Les résultats du dernier sondage Eurobaromètre indiquent qu’une majorité de citoyens européens soutient toujours les mesures mises en place par l’Union pour venir en aide à l’Ukraine et à ses habitants.

  • L’aide humanitaire apportée aux populations touchées par la guerre dispose du plus vaste soutien, 88 % des personnes sondées ayant déclaré y être en faveur.
  • C’est en Roumanie (28 % en désaccord avec cette politique, + 3 points par rapport au sondage similaire conduit en janvier et février dernier), en Bulgarie (18 %, + 3 points), en Slovaquie (17 %, + 6 points) et en Autriche (16 %, + 3 points) que la population y est le moins favorable1.

En mai 2023, presque 4 millions d’Ukrainiens ayant fui les combats bénéficiaient d’une protection temporaire dans les pays de l’Union européenne. Plus de la moitié de ces derniers se trouvent en Allemagne (1 074 830 personnes) et en Pologne (986 605). 

  • La « situation internationale » — comprenant la guerre en Ukraine et ses conséquences géopolitiques — demeure l’un des principaux enjeux auquel l’Union est actuellement confrontée, selon les Européens sondés (25 %, -3 points).
  • L’augmentation du coût de la vie, bien qu’en net recul par rapport au début de l’année (-5 points), constitue toujours le principal enjeu.
  • L’immigration — à l’échelle européenne — figure désormais à la troisième place en termes de préoccupations des citoyens européens (24 %, + 7 points), tandis que les approvisionnements énergétiques de l’Union n’ont été cités que par 16 % des personnes interrogées (-10 points).

Malgré la baisse de l’inflation dans l’Union (7,1 % au mois de mai), l’augmentation du coût de la vie est considérée comme le principal enjeu national dans 22 pays de l’Union européenne2. Au Luxembourg, celle-ci est particulièrement présente parmi les réponses des sondés malgré le taux d’inflation le plus faible de la zone euro (2 % en mai), alors que les Néerlandais sont plus inquiets par l’environnement et le changement climatique (45 % des réponses, contre 42 % pour le coût de la vie) malgré un taux d’inflation toujours supérieur à la moyenne de la zone euro (6,8 %).

Tandis que la livraison à l’Ukraine de missiles français Scalp — dont seul le nom diffère par rapport aux Storm Shadow britanniques — annoncée par Emmanuel Macron mardi 11 juillet est déjà arrivée dans le pays, 64 % de la population européenne approuve la politique d’achat et de fourniture d’équipements militaires à l’Ukraine de Bruxelles, soit en recul de seulement 1 point par rapport à janvier/février3.

Le soutien y est le plus important en Suède (93 %), au Portugal (90 %), en Finlande et aux Pays-Bas (89 %), tandis que seulement 30 % des Bulgares, 36 % des Chypriotes et 37 % des Slovaques disent y être favorables. Bien que Sofia et Bratislava figurent tous deux parmi les principaux fournisseurs d’assistance militaire à Kiev en Europe (si ce n’est en termes de volume, du moins par la nature de l’assistance)4, les données Eurostat mettent en évidence les tensions qui existent avec le reste du continent mais également au sein même des pays vis-à-vis de la situation en Ukraine.

Sources
  1. Standard Eurobarometer 99 – Spring 2023, Commission européenne, 10 juillet 2023.
  2. Annual inflation down to 6.1 % in the euro area, Eurostat, 16 juin 2023.
  3. « France to send SCALP long-range missiles to Ukraine », Le Monde, 11 juillet 2023.
  4. La Bulgarie a fourni à l’Ukraine d’importantes quantités de munitions et d’essence dans les premiers mois de guerre, tandis que la Slovaquie a annoncé conjointement avec la Pologne en mars dernier la livraison d’avions de chasse MiG-29. Voir : Jon Henley, « Bulgaria secretly supplied Ukraine fuel and ammunition in early months of war », The Guardian, 18 janvier 2023.