Lors d’une conférence de presse ce mardi à Moscou, le ministre hongrois des affaires étrangères, Peter Szijjarto, a déclaré que l’entreprise énergétique russe Gazprom allait exporter vers la Hongrie des quantités de gaz naturel supérieures à celles convenues dans un contrat modifié l’année dernière.

  • Le 1er février 2022, Viktor Orban avait annoncé l’extension d’un contrat gazier de 15 ans conclu avec Gazprom en 2021, afin de garantir des livraisons plus importantes dans un contexte de flambée des prix de l’énergie.
  • Par suite des accords de cette semaine, le prix du gaz, sera plafonné à 150 euros le mégawattheure ; la Hongrie pourra différer le paiement de ses achats de gaz si les prix du marché dépassent ce niveau.

La Hongrie, pays enclavé, reçoit 80 à 85 % de son gaz de Russie. Peter Szijjarto a déclaré que l’année dernière, les importations russes de brut ont représenté  80 % du total des besoins hongrois. 

  • La Hongrie a reçu 4,5 milliards de mètres cubes de gaz par an de la Russie depuis son accord avec Gazprom. Le gaz transite principalement par le gazoduc Turkstream, qui permet à Moscou de contourner l’Ukraine. 
  • Budapest a cependant pris des mesures pour diversifier ses sources d’énergie, en accédant au gaz naturel liquéfié à partir de terminaux maritimes en Croatie et en Pologne. Le pays est également en pourparlers avec l’Azerbaïdjan pour des exportations d’électricité et de gaz.

​​Le gouvernement hongrois avait exercé de fortes pressions au sein de l’Union pour être exempté de toute sanction imposée au gaz, au pétrole ou au combustible nucléaire russes. Viktor Orbán avait également menacé d’opposer son veto aux mesures proposées par l’Union à l’encontre de Moscou.

  • Budapest a refusé le transit sur le territoire hongrois des armes à destination de l’Ukraine, et s’est opposé à la fourniture d’armes offensives à l’armée ukrainienne. Elle s’est ensuite opposée, avec la Slovaquie et la République tchèque, à un embargo total sur le pétrole russe, obtenant une exemption pour l’oléoduc Druzba lors de l’adoption début juin du sixième paquet de sanctions européennes.

Szijjarto a également déclaré que l’entreprise publique russe d’énergie nucléaire Rosatom avait accepté de modifier un contrat, initialement signé en 2014, pour l’expansion de la centrale nucléaire hongroise de Paks — l’unique centrale nucléaire du pays, produisant 50 % de son électricité. Rosatom s’est vu attribuer le contrat de construction de deux réacteurs VVER de 1,2 gigawatt, s’ajoutant aux quatre réacteurs existants, sans appel d’offres international. La question des irrégularités constatées dans les marchés publics en Hongrie est d’ailleurs l’un des points principaux que Budapest doit traiter pour débloquer son accès aux fonds de relance européens.