Conformément à la décision du directoire 1, le taux d’intérêt des opérations principales de refinancement et les taux d’intérêt de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt seront portés respectivement à 3,50 %, 3,75 % et 3,00 %, avec effet au 22 mars 2023.
L’annonce survient alors que les projections macroéconomiques des services de la BCE, finalisées début mars, ont dû être révisées en raison de récentes tensions sur les marchés financiers. En effet, des taux directeurs trop élevés, dissuadant l’emprunt, pourraient fragiliser les banques.
- Commentant la situation du secteur financier après la faillite de la Silicon Valley Bank le 10 mars, le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, a déclaré mardi aux ministres des Finances que certaines banques de l’Union pourraient être vulnérables aux tensions financières dues à la hausse des taux d’intérêt ; il a néanmoins ajouté que les prêteurs européens étaient beaucoup moins exposés que leurs homologues américains 2.
- Le Crédit suisse s’est effondré en Bourse mercredi, touché par les inquiétudes du secteur bancaire liées à la faillite de la banque américaine, et après que son principal actionnaire, la Banque nationale saoudienne, eut exclu de le sauver en cas de difficultés. Le cours de l’action de la banque helvète a été relevé ce jeudi, après que la banque centrale suisse a annoncé qu’elle pourrait lui prêter jusqu’à 50 milliards de francs suisses (50,7 milliards d’euros).
La trajectoire de référence de l’inflation globale avait déjà été révisée à la baisse, principalement en raison d’une contribution plus faible des prix de l’énergie.
- Les services de la BCE prévoient désormais une inflation moyenne de 5,3 % en 2023, de 2,9 % en 2024 et de 2,1 % en 2025. L’inflation hors énergie et alimentation a aussi continué d’augmenter en février, et la BCE s’attend à ce qu’elle atteigne en moyenne 4,6 % en 2023, au-delà des prévisions de décembre.
- L’inflation hors énergie et alimentation devrait revenir à 2,5 % en 2024 et à 2,2 % en 2025, à mesure que les pressions exercées par les chocs d’offre et la réouverture de l’économie s’estompent, et que le resserrement de la politique monétaire freine de plus en plus la demande.
- Les projections de base pour la croissance en 2023 ont été révisées à la hausse pour atteindre une moyenne de 1 %, en raison notamment de la baisse des prix de l’énergie et d’une plus grande résistance de l’économie européenne au contexte international que prévu.
- La BCE s’attend à un taux de croissance pour la zone euro de 1,6 % à la fois en 2024 et en 2025, soutenue par un marché du travail robuste, une amélioration de la confiance et un redressement des revenus réels.