant de se rendre en Malaisie. En 2021, des joueurs de squash israéliens s’étaient par exemple vu refuser l’octroi de visa par les autorités malaises.
  • Aucune information n’a été communiquée sur la présence de ressortissants malais en Israël et dans les territoires palestiniens.

Myanmar/Birmanie

Le 11 octobre 2023, le ministère des Affaires étrangères du Myanmar a publié le communiqué suivant :

« Le Myanmar est préoccupé par la violence persistante dans la région du Moyen-Orient et suit de près la situation. Afin d’éviter une nouvelle escalade du conflit et de réduire les tensions actuelles, le Myanmar exhorte les parties concernées à faire preuve de retenue et à résoudre la question de manière pacifique. »

  • Avec Singapour, la Birmanie est l’un des deux pays d’Asie du Sud-Est à ne pas reconnaître la Palestine.
  • En 1955, U Nu, premier ministre de Birmanie, fut le premier dirigeant étranger à se rendre en Israël. Les deux pays ont obtenu leur indépendance en 1948.
  • Israël est l’un des principaux fournisseurs en armes de la Birmanie. En septembre 2017, la Cour suprême d’Israël a été saisie d’une requête contre les ventes d’armes israéliennes au Myanmar en raison des violations des droits de l’homme commises à l’encontre de la minorité rohingya. À la suite de cette découverte, en 2018, Israël a imposé un embargo sur les armements à destination du Myanmar. En 2021, certaines entreprises israéliennes ont toutefois été accusées d’avoir fourni des matériels de surveillance utilisés à l’occasion du violent coup d’État.

Thaïlande

Le 7 octobre 2023, le ministère des Affaires étrangères thaïlandais a publié le communiqué suivant :

« Suite au malheureux incident impliquant le déploiement d’avions de combat sans pilote et de roquettes depuis la bande de Gaza pour attaquer Israël le 7 octobre 2023, le gouvernement royal thaïlandais souhaite exprimer ses plus sincères condoléances au gouvernement et au peuple israélien pour les malheureuses pertes de vies et les blessures. de cet acte inhumain et aveugle. Le gouvernement thaïlandais est profondément préoccupé par la sécurité des ressortissants thaïlandais travaillant en Israël et touchés par de tels incidents violents.

La Thaïlande appelle toutes les parties concernées à s’abstenir de toute action susceptible d’aggraver davantage les tensions et se joint à la communauté internationale pour condamner tout recours à la violence et les attaques aveugles. Nous espérons que la situation en Israël reviendra bientôt à la normale. »

La Thaïlande a par ailleurs fait savoir que trente de ses ressortissants avaient été tués et dix-sept pris en otages.

  • Les relations entre Israël et la Thaïlande ont été établies en 1954. Leurs liens sont généralement amicaux et la Thaïlande est une destination touristique prisée des Israéliens.
  • En 1972, une prise d’otages à l’ambassade israélienne à Bangkok par le groupe Septembre Noir s’est conclue sans effusion de sang grâce à la diplomatie thaïlandaise.
  • Des collaborations notables incluent un projet agro-technologique en 2004 et une assistance israélienne lors des inondations thaïlandaises de 2011. En 2018, Israël a joué un rôle de soutien dans le sauvetage réussi d’une équipe de football dans une grotte thaïlandaise. 
  • 20 000 Thaïlandais travaillent en Israël, principalement dans l’agriculture et la restauration.

Philippines

Le 18 octobre, le département des Affaires étrangères de la République des Philippines a publié le communiqué suivant : 

« Les Philippines sont profondément attristées par le récent attentat à la bombe contre l’hôpital arabe Al Ahli à Gaza. Nous pleurons les centaines de vies innocentes perdues dans cet incident tragique, des non-combattants parmi lesquels des médecins, des enfants, des blessés et des personnes déplacées qui ont seulement cherché refuge dans l’établissement. Toutes les parties doivent faire tout leur possible pour protéger les civils en temps de guerre et de conflit armé. Nous soutenons les efforts des Nations Unies pour fournir une aide humanitaire dans les zones de conflit. »

Le 16 octobre 2023, le département des Affaires étrangères de la République des Philippines a publié un autre communiqué : 

« Le DFAE espère qu’une solution sera trouvée le plus tôt possible afin que le terminal de Rafah puisse commencer à recevoir des ressortissants étrangers, afin que nos Kababayans de Gaza soient autorisés à entrer en Égypte. De là, nos équipes travailleront à leur rapatriement vers les Philippines. »

Le 11 octobre 2023, un nouveau communiqué suivait : 

« Les Philippines condamnent le meurtre de deux (2) ressortissants philippins et tous les autres actes de terrorisme et de violence à la suite des actions du Hamas contre Israël.

