Discours sur l’état de l’union : Biden en campagne
Rituel incontournable de la politique américaine, le discours sur l'état de l'Union de Joe Biden a ressemblé à un discours de campagne — marquant un regain de confiance de la Maison Blanche dans la guerre des capitalismes politiques avec la Chine. Commentaire depuis Washington par Renaud Lassus.
- Auteur
- Renaud Lassus
Les observateurs 1 retiendront du discours de l’état de l’Union de Joe Biden qu’il annonce très probablement l’intention du président américain de briguer un nouveau mandat, comme en témoigne le ton offensif, l’énergie dégagée par le président américain, le rappel du vote de projets de lois importants sur les infrastructures, le climat ou les technologies de pointe, les bons résultats économiques actuels. Le président américain a aussi exprimé sa volonté de rassembler tout en insistant sur les contradictions et l’obstruction du parti républicain. À cet égard, son discours a donné lieu à un moment inédit, ressemblant plus à un épisode de la chambre des communes britannique qu’aux traditions des discours de l’état de l’union, lorsque Joe Biden s’est engagé dans une interaction avec les parlementaires républicains.
Ce discours a aussi rappelé les convictions profondes de Biden, notamment le fait que la démocratie américaine demeure vulnérable tant que la situation des classes populaires et des classes moyennes, qui s’est beaucoup dégradée depuis une génération, ne sera pas rétablie.
À l’appui de cet agenda, Joe Biden a insisté à nouveau sur sa volonté de faire de l’État fédéral un acteur essentiel du renforcement de la démocratie, notamment pour investir dans les technologies de pointe et pour mener la transition énergétique. Pour le président américain, la régulation du capitalisme est également devenue un enjeu essentiel, pour lutter contre les grands monopoles ou prévenir le développement des inégalités entre Américains et entre États. Le discours de Joe Biden traduit a cet égard la force des mutations intellectuelles et politiques intervenues au sein du parti démocrate pour tirer la leçon des causes profondes de la victoire de Donald Trump en 2016. Sur de nombreux points, comme l’appel à réguler internet et les grandes plateformes numériques par exemple, le discours de Joe Biden est très différent de celui de Barack Obama.
Joe Biden a peu insisté sur les questions internationales. Son discours ressemblait plus à un discours de campagne présidentielle américaine qu’a un discours de l’état de l’union traditionnel. Le président américain a marqué sa résolution de continuer l’engagement de son pays pour soutenir l’Ukraine. Surtout, Joe Biden a exprimé une confiance, nouvelle aux États-Unis, sur la concurrence avec la Chine et plus largement sur la compétition des systèmes entre la démocratie américaine et les régimes autoritaires. L’observateur européen notera dans ce contexte que les alliés des États-Unis n’ont été que relativement peu mentionnés. Le souhait du président américain de développer les dispositions du Buy America, qui font partie de l’exercice de style des discours sur l’état de l’union, essentiellement destinés à une audience domestique, n’envoie cependant pas le signal attendu dans un contexte déjà marqué par le différend avec l’Union européenne sur les aspects discriminatoires, au détriment des intérêts européens, de certaines mesures du plan climat voté en août dernier (Inflation Reduction Act).
Monsieur le Président de la Chambre, Madame la Vice-Présidente, Madame la première dame et Monsieur le deuxième gentilhomme.
Membres du Congrès et du Cabinet, leaders de notre armée.
M. le président de la Cour suprême, Messieurs les juges associés et les juges retraités de la Cour suprême.
Et vous, mes chers compatriotes américains.
Je commence ce soir par féliciter les membres du 118e Congrès et le nouveau président de la Chambre, Kevin McCarthy.
Monsieur le Président, je suis impatient que nous commencions à travailler ensemble.
Je souhaite également féliciter le nouveau leader des démocrates de la Chambre et le premier leader minoritaire noir de l’histoire de la Chambre, Hakeem Jeffries.
Félicitations au plus ancien leader du Sénat de l’histoire, Mitch McConnell, et félicitations à Chuck Schumer pour un nouveau mandat de leader de la majorité au Sénat, cette fois avec une majorité encore plus grande.
Et je voudrais donner une reconnaissance spéciale à quelqu’un qui, je pense, sera considéré comme la plus grande Présidente de la Chambre de l’histoire de ce pays, Nancy Pelosi.
L’histoire de l’Amérique est une histoire de progrès et de résilience, de toujours aller de l’avant et ne jamais abandonner.
Une histoire qui est unique parmi toutes les nations.
Nous sommes le seul pays qui est sorti de chaque crise plus fort qu’il n’y était entré.
C’est ce que nous faisons à nouveau.
Il y a deux ans, notre économie était en difficulté.
Alors que je me tiens ici ce soir, nous avons créé un nombre record de 12 millions de nouveaux emplois, plus d’emplois créés en deux ans qu’aucun président n’en a créé en quatre ans.
Il y a deux ans, le Covid-19 avait fermé nos entreprises, fermé nos écoles, et nous avait tant pris.
Aujourd’hui, il ne contrôle plus nos vies.
Il y a deux ans, notre démocratie a fait face à sa plus grande menace depuis la guerre civile.
Aujourd’hui, bien que meurtrie, notre démocratie reste intacte et inébranlable.
