Cette mesure permet au gouvernement d’adopter des ordonnances dérogeant à la législation en vigueur. Giorgia Meloni explique sa nécessité en invoquant le besoin  d’apporter « des réponses plus efficaces et plus rapides à la gestion des flux migratoire ». La demande a été formulée en Conseil des ministres par le ministre de l’intérieur, Matteo Piantedosi, chargé du dossier. 

  • Le gouvernement italien n’avait plus eu recours à l’état d’urgence pour gérer les flux migratoires depuis 2011, préférant utiliser ce type d’instrument pour faire face aux catastrophes naturelles ou à la pandémie de Covid-19. 
  • La mesure devrait permettre au gouvernement de nommer un Commissaire dont la mission sera de mener à bien les actions requises par la déclaration de l’état d’urgence : le surmonter, réduire les risques liés à la situation extraordinaire, etc.
  • Le gouvernement a également alloué 5 millions d’euros, auxquels s’ajouteront d’autres ressources au cours des six prochains mois, qui serviront à créer de nouveaux centres d’accueil, et surtout des centres de détention et de rapatriement. Le gouvernement envisage d’en créer un par région.

Du 1er janvier au 13 avril 2023, 32321 personnes sont arrivées en Italie, selon le ministère de l’Intérieur, contre 8432 sur la même période en 2022. Selon Matteo Villa, interrogé dans nos pages, ces chiffres pourraient atteindre 140 000 arrivées au cours de l’année 2023.

  • Dans les semaines à venir, le Parlement italien devrait examiner un nouveau décret sur l’immigration, plus restrictif, présenté en mars dernier et actuellement débattu au Sénat. Le gouvernement a déposé des amendements visant  notamment le renforcement des possibilités d’accueil.
  • Pour l’instant, le décret comprend, par exemple, la protection spéciale, la troisième forme de protection des demandeurs d’asile, et la protection des personnes fuyant les guerres, réduisant ainsi le nombre de cas dans lesquels les personnes peuvent en bénéficier. 

Avec l’instauration de l’état d’urgence, le gouvernement a également durci les sanctions à l’égard de ceux qui « promeuvent, dirigent, organisent, financent ou effectuent le transport d’étrangers sur le territoire de l’État », qui peuvent être punis d’une peine d’emprisonnement de 2 à 6 ans (au lieu de 1 à 5), et a introduit un nouveau délit, avec une peine de 20 à 30 ans d’emprisonnement si l’action criminelle de transport de migrants a pour conséquence involontaire de tuer ou de blesser plusieurs personnes.

  • Jeudi 13 avril, le ministre italien des affaires étrangères, Antonio Tajani, a rencontré son homologue tunisien, Nabil Ammar, à Rome et a appelé le Fonds monétaire international à financer l’économie du pays, qui connaît de graves difficultés : « L’aide doit être versée immédiatement. Notre proposition au FMI et à nos interlocuteurs américains et européens a été très claire : commencer à financer la Tunisie à travers le FMI et lui donner, après une première tranche, une deuxième tranche, au fur et à mesure que les réformes se poursuivent. »
  • Selon Agenzia Nova, 32 000 personnes en provenance de Tunisie ont débarqué sur les côtes italiennes en 2022, soit une augmentation de 60 % par rapport à l’année précédente. Au cours des premiers mois de 2023, environ 15 000 personnes de Tunisie sont arrivées en Italie.