Les Philippines sont prêtes à travailler avec d’autres pays pour une résolution durable du conflit, conformément aux résolutions pertinentes du conseil de sécurité de l’ONU et aux principes généraux du droit international.

Le gouvernement philippin continuera de fournir toute l’aide possible aux ressortissants philippins en détresse en Israël et en Palestine. »

  • Les Philippines ont historiquement soutenu Israël, étant le seul pays asiatique à voter en faveur de la résolution 181 de l’ONU en 1947, qui recommandait la création d’un État juif.
  • Les relations diplomatiques officielles ont été établies en 1957, renforcées par l’ouverture d’ambassades en 1962.
  • En 2018, le président philippin Rodrigo Duterte est devenu le premier président en exercice des Philippines à visiter Israël, soulignant la profondeur des liens entre les deux pays. 
  • Par ailleurs, on trouve en Israël une importante communauté de travailleurs philippins, avec une estimation allant jusqu’à 50 000 personnes en 2004.

Singapour

La République de Singapour a fermement condamné les attaques du 7 octobre, avant d’appeler à la cessation immédiate des violences. 

Selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères, aucun ressortissant singapourien n’aurait été blessé durant les combats : « Singapour condamne fermement les attaques à la roquette et les attaques terroristes lancées depuis Gaza contre Israël, qui ont fait de nombreux morts et blessés parmi les civils innocents. Nos pensées vont aux familles des victimes. Nous appelons à la fin immédiate de la violence et exhortons toutes les parties à faire tout leur possible pour protéger la sûreté et la sécurité des civils. Il n’y a actuellement aucun rapport faisant état de Singapouriens touchés. Il est fortement conseillé aux Singapouriens en Israël de rester à proximité des lieux protégés et d’éviter les déplacements inutiles. Ils doivent être en état d’alerte et suivre de près l’actualité. Ils doivent suivre les instructions des autorités locales et prendre les précautions nécessaires pour leur sécurité personnelle. Les Singapouriens devraient éviter tout voyage vers le sud d’Israël. Les Singapouriens voyageant en Israël doivent s’inscrire en ligne auprès du MFA à l’adresse https://eregister.mfa.gov.sg s’ils ne l’ont pas déjà fait. »

Le 16 octobre, le ministère des Affaires étrangères a publié un nouveau communiqué : « Singapour est profondément affligée par le nombre croissant de victimes civiles et l’aggravation de la crise humanitaire dans la bande de Gaza. Celles-ci découlent des opérations militaires israéliennes en réponse aux attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Le Hamas a délibérément pris pour cible des civils, les assassinant et les kidnappant, et se livrant à des actes de terreur odieux. Ces atrocités ne peuvent être justifiées par aucune justification. Nous appelons à la libération immédiate et sûre de tous les civils pris en otage par le Hamas.

Israël a le droit légitime de défendre ses citoyens et son territoire. Cependant, en exerçant ce droit, Israël doit se conformer au droit international, y compris aux lois de la guerre. Elle doit faire tout son possible pour protéger la sûreté et la sécurité des civils.

Nous exhortons toutes les parties à respecter le droit international humanitaire et à autoriser l’acheminement urgent de l’aide humanitaire à la population civile de la bande de Gaza.

En réponse à la situation humanitaire urgente, le gouvernement de Singapour contribuera 300 000 dollars singapouriens aux opérations de secours humanitaire par l’intermédiaire de la Croix-Rouge de Singapour.