Alors que nous sommes réunis ici ce soir, nous écrivons le prochain chapitre de la grande histoire américaine, une histoire de progrès et de résilience. Lorsque les dirigeants du monde me demandent de définir l’Amérique, je définis notre pays en un mot : Possibilités.
Vous savez, on nous dit souvent que les démocrates et les républicains ne peuvent pas travailler ensemble.
Mais au cours de ces deux dernières années, nous avons prouvé que les cyniques et les opposants avaient tort.
Les Américains sont beaucoup plus unis sur de nombreux sujets sociaux, économiques que ce que le jeu institutionnel et politique laisse apparaitre. Leurs vues sont également en évolution dans de nombreux domaines comme sur le mariage homosexuel, qui est désormais largement accepté comme le montrent les enquêtes d’opinion par exemple. Joe Biden veut s’appuyer sur cette demande d’unité et incarner un pays rassemblé, en exploitant ce thème contre ses adversaires au Congrès!s s’ils multiplient les oppositions.
Oui, nous étions souvent en désaccord. Et oui, il y a eu des moments où les démocrates ont dû faire cavalier seul.
Mais à maintes reprises, les démocrates et les républicains se sont unis.
Ils se sont unis pour défendre une Europe plus forte et plus sûre.
Ils se sont unis pour faire passer une loi sur les infrastructures, une loi telle qu’on n’en écrit qu’une fois par génération, construisant des ponts pour relier notre nation et nos concitoyens.
Nous nous sommes unis pour adopter l’une des lois les plus importantes jamais adoptées, afin d’aider les anciens combattants exposés à des foyers d’incendie toxiques.
En fait, j’ai signé plus de 300 lois bipartites depuis que je suis président. De la réautorisation de la loi sur la violence à l’égard des femmes, à la loi sur la réforme du décompte électoral, en passant par la loi sur le respect du mariage qui protège le droit d’épouser la personne que l’on aime.
À mes amis républicains, je dis que si nous avons pu travailler ensemble lors du dernier Congrès, il n’y a aucune raison pour que nous ne puissions pas travailler ensemble dans ce nouveau Congrès.
Le peuple nous a envoyé un message clair. Se battre pour le plaisir de se battre, le pouvoir pour le plaisir du pouvoir, le conflit pour le plaisir du conflit, ne nous mène nulle part.
Et cela a toujours été ma vision pour notre pays : restaurer l’âme de la nation ; reconstruire l’épine dorsale de l’Amérique, la classe moyenne ; unir le pays.
Nous avons été envoyés ici pour finir le travail.
Pendant des décennies, la classe moyenne a été vidée de sa substance.
Trop d’emplois manufacturiers bien payés sont partis à l’étranger. Les usines ont fermé chez nous.
Des villes et des villages autrefois prospères sont devenus l’ombre de ce qu’ils étaient.
Et en cours de route, quelque chose d’autre a été perdu : la fierté, ce sentiment d’estime de soi.
Joe Biden exprime la conviction que les tensions de la démocratie américaine ne seront pas résolues tant que celle-ci n’aura pas retrouvée la confiance des classes populaires et d’une partie des classes moyennes dont la situation s’est beaucoup dégradée depuis une génération aux États- Unis. Répondre à ces fractures est la priorité constante et le fil conducteur de son agenda. Cette analyse reflète un profond travail d’introspection et de réflexion au sein du parti démocrate sur les causes profondes de la victoire de Donald Trump en 2016.
Je me suis présenté à la présidence pour changer fondamentalement les choses, pour faire en sorte que l’économie fonctionne pour tout le monde afin que nous puissions tous être fiers de ce que nous faisons.
Pour construire une économie à partir du bas et du milieu de la pyramide, et non du haut vers le bas ; parce que lorsque la classe moyenne se porte bien, les pauvres ont une échelle pour monter et les riches se portent toujours très bien. Nous nous en sortons tous bien.
Joe Biden conteste fortement depuis son arrivée a la Maison Blanche le concept de « trickle down economics » (« théorie du ruissellement »), issu du la révolution conservatrice des années 1980 et de l’affirmation des idées de Ronald Reagan selon lesquelles la libération des initiatives individuelles et la réussite matérielle des Américains les plus fortunés doivent être recherchée pour le bénéfice de tous. Les baisses des impôts intervenues depuis plusieurs décennies aux États-Unis sont une application de cette vision.
Comme mon père avait l’habitude de dire, un travail est bien plus qu’un chèque de paie. Il s’agit de votre dignité. C’est le respect. Il s’agit d’être capable de regarder votre enfant dans les yeux, de lui dire « Chéri, ça va aller » et de le penser.
Alors, regardons les résultats. Un taux de chômage de 3,4 %, le plus bas depuis 50 ans. Un taux de chômage presque record pour les travailleurs noirs et hispaniques.
Nous avons déjà créé 800 000 emplois bien rémunérés dans l’industrie, la croissance la plus rapide depuis 40 ans.
Où est-il écrit que l’Amérique ne peut pas redevenir le leader mondial de l’industrie ?
Pendant de trop nombreuses décennies, nous avons importé des produits et exporté des emplois.
Aujourd’hui, grâce à tout ce que nous avons fait, nous exportons des produits américains et créons des emplois américains.
L’inflation a été un problème mondial en raison de la pandémie qui a perturbé les chaînes d’approvisionnement et de la guerre de Poutine qui a perturbé l’approvisionnement en énergie et en nourriture.
