Aujourd’hui, près des trois quarts de l’approvisionnement mondial en cobalt proviennent de la République démocratique du Congo, où la production est dominée par les entreprises chinoises. Un rapport du Cobalt Institute1 indique que le pays d’Afrique centrale a produit 118 000 tonnes de cobalt en 2021, soit nettement plus que le deuxième plus grand fournisseur, l’Australie, qui n’en a produit que 5 600 tonnes.

  • Au cours des deux prochaines années, la part de la Chine dans la production de cobalt devrait atteindre la moitié de la production mondiale ; sa part est actuellement de 44 %. L’augmentation prévue est largement due au démarrage de la mine de cuivre-cobalt Kisanfu de CMOC en RDC, prévue cette année.
  • L’activité de raffinage chinoise a atteint 140 000 tonnes en 2022, soit plus du double de son niveau d’il y a cinq ans, alors que les volumes traités dans le reste du monde stagnaient à 40 000 tonnes, conférant à la Chine une part de 77 % de la capacité de raffinage.

La production mondiale de cobalt a augmenté de 23 % ou de 35 000 tonnes en 2022 par rapport à l’année précédente, selon un rapport de Darton Commodities2. Cette hausse s’explique par l’augmentation de la production du groupe suisse de matières premières Glencore à Mutanda, la plus grande mine de cobalt du monde en République démocratique du Congo, ainsi que par l’émergence de l’Indonésie comme producteur majeur.

  • L’augmentation de l’offre a été plus de deux fois supérieure à celle de la demande, entraînant l’effondrement des prix. La demande a été affectée par le ralentissement des ventes d’appareils électroniques portables à l’échelle mondiale, par la politique zéro-Covid de la Chine et par l’évolution du marché chinois des véhicules électriques vers des batteries de gamme inférieure sans cobalt.
  • La hausse du prix du métal, qui a duré douze mois, s’est ainsi inversée : les prix ont chuté de 60 % pour atteindre 35 dollars le kilogramme, après avoir atteint plus de 88 dollars au mois de mai.
  • Les prix du cobalt pourrait encore baisser lorsque Tenke Fungurume, la deuxième plus grande mine de cobalt au monde détenue par la société chinoise CMOC, sera autorisée à reprendre ses exportations depuis la RDC après qu’un différend fiscal eut conduit à une interdiction d’exportation en juillet dernier. La mine a continué à produire malgré l’interdiction, stockant 10 000 à 12 000 tonnes de matériaux, soit 6 % de la demande de l’année dernière, selon les estimations du marché3.

Selon l’Agence internationale de l’énergie, la demande pour ces cinq matières premières critiques (le lithium, le cobalt, le nickel, le cuivre et le néodyme) va être multipliée entre 1,5 et 7 d’ici 2030.

  • Toujours selon le Cobalt Institute, l’industrie automobile a consommé 59 000 tonnes de cobalt en 2021, soit 34 % de la demande totale, en raison du doublement des ventes de véhicules électriques et hybrides.

Ce chiffre dépasse les 26 000 tonnes de métal utilisées dans la fabrication des téléphones portables et les 16 000 tonnes utilisées dans les ordinateurs portables et les tablettes. La demande totale de cobalt s’est élevée à 175 000 tonnes, contre une offre minière de 160 000 tonnes4.

Sources
  1. Cobalt Market Report 2021, Cobalt Institute, 17 mai 2022.
  2. « The Cobalt Market Saw a Record-Breaking Supply Boom in 2022 », Bloomberg, 6 mars 2023.
  3. Harry Dempsey et Leslie Hook, « China set to tighten grip over global cobalt supply as price hits 32-month low », Financial Times, 13 mars 2023.
  4. Neil Hume, « Electric vehicles overtake phones as top source of cobalt demand », Financial Times, 17 mai 2022.