Malheureusement, de part et d’autre du conflit israélo-palestinien, trop de vies ont été perdues dans des cycles de violence répétés sur plusieurs décennies. Singapour soutient depuis longtemps que la seule voie viable vers une résolution durable, juste et globale de ce conflit de longue date est une solution négociée à deux États, conforme aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il est convaincu que cela reste le cas. Il exhorte les deux parties à prendre des mesures pour atteindre cet objectif ultime, malgré les hostilités récentes et en cours et la difficulté de la tâche. Les Israéliens comme les Palestiniens méritent de vivre en paix, en sécurité et dans la dignité. »

Le 18 octobre, le ministère des Affaires étrangères a indiqué avoir présenté ses condoléances à l’Autorité palestinienne, suite à l’explosion ayant touché l’hôpital de Gaza : « Le président Tharman Shanmugaratnam et le ministre des Affaires étrangères, Dr Vivian Balakrishnan, ont écrit respectivement au président de l’Autorité palestinienne (AP), Dr Mahmoud Abbas, et au ministre des Affaires étrangères et des expatriés de l’AP, Dr Riad Al Malki, pour exprimer leurs condoléances face au nombre croissant de civils dans la bande de Gaza. Le texte des lettres est annexé. »

  • Remontant à 1969 — soit quatre ans seulement après la Proclamation de Singapour — les relations diplomatiques entre les deux pays sont cordiales. 
  • Le 21 mars 2022, la cité-état annonce l’ouverture d’une ambassade à Tel Aviv, en remplacement d’un ambassadeur non-résident basé à Singapour. Les relations économiques sont étroites, particulièrement dans le domaine de l’industrie de défense. En 2022, les relations commerciales entre les deux pays totalisent 3,8 milliards de dollars — chiffre similaire à celui des relations commerciales franco-israéliennes — en hausse de 67 % par rapport à 2021.  
  • Les armées des deux pays collaborent dans le domaine de la formation et de l’armement. L’organisation des Forces armées de Singapour est par ailleurs calquée sur celle de Tsahal. Le système de conscription y est quasi identique. 
  • L’environnement régional complexe de Singapour — qui présente des points d’analogie avec la situation d’Israël — pèse sur les relations entre les deux pays. En 1986, la visite du président israélien Chaim Herzog avait déclenché une vague de protestations de la part des gouvernements indonésiens et malais, Kuala Lumpur menaçant même la cité-état de lui couper l’accès à l’eau potable. Ces contraintes obligent Singapour à adopter une position équilibrée sur la question israélo-palestinienne, par exemple en adoptant les résolutions 242 et 338 de l’ONU.
  • Depuis 2017, la position de Singapour semble être celle d’une solution à deux États.

Vietnam

Le 8 octobre 2023, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères vietnamien a fait la déclaration suivante : 

« Nous appelons les parties concernées à faire preuve de retenue, à s’abstenir de prendre des mesures qui compliquent encore davantage la situation, à reprendre rapidement les négociations pour résoudre les désaccords par des moyens pacifiques et sur la base du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, et à garantir la sécurité et les intérêts légitimes des civils. »

  • En 1977, Israël a accueilli quelques centaines de réfugiés vietnamiens. 
  • En 1993, les deux pays ont ouvert des relations diplomatiques. Depuis ce moment, les représentants israéliens et vietnamiens ont fréquemment effectué des visites réciproques à différents niveaux et ont renforcé leurs liens dans des domaines tels que les affaires, l’éducation, la culture, la coopération technologique et l’agriculture.

Océanie

Australie

L’Australie communique abondamment depuis les attaques.

Le 7 octobre 2023, la ministre des Affaires étrangères Penny Wong a publié sur X le communiqué suivant : « L’Australie condamne sans équivoque les attaques du Hamas contre Israël, notamment les tirs aveugles de roquettes sur des villes et des civils. Nous appelons à l’arrêt de ces attaques et à la reconnaissance du droit d’Israël à se défendre. L’Australie appelle à faire preuve de retenue et à protéger les vies civiles. »

Le même jour, le Premier ministre Anthony Albanese a publié sur X le communiqué suivant : « L’Australie se tient aux côtés de notre ami Israël en cette période. Nous condamnons les attaques aveugles et odieuses du Hamas contre Israël, ses villes et ses civils. Nous reconnaissons le droit d’Israël à se défendre. »

  • L’Australie reconnaît Israël depuis le 29 janvier 1949.
  • Depuis le déclenchement de la guerre de Soukkot, le ministère australien des Affaires étrangères publié régulièrement des communiqués détaillant le rapatriement de ressortissants australiens et d’autres États du Pacifique. Plus de 1 000 citoyens australiens auraient été rapatriés en Australie via Dubaï. Il suit par ailleurs au jour le jour l’évolution de la situation sécuritaire de différents pays frontaliers d’Israël comme le Liban ou la Jordanie.