Mais nous sommes mieux placés que n’importe quel pays sur Terre.
Nous avons encore beaucoup à faire, mais ici, chez nous, l’inflation diminue.
Chez nous, le prix de l’essence au gallon a baissé de 1,50 $ depuis son sommet.
L’inflation alimentaire diminue.
L’inflation a diminué chaque mois au cours des six derniers mois, alors que le salaire net a augmenté.
En outre, au cours des deux dernières années, un nombre record de 10 millions d’Américains a demandé à créer une nouvelle petite entreprise.
Chaque fois que quelqu’un crée une petite entreprise, c’est un acte d’espoir ; et la vice-présidente poursuivra son travail pour que davantage de petites entreprises puissent avoir accès au capital et aux lois historiques que nous avons adoptées.
L’année dernière, je vous ai offert ma vision des possibilités et du génie américains.
Les semi-conducteurs, ces petites puces informatiques de la taille de votre doigt qui alimentent tout, des téléphones portables aux automobiles, et bien plus encore. Ces puces ont été inventées ici même en Amérique.
L’Amérique fabriquait près de 40 % des puces du monde.
Mais au cours des dernières décennies, nous avons perdu notre avance et nous n’en produisons plus que 10 %. Nous avons tous vu ce qui s’est passé pendant la pandémie lorsque les usines de puces à l’étranger ont fermé.
Les automobiles d’aujourd’hui nécessitent jusqu’à 3 000 puces chacune, mais les constructeurs américains n’ont pas pu fabriquer suffisamment de voitures parce qu’il n’y avait pas assez de puces.
Le prix des voitures a augmenté. Tout comme les réfrigérateurs et les téléphones portables.
Nous ne pouvons pas laisser cela se reproduire.
C’est pourquoi nous nous sommes réunis pour adopter la loi bipartisane CHIPS and Science Act.
Nous nous assurons que la chaîne d’approvisionnement de l’Amérique commence en Amérique.
Les évolutions sont fortes et rapides aux États-Unis sur ces questions. Les deux premières années du mandat de Joe Biden marquent un retour très fort de l’État fédéral comme investisseur stratégique dans les technologies d’avenir. Elles expriment aussi la conviction que la concentration monopolistique croissante de l’économie américaine « à l’intérieur » s’est traduite par une concentration croissante de la localisation de nombreuses productions essentielles en Chine, les deux phénomènes étant liées. La volonté d’insister sur la notion de résilience et d’autonomie nationale des chaînes de valeur plutôt que sur la spécialisation des échanges découle de cette analyse.
Nous avons déjà créé 800 000 emplois manufacturiers, même sans cette loi.
Avec cette nouvelle loi, nous allons créer des centaines de milliers de nouveaux emplois à travers le pays.
Ces emplois seront créés par des entreprises qui ont annoncé des investissements de plus de 300 milliards de dollars dans l’industrie américaine au cours des deux dernières années.
À l’extérieur de Columbus, dans l’Ohio, Intel construit des usines de semi-conducteurs sur un terrain de mille acres – un véritable champ de rêves.
Cela va créer 10 000 emplois, 7 000 emplois dans la construction, 3 000 emplois une fois les usines terminées.
Des emplois rémunérés 130 000 dollars par an, dont beaucoup ne nécessitent pas de diplôme universitaire.
Des emplois où les gens n’ont pas à quitter leur maison pour chercher une opportunité.
Et ça ne fait que commencer.
Pensez aux nouvelles maisons, aux nouvelles petites entreprises et à bien d’autres choses qui vont voir le jour.
Parlez aux maires et aux gouverneurs, aux démocrates et aux républicains, et ils vous diront ce que cela signifie pour leurs communautés.
Nous voyons ces champs de rêves transformer le cœur du pays.
Mais pour maintenir l’économie la plus forte du monde, nous avons également besoin des meilleures infrastructures du monde.
Nous étions le numéro 1 mondial en matière d’infrastructure, puis nous sommes tombés au 13e rang.
Maintenant, nous revenons parce que nous nous sommes réunis pour adopter la loi bipartisane sur l’infrastructure, le plus grand investissement dans l’infrastructure depuis le système d’autoroutes inter-États du président Eisenhower.
Nous avons déjà financé plus de 20 000 projets, notamment dans les grands aéroports de Boston, Atlanta et Portland.
Ces projets permettront à des centaines de milliers de personnes de travailler à la reconstruction des autoroutes, des ponts, des chemins de fer, des tunnels, des ports et des aéroports, des réseaux d’eau potable et du réseau l’Internet à haut débit dans toute l’Amérique.
Urbain. Suburbain. Rural.
Et nous ne faisons que commencer. Je remercie sincèrement mes amis républicains qui ont voté pour cette loi.
Et à mes amis républicains qui ont voté contre mais qui demandent quand même à financer des projets dans leurs districts, ne vous inquiétez pas.
J’ai promis d’être le président de tous les Américains.
Nous financerons vos projets. Et je vous verrai à la pose de la première pierre.
Cette loi aidera à unir davantage toute l’Amérique.
Des projets majeurs comme le pont Brent Spence entre le Kentucky et l’Ohio sur la rivière Ohio. Construit il y a 60 ans. Qui a besoin de réparations.
