L’Inflation Reduction Act est l’action la plus importante entreprise aux États-Unis en matière de lutte contre le changement climatique. Selon l’Agence de protection de l’environnement américaine (EPA), celle-ci devrait permettre de faire passer les émissions de CO2 annuelles américaines de 5 600 millions de tonnes par an en 2021 à 3 800 d’ici 2035.

Depuis sa ratification en août 2022, de nombreuses entreprises ont dévoilé des dizaines de nouveaux projets d’investissement aux États-Unis. Dans un rapport publié en février, l’ONG américaine Climate Power a identifié plus de 90 projets de production d’énergie propre (solaire, éolien, véhicules et batteries électriques…) répartis dans 31 États1.

  • La plupart de ceux-ci sont concentrés dans 7 États : Arizona, Géorgie, Michigan, Ohio, Caroline du Sud, Tennessee et Texas.
  • Parmi les 8 projets annoncés en Géorgie entre août 2022 et janvier 2023, le constructeur automobile coréen Hyundai ainsi que SK On (un constructeur de batteries coréen) ont conjointement annoncé qu’ils investiraient 9 milliards au total dans l’État pour la construction d’une usine de batteries électriques2.
  • Ces dernières alimenteront les véhicules électriques des voitures de conception coréenne Hyundai et Kia produites aux États-Unis.

Ce sont pour le moment principalement les fabricants de batteries électriques qui ont manifesté de l’intérêt pour les avantages fiscaux et diverses provisions contenues dans la loi. En raison des critères géographiques de l’IRA (50 % de la valeur des composants de la batterie produite doivent être fabriqués ou assemblés en Amérique du Nord cette année, puis 100 % à partir de 2029), la demande de batteries de production américaine devrait considérablement augmenter au cours des prochaines années.

L’IRA contribue également au bilan globalement positif de l’administration Biden en matière d’économie et de création d’emploi. Climate Power recense notamment plus de 100 000 emplois (d’électricien, de mécanicien, technicien, ouvriers du bâtiment…) déjà annoncés grâce à ces 90 nouveaux projets d’investissement.

  • Selon la Blue Green Alliance, plus de 9 millions d’emplois pourraient être créés d’ici 2030 grâce aux investissements en matière d’énergie, de climat et d’environnement contenus dans l’IRA3.
  • En janvier, le taux de chômage aux États-Unis est descendu à 3,4 %, soit son niveau le plus faible depuis 1969.

Tandis que l’Inflation Reduction Act a été voté puis ratifié par Joe Biden en août 2022 — débloquant 370 milliards de dollars d’investissement jusqu’en 2031 —, des élus républicains à la Chambre ont déposé plusieurs propositions de loi visant à abroger certaines provisions du texte, dont : 

  • le Natural Gas Tax Repeal Act4, qui vise à abroger le Methane Emission Reduction Program (qui impose une taxe fédérale sur les émissions de méthane provenant des opérations pétrolières et gazières) ;
  • le Protecting American Energy Production Act, qui empêcherait le président de déclarer un moratoire fédéral sur le fracking ;
  • le Promoting Cross-border Energy Infrastructure Act, qui exigerait que la Federal Energy Regulatory Commission approuve les projets de gazoducs vers le Canada ou le Mexique dans un délai de 30 jours.
  • L’élu républicain du Tennessee Andy Ogles a quant à lui déposé début février une proposition de loi intitulée « The Inflation Reduction Act of 2023 », qui vise à abroger l’Inflation Reduction Act de 2022 dans sa totalité5.

Si ces lois n’ont quasiment aucune chance de passer le Sénat (aux mains des Démocrates), elles témoignent de l’aversion qu’ont un nombre important d’élus républicains vis-à-vis de l’IRA ainsi que des dépenses fédérales autorisées par la loi — bien que le Committee for a Responsible Federal Budget estime que cette dernière « réduirait les déficits budgétaires de plus de 300 milliards de dollars au cours de ses neuf premières années d’application »6.