Papouasie Nouvelle-Guinée

Le 9 octobre 2023, le Département des technologies de l’information et des communications de Papouasie-Nouvelle-Guinée a fait la déclaration suivante : 

« Le Premier ministre Marape condamne l’attaque contre Israël.

Le premier ministre, l’honorable James Marape a condamné l’attaque contre Israël, affirmant que la violence liée à la guerre n’a pas sa place dans notre époque moderne, ajoutant : « De nos jours, nous condamnons les attaques les uns contre les autres pour résoudre les différends.

Dans un monde où la famille moderne des nations se réunit sous la Charte des Nations Unies et les règles relatives aux droits de l’homme, tous les problèmes que nous pouvons avoir les uns avec les autres doivent être résolus par des moyens pacifiques.

La Papouasie-Nouvelle-Guinée l’a démontré depuis 2001, lorsque nous nous sommes réunis pour nous asseoir à la table du processus de paix de Bougainville. Nous avons conclu un accord de paix et nous travaillons actuellement sur ce processus pour résoudre nos problèmes de manière pacifique.

Nous voulons donc encourager le Hamas et d’autres qui se sentent lésés dans des affaires liées à la nation d’Israël à résoudre ces problèmes par le biais de négociations pouvant conduire à une issue pacifique.

Si vous vous engagez dans une guerre et dans des actes de terrorisme, la réponse sera à la hauteur de la violence que vous avez perpétrée. La guerre engendre la guerre ; le conflit mène au conflit », a-t-il déclaré.

Le Premier ministre Marape a également mis en garde Israël quant à sa réponse, affirmant qu’elle ne doit pas entraîner davantage de pertes en vies humaines. »

Nouvelle-Zélande

Le 07 octobre 2023, la ministre des Affaires étrangères Nanaia Mahuta a publié sur X le communiqué suivant : 

« Aotearoa [nom maori de l’archipel de Nouvelle-Zélande] est profondément préoccupée par le déclenchement du conflit entre Israël et Gaza. Nous appelons à la cessation immédiate de la violence. La protection de tous les civils et le respect du droit international humanitaire sont essentiels. La Nouvelle-Zélande condamne catégoriquement les attaques terroristes menées par le Hamas contre Israël et continue d’exhorter toutes les parties à la retenue dans la région afin d’éviter de nouvelles pertes de vies civiles. »

Le 8 octobre, le Premier ministre néo-zélandais Chris Hipkins a déclaré : 

« Le Premier ministre Chris Hipkins a exprimé aujourd’hui sa profonde préoccupation face à l’escalade de la violence en Israël et à Gaza. La Nouvelle-Zélande condamne sans équivoque les attaques terroristes menées par le Hamas contre Israël. Nous sommes consternés par le ciblage de civils et la prise d’otages qui violent les principes fondamentaux du droit international humanitaire. La Nouvelle-Zélande a désigné la branche militaire du Hamas comme organisation terroriste et nous reconnaissons le droit d’Israël à se défendre. Nous sommes très préoccupés par l’escalade de la situation dans les prochains jours et la Nouvelle-Zélande appelle une fois de plus à la retenue, à la protection des non-combattants et au respect du droit international humanitaire par toutes les parties. »

Le 18 octobre 2023, la ministre des Affaires étrangères a publié sur X le communiqué suivant : 

« Les pertes en vies humaines causées par l’explosion dévastatrice d’un hôpital à Gaza sont horribles et inexcusables. La Nouvelle-Zélande condamne le fait que des civils innocents soient pris pour cible et demeure convaincue que la protection des civils doit rester une priorité essentielle, tout comme le respect du droit humanitaire international. »

  • La Nouvelle-Zélande reconnaît Israël depuis le 29 janvier 1949.