C’est l’une des routes de fret les plus encombrées du pays, qui transporte chaque jour pour 2 milliards de dollars de marchandises. Cela fait des décennies que les gens parlent de le réparer, mais nous allons enfin le faire.
Tout au long de son discours, Joe Biden entend montrer de façon très concrète aux Américains que la démocratie donne des résultats et que les blocages du passé peuvent être résolus — comme sur les infrastructures. Joe Biden insiste constamment sur le besoin de construire (build) et fait de cette question un élément central de la compétition des systèmes avec la Chine et les régimes autoritaires.
Je me suis rendu sur place le mois dernier avec des démocrates et des républicains des deux États afin de débloquer 1,6 milliard de dollars pour ce projet.
Pendant que j’y étais, j’ai rencontré une monteuse de charpentes métalliques nommée Sara, qui est ici ce soir.
Depuis 30 ans, elle est un membre fier de la section 44 des monteurs de charpentes métalliques, connus comme les « cow-boys du ciel » qui ont construit l’horizon de Cincinnati.
Sara a dit qu’elle ne peut pas attendre d’être dix étages au-dessus de la rivière Ohio pour construire ce nouveau pont. C’est ça la fierté.
C’est ce que nous construisons aussi – la fierté.
Nous remplaçons également les tuyaux en plomb toxiques qui alimentent 10 millions de foyers et 400 000 écoles et crèches, afin que chaque enfant américain puisse boire de l’eau potable.
Nous veillons à ce que chaque communauté ait accès à l’internet haut débit à un prix abordable.
Aucun parent ne devrait avoir à se rendre sur le parking d’un McDonald’s pour que son enfant puisse faire ses devoirs en ligne.
Et lorsque nous réaliserons ces projets, nous allons acheter américain.
Acheter américain est la loi du pays depuis 1933. Mais pendant trop longtemps, les administrations passées ont trouvé des moyens de la contourner.
Plus maintenant.
Ce soir, j’annonce également de nouvelles normes pour exiger que tous les matériaux de construction utilisés dans les projets d’infrastructure fédéraux soient fabriqués en Amérique.
Du bois, du verre, des cloisons sèches, des câbles en fibre optique fabriqués en Amérique.
Et sous ma direction, les routes américaines, les ponts américains et les autoroutes américaines seront fabriqués avec des produits américains.
Par définition, le discours de l’état de l’Union s’adresse à un public américain, et l’affirmation du Buy America est un grand classique du genre. Mais pour une audience européenne il prend une signification négative dans le contexte des tensions commerciales actuelles liées aux discriminations introduites dans le plan climat américain à l’égard des productions européennes.
Mon plan économique consiste à investir dans les endroits et les gens qui ont été oubliés. Au milieu des bouleversements économiques des quatre dernières décennies, trop de gens ont été laissés pour compte ou traités comme s’ils étaient invisibles.
C’est peut-être vous, qui regardez chez vous.
Vous vous souvenez des emplois qui ont disparu. Et vous vous demandez s’il existe encore un moyen pour vous et vos enfants d’aller de l’avant sans déménager.
Je comprends.
C’est pourquoi nous construisons une économie où personne n’est laissé pour compte.
Les emplois reviennent, la fierté revient, grâce aux choix que nous avons faits ces deux dernières années. Il s’agit d’un plan en col bleu pour reconstruire l’Amérique et faire une réelle différence dans vos vies.
Par exemple, vous êtes trop nombreux à vous coucher le soir en regardant le plafond, en vous demandant ce qui se passera si votre conjoint a un cancer, si votre enfant tombe malade, ou si quelque chose vous arrive.
Aurez-vous l’argent nécessaire pour payer vos factures médicales ? Devrez-vous vendre la maison ?
Je comprends. Avec la loi sur la réduction de l’inflation que j’ai signée, nous nous attaquons à des intérêts puissants pour réduire les coûts des soins de santé afin que vous puissiez mieux dormir la nuit.
Vous savez, nous payons plus pour les médicaments sur ordonnance que n’importe quel grand pays sur Terre.
Par exemple, un Américain sur dix est diabétique.
Chaque jour, des millions de personnes ont besoin d’insuline pour contrôler leur diabète et rester en vie. L’insuline existe depuis 100 ans. Sa fabrication ne coûte que 10 dollars par flacon aux entreprises pharmaceutiques.
Mais Big Pharma a injustement fait payer les gens des centaines de dollars – et a fait des profits records.
Plus maintenant.
Nous avons plafonné le coût de l’insuline à 35 $ par mois pour les personnes âgées sur Medicare.
Mais il y a des millions d’autres Américains qui ne bénéficient pas de Medicare, dont 200 000 jeunes atteints de diabète de type I qui ont besoin d’insuline pour sauver leur vie.
Finissons le travail cette fois-ci.
Plafonnons le coût de l’insuline à 35 dollars par mois pour chaque Américain qui en a besoin.
Cette loi plafonne également les frais de médicaments pour les personnes âgées bénéficiant de Medicare à un maximum de 2 000 dollars par an, alors qu’il existe en fait de nombreux médicaments, comme les médicaments onéreux contre le cancer, qui peuvent coûter jusqu’à 10 000, 12 000 et 14 000 dollars par an.
Si le prix des médicaments augmente plus vite que l’inflation, les compagnies pharmaceutiques devront rembourser la différence à Medicare.
