La Chine restreint l’exportation de métaux utilisés dans les semi-conducteurs

À partir du 1er août 2023, les exportateurs de produits à base des deux métaux devront demander une licence d’exportation et fournir des informations sur leurs contrats à l’étranger¹. 

• La Chine est le premier producteur des deux métaux – elle représentait plus de 80 % de la production mondiale de gallium et de germanium en 2020. Si les stocks de ceux-ci ne sont pas aussi localisés que ceux des terres rares et d’autres gisements sont disponibles ailleurs, les infrastructures nécessaires à leur exploitation n’ont pas été pleinement développées². 
• En 2022, selon le National Bureau of Statistics de la Chine, les premiers importateurs de gallium produit en Chine étaient le Japon, l’Allemagne et les Pays-Bas ; pour le germanium, il s’agissait du Japon, de la France, de l’Allemagne et des États-Unis.

Pékin avait déjà interdit en mai 2023 l’entreprise Micron Technology Inc, spécialisée dans les puces mémoire, de vendre ses produits dans certains secteurs chinois – invoquant des risques de cybersécurité. 

• Du côté des États-Unis, un nouveau décret en cours de préparation devrait interdire l’exportation vers la Chine de certaines puces utilisées dans l’intelligence artificielle³, alors que les premières sanctions dans ce domaine avaient été prises en octobre 2022. 

Vendredi 30 juin, le gouvernement des Pays-Bas a aussi annoncé de nouvelles restrictions à l’exportation de l’entreprise ASML, interdisant la vente en Chine de certaines machines opérant dans l’ultraviolet profond. Les machines de lithographie opérant dans l’ultraviolet profond⁴, nécessaires pour la fabrication des semi-conducteurs de pointe, avaient déjà été interdites d’exportation depuis 2019.

• Si la décision avait été prise après plusieurs mois de négociations croisées entre le Japon, les États-Unis et les Pays-Bas, le gouvernement néerlandais avait déjà publié en décembre 2022 un rapport présentant également la Chine comme « la plus grande menace pour la sécurité économique des Pays-Bas » en raison du risque de vol de secrets industriels, de concurrence déloyale et « d’utilisation finale non désirée des produits exportés à des fins militaires »⁵ – raisons reprises dans le communiqué de ce vendredi.