Et nous donnons enfin à Medicare le pouvoir de négocier les prix des médicaments. Réduire le coût des médicaments sur ordonnance ne fait pas qu’économiser de l’argent pour les personnes âgées.
Cette partie du discours de Joe Biden révèle plusieurs choses pour un observateur européen : elle rappelle la faiblesse des protections sociales aux États-Unis, notamment en matière de santé ou de petite enfance par rapport aux autres démocraties, qui engendre un grand sentiment de vulnérabilité face aux risques de la vie ; elle traduit aussi des intentions politiques de Joe Biden pour attaquer le parti républicain dans les débats en cours sur le plafond de la dette en soulignant que l’urgence n’est pas de réduire les dépenses sociales mais au contraire de les renforcer dans certains domaines essentiels et de mieux réguler le marché en matière de santé et sur le prix des médicaments.
Cela réduira le déficit fédéral, en économisant aux contribuables des centaines de milliards de dollars sur les médicaments prescrits que le gouvernement achète pour Medicare.
Pourquoi ne voudrions-nous pas faire ça ?
Maintenant, certains membres ici menacent d’abroger la loi sur la réduction de l’inflation.
Ne vous y trompez pas, si vous essayez de faire quoi que ce soit pour augmenter le coût des médicaments sur ordonnance, j’y opposerai mon veto.
Je suis heureux de dire que plus d’Américains ont une assurance maladie aujourd’hui que jamais dans l’histoire.
Un nombre record de 16 millions de personnes sont inscrites au titre de la loi sur les soins abordables.
Grâce à la loi que j’ai signée l’année dernière, des millions de personnes économisent 800 dollars par an sur leurs primes.
Mais étant donné la façon dont cette loi a été écrite, cet avantage expire après 2025.
Finissons le travail, rendons ces économies permanentes, et étendons la couverture à ceux qui ne sont pas couverts par Medicaid.
La loi sur la réduction de l’inflation est également l’investissement le plus important jamais réalisé pour lutter contre la crise climatique.
Réduire les factures d’électricité, créer des emplois américains, et conduire le monde vers un avenir énergétique propre.
J’ai vu lors de déplacements les conséquences dévastatrices d’inondations et de sécheresses record, de tempêtes et de feux de forêt.
En plus de la reprise d’urgence, de Porto Rico à la Floride en passant par l’Idaho, nous reconstruisons pour le long terme.
De nouveaux réseaux électriques capables de résister à la prochaine grande tempête.
Des routes et des systèmes d’approvisionnement en eau capables de résister à la prochaine grande inondation.
Une énergie propre pour réduire la pollution et créer des emplois dans des communautés trop souvent laissées pour compte.
Nous construisons 500 000 stations de recharge pour véhicules électriques installées dans tout le pays par des dizaines de milliers de travailleurs de la FIOE.
Et nous aidons les familles à économiser plus de 1 000 dollars par an grâce à des crédits d’impôt pour l’achat de véhicules électriques et d’appareils à faible consommation d’énergie.
Des efforts de conservation historiques pour être des intendants responsables de nos terres.
Regardons la réalité en face.
La crise climatique ne se soucie pas de savoir si votre État est rouge ou bleu. Il s’agit d’une menace existentielle.
Joe Biden entend faire de la réponse à la crise climatique une grande aventure nationale. Son discours sur le climat ressemble à beaucoup d’égards à celui du Président Kennedy au moment de la conquête spatiale : une cause universelle, un grand défi à résoudre en moins d’une décennie, une opportunité pour révolutionner le pays autour de technologies nouvelles.
Nous avons une obligation envers nos enfants et petits-enfants de l’affronter. Je suis fier de voir que l’Amérique relève enfin le défi.
Mais il y a encore tant à faire.
Nous finirons le travail.
En termes politiques, cette phrase qui scande tout son discours sera interprétée par les commentateurs américains comme l’annonce prochaine de Joe Biden d’annoncer son intention de briguer un second mandat « pour finir le travail ».
Et nous paierons ces investissements dans notre avenir en obligeant enfin les plus riches et les plus grandes entreprises à payer leur juste part.
Je suis un capitaliste. Mais payez votre juste part.
Et je pense que beaucoup d’entre vous sont d’accord avec moi pour dire que notre système fiscal actuel est tout simplement injuste.
L’idée qu’en 2020, 55 des plus grandes entreprises d’Amérique fassent 40 milliards de dollars de bénéfices et ne paient aucun impôt fédéral sur le revenu ?
C’est tout simplement injuste.
Mais maintenant, à cause de la loi que j’ai signée, les entreprises d’un milliard de dollars doivent payer un minimum de 15 %.
Juste 15 %.
C’est moins que ce que paie une infirmière. Laissez-moi être clair.
Avec mon plan, aucune personne gagnant moins de 400 000 dollars par an ne paiera un centime de plus en impôts.
Personne. Pas un seul centime.
Mais il y a plus à faire.
Finissons le travail. Récompenser le travail, pas seulement la richesse. Adoptons ma proposition d’un impôt minimum pour les milliardaires.
Parce qu’aucun milliardaire ne devrait payer un taux d’imposition inférieur à celui d’un instituteur ou d’un pompier.
Ces propositions de Joe Biden n’ont aucune chance d’être adoptées en raison de l’opposition républicaine qui contrôle la chambre des représentants. L’objectif de Joe Biden est de mettre l’ accent sur l’écart croissant entre les positions du parti républicain sur les questions fiscales et les fortes préférences de l’opinion favorable à la taxation des plus hauts revenus et des grandes entreprises. Il veut souligner les contradictions du parti républicain qui se présente comme le défenseur des valeurs de l’Amérique populaire mais dont l’agenda au Congrès promeut les positions du big business comme l’on appelle aux États-Unis.
Vous avez peut-être remarqué que Big Oil vient de déclarer des bénéfices records.
L’année dernière, ils ont gagné 200 milliards de dollars au milieu d’une crise énergétique mondiale.
C’est scandaleux.
Ils n’ont pas investi suffisamment de ces bénéfices pour augmenter la production nationale et maintenir les prix de l’essence à un niveau bas.
Au lieu de cela, elles ont utilisé ces bénéfices records pour racheter leurs propres actions, récompensant ainsi leurs PDG et leurs actionnaires.
Les entreprises doivent faire ce qui est juste.
C’est pourquoi je propose que nous quadruplions l’impôt sur les rachats d’actions des sociétés afin d’encourager plutôt les investissements à long terme.
Les buy backs sont des rachats par les entreprises de leurs propres actions pour faire monter les cours, cette pratique a longtemps été interdite aux États-Unis avant d’être à nouveau autorisée par Bill Clinton. Elle est fortement critiquée aujourd’hui par le parti démocrate au motif qu’elle amène les entreprises à privilégier le rachat d’action et même à s’endetter à cet effet plutôt qu’à investir. Elle est aussi un symbole des excès de la financiarisation de l’économie américaine et contribue au très fort accroissement des inégalités de revenus aux États-Unis.
Elles feront toujours un profit considérable.
Finissons le travail et éliminons les échappatoires qui permettent aux très riches d’éviter de payer leurs impôts.
Au lieu de réduire le nombre d’audits des riches contribuables, j’ai signé une loi qui réduira le déficit de 114 milliards de dollars en sévissant contre les riches fraudeurs fiscaux.
C’est ça être fiscalement responsable.
Au cours des deux dernières années, mon administration a réduit le déficit de plus de 1 700 milliards de dollars – la plus grande réduction du déficit de l’histoire américaine.
Sous l’administration précédente, le déficit de l’Amérique a augmenté quatre années de suite.
En raison de ces déficits records, aucun président n’a ajouté davantage à la dette nationale en quatre ans que mon prédécesseur.
Près de 25 % de la dette nationale totale, une dette qui a mis 200 ans à s’accumuler, a été ajoutée par cette seule administration.
Comment le Congrès a-t-il réagi à toute cette dette ?
Il a levé le plafond de la dette à trois reprises, sans conditions préalables ni crise.
Ils ont payé les factures de l’Amérique pour éviter un désastre économique pour notre pays.
Ce soir, je demande à ce Congrès de faire de même.
Engageons-nous ici ce soir à ce que la pleine foi et le crédit des États-Unis d’Amérique ne soient jamais, jamais remis en question.
Certains de mes amis républicains veulent prendre l’économie en otage à moins que j’accepte leurs plans économiques. Vous tous, chez vous, devriez savoir quels sont leurs plans.
Au lieu de faire payer aux riches leur juste part, certains républicains veulent que Medicare et la sécurité sociale soient supprimés tous les cinq ans.
Cette partie du discours a suscité une vive réaction de certains parlementaires républicains et un moment inédit dans l’histoire des discours de l’État de l’Union. Joe Biden a répondu aux parlementaires républicains et leur a porté directement la contradiction, en prenant l’opinion américaine à témoin. De manière assez habile, il utilise leur réaction pour l’interpréter comme un consensus : « mettons-nous d’accord. »
Cela signifie que si le Congrès ne vote pas pour les maintenir, ces programmes disparaîtront.
D’autres républicains disent que si nous ne réduisons pas la sécurité sociale et Medicare, ils laisseront l’Amérique faire défaut sur sa dette pour la première fois de notre histoire.
Je ne laisserai pas cela se produire.
La sécurité sociale et Medicare sont une bouée de sauvetage pour des millions de personnes âgées.
Les Américains y ont cotisé à chaque paie depuis qu’ils ont commencé à travailler.
Alors ce soir, mettons-nous d’accord pour défendre les seniors. Debout, et montrons-leur que nous ne supprimerons pas la sécurité sociale. Nous ne supprimerons pas Medicare.
Ces avantages appartiennent au peuple américain. Il les a gagnés.
Si quelqu’un essaie de couper la sécurité sociale, je l’arrêterai. Et si quelqu’un essaie de réduire Medicare, je l’arrêterai.
Je ne permettrai pas qu’ils soient supprimés.
Pas aujourd’hui. Ni demain. Ni jamais.
Le mois prochain, lorsque je proposerai mon plan fiscal, je demanderai à mes amis républicains de proposer leur plan.
Nous pourrons nous asseoir ensemble et discuter des deux plans ensemble.
Mon plan réduira le déficit de 2 000 milliards de dollars.
Je ne supprimerai pas une seule prestation de la sécurité sociale ou de Medicare.
En fait, je prolongerai le fonds fiduciaire de Medicare d’au moins deux décennies.
Je n’augmenterai pas les impôts des personnes gagnant moins de 400 000 dollars par an. Et je paierai pour les idées dont j’ai parlé ce soir en faisant en sorte que les riches et les grandes entreprises commencent à payer leur juste part.
Ecoutez, voilà le problème. Les grandes entreprises ne font pas que profiter du code des impôts. Elles profitent de vous, le consommateur américain.
Voici mon message pour vous tous : J’assure vos arrières. Nous empêchons déjà les compagnies d’assurance d’envoyer des factures médicales surprises, mettant fin à 1 million de factures surprises par mois.
Nous protégeons la vie et les économies des personnes âgées en prenant des mesures contre les maisons de retraite qui commettent des fraudes, mettent en danger la sécurité des patients ou prescrivent des médicaments dont ils n’ont pas besoin.
Des millions d’Américains peuvent maintenant économiser des milliers de dollars parce qu’ils peuvent enfin se procurer des appareils auditifs en vente libre, sans ordonnance.
Le capitalisme sans concurrence n’est pas du capitalisme. C’est de l’exploitation.
Tout au long de son discours, Joe Biden a attaqué les grands groupes pétroliers, pharmaceutiques, ou numériques, en soulignant qu’ils abusaient aujourd’hui de leur position dominante au détriment des Américains. Cette vision traduit un retour à la tradition historique du parti contre les monopoles.
L’année dernière, j’ai pris des mesures contre les compagnies maritimes étrangères qui vous faisaient payer plus cher les produits de tous les jours entrant dans notre pays.
J’ai signé un projet de loi bipartisan qui a réduit les coûts d’expédition de 90 %, aidant ainsi les agriculteurs, les entreprises et les consommateurs américains.
Finissons le travail.
Passons une législation bipartisane pour renforcer l’application de la loi antitrust et empêcher les grandes plateformes en ligne de donner un avantage injuste à leurs propres produits.
Mon administration s’attaque également aux frais « inutiles », ces suppléments cachés que trop d’entreprises utilisent pour vous faire payer plus cher.
Par exemple, nous obligeons les compagnies aériennes à vous montrer le prix total du billet à l’avance et à vous rembourser si votre vol est annulé ou retardé.
Nous avons réduit les frais exorbitants liés aux découverts bancaires, ce qui a permis aux consommateurs d’économiser plus d’un milliard de dollars par an.
Nous réduisons de 75 % les frais de retard des cartes de crédit, qui passent de 30 à 8 dollars.
Les frais de retard ne sont peut-être pas importants pour les personnes très riches, mais ils le sont pour la plupart des foyers comme celui où j’ai grandi. Ils représentent des centaines de dollars par mois.
Ils vous empêchent de payer vos factures ou de vous offrir ce voyage en famille.
Je sais à quel point il est injuste qu’une entreprise vous facture trop et s’en tire à bon compte.
Mais plus maintenant.
Joe Biden réaffirme les convictions de son administration que la régulation (la protection des consommateurs, le droit du travail etc) est indispensable pour éviter que les évolutions spontanées du capitalisme américain n’affaiblissent la société et la démocratie. Cette position marque la force du retournement des idées aux États-Unis aujourd’hui : ces positions ont en effet été pendant longtemps celles de l’aile dite progressiste du parti démocrate.
Nous avons rédigé un projet de loi pour mettre fin à tout cela. Il s’agit du Junk Fee Prevention Act.
Nous allons interdire les « frais de séjour » que les hôtels ajoutent à votre facture. Ces frais peuvent vous coûter jusqu’à 90 dollars par nuit dans des hôtels qui ne sont même pas des centres de villégiature.
Nous ferons en sorte que les entreprises d’Internet par câble et de téléphonie mobile cessent de vous facturer jusqu’à 200 dollars ou plus lorsque vous décidez de changer de fournisseur.
Nous plafonnerons les frais de service sur les billets de concerts et d’événements sportifs et obligerons les entreprises à divulguer tous les frais à l’avance.
Et nous interdirons aux compagnies aériennes de facturer jusqu’à 50 dollars aller-retour les familles qui souhaitent simplement s’asseoir ensemble.
Les frais de bagages sont déjà suffisamment élevés – ils ne peuvent pas traiter votre enfant comme un simple bagage.
Les Américains en ont assez d’être pris pour des pigeons.
Adoptez le Junk Fee Prevention Act pour que les compagnies cessent de nous arnaquer.
Pendant trop longtemps, les travailleurs se sont fait rouler.
Plus maintenant.
Nous commençons à restaurer la dignité du travail.
Par exemple, 30 millions de travailleurs ont dû signer des accords de non-concurrence lorsqu’ils ont accepté un emploi. Ainsi, le caissier d’un restaurant de hamburgers ne peut pas traverser la rue pour accepter le même emploi dans un autre restaurant de hamburgers pour gagner quelques dollars de plus.
Plus maintenant.
Nous interdisons ces accords pour que les entreprises soient en concurrence pour les travailleurs, et qu’elles les paient ce qu’ils valent.
J’en ai assez que les entreprises enfreignent la loi en empêchant les travailleurs de s’organiser.
Adoptons la loi PRO parce que les travailleurs ont le droit de former un syndicat. Et garantissons à tous les travailleurs un salaire décent.
Veillons également à ce que les parents qui travaillent aient les moyens d’élever une famille grâce à des congés de maladie, des congés payés pour raisons familiales et médicales et des services de garde d’enfants abordables, qui permettront à des millions de personnes supplémentaires d’aller travailler.
Rétablissons également le crédit d’impôt pour enfants, qui a permis à des dizaines de millions de parents de respirer un peu et de réduire de moitié la pauvreté des enfants, pour atteindre le niveau le plus bas de l’histoire.
Et d’ailleurs, lorsque nous faisons toutes ces choses, nous augmentons la productivité. Nous augmentons la croissance économique.
Finissons aussi le travail et donnons à plus de familles l’accès à des logements abordables et de qualité.
Donnons aux personnes âgées qui veulent rester chez elles les soins dont elles ont besoin pour le faire. Et donnons un peu plus de répit aux millions d’aidants familiaux qui s’occupent de leurs proches.
Adoptez mon plan pour que les personnes âgées et les personnes handicapées puissent bénéficier des services de soins à domicile dont elles ont besoin et pour soutenir les travailleurs qui font le travail de Dieu.
Ces plans sont entièrement payés et nous avons les moyens de les réaliser.
Restaurer la dignité du travail signifie également faire de l’éducation un billet abordable pour la classe moyenne.
Lorsque nous avons rendu universelles 12 années d’éducation publique au siècle dernier, cela a fait de nous la nation la mieux éduquée et la mieux préparée du monde.
Mais le monde nous a rattrapés.
Jill, qui enseigne à plein temps, a une expression : « Toute nation qui nous surpasse en matière d’éducation nous surpasse en matière de concurrence. »
Les amis, vous savez tous que 12 ans ne suffisent pas pour gagner la compétition économique du 21e siècle.
Si vous voulez que l’Amérique ait la main-d’œuvre la mieux éduquée, finissons le travail en donnant accès à l’école maternelle aux enfants de 3 et 4 ans.
Des études montrent que les enfants qui vont à l’école maternelle ont près de 50 % plus de chances de terminer le lycée et d’obtenir un diplôme de 2 ou 4 ans, quelle que soit leur origine.
Donnons une augmentation aux enseignants des écoles publiques.
Et nous faisons des progrès en réduisant la dette des étudiants et en augmentant les subventions Pell pour les familles de la classe moyenne et de travailleurs.
Finissons le travail, connectons les étudiants aux opportunités de carrière dès le lycée et offrons deux ans de community college, une des meilleures formations professionnelles en Amérique, en plus d’être une voie d’accès à un diplôme de quatre ans.
Offrons à chaque Américain la voie vers une bonne carrière, qu’il aille à l’université ou non.
Et mesdames et messieurs, au milieu de la crise du COVID où les écoles ont été fermées, reconnaissons également le chemin parcouru dans la lutte contre la pandémie elle-même.
Bien que le virus n’ait pas disparu, grâce à la résilience du peuple américain, nous avons brisé l’emprise du COVID sur nous.
Les décès dus au COVID ont diminué de près de 90 %.
Nous avons sauvé des millions de vies et rouvert notre pays.
Et bientôt, nous mettrons fin à l’urgence de santé publique.
Mais nous nous souviendrons du bilan et de la douleur qui ne disparaîtront jamais pour tant de personnes. Plus d’un million d’Américains ont perdu la vie à cause du COVID.
Des familles en deuil. Des enfants orphelins. Des chaises vides à la table de la salle à manger.
Nous nous souvenons d’eux, et nous restons vigilants.
Nous devons encore surveiller des dizaines de variants et soutenir de nouveaux vaccins et traitements.
Le Congrès doit donc financer ces efforts et assurer la sécurité de l’Amérique.
Et alors que nous sortons renforcés de cette crise, je redouble également d’efforts pour poursuivre les criminels qui ont volé les fonds d’aide destinés à maintenir à flot les travailleurs et les petites entreprises pendant la pandémie.
Avant mon arrivée au pouvoir, de nombreux inspecteurs généraux chargés de protéger l’argent des contribuables ont été mis sur la touche. La fraude était endémique.
L’année dernière, je vous ai dit que les chiens de garde étaient de retour. Depuis lors, nous avons récupéré des milliards de dollars de l’argent des contribuables.
Maintenant, triplons nos forces de frappe anti-fraude qui poursuivent ces criminels, doublons les délais de prescription pour ces crimes, et sévissons contre la fraude d’identité des syndicats du crime qui volent des milliards de dollars au peuple américain.
Pour chaque dollar investi dans la lutte contre la fraude, les contribuables récupèrent au moins dix fois plus.
Le Covid-19 a laissé d’autres cicatrices, comme le pic de crimes violents en 2020, la première année de la pandémie.
Nous avons l’obligation de nous assurer que tous nos concitoyens sont en sécurité.
La sécurité publique dépend de la confiance du public. Mais trop souvent, cette confiance est violée.
Avec nous ce soir, les parents de Tyre Nichols, qui ont dû l’enterrer la semaine dernière. Il n’y a pas de mots pour décrire la douleur et le chagrin de perdre un enfant.
Mais imaginez ce que c’est que de perdre un enfant aux mains de la loi.
Imaginez devoir vous inquiéter de savoir si votre fils ou votre fille rentrera à la maison après avoir marché dans la rue, joué dans le parc ou simplement conduit sa voiture.
Je n’ai jamais eu à discuter avec mes enfants – Beau, Hunter et Ashley – comme l’ont fait tant de familles noires et métis avec leurs enfants.
Si un policier vous arrête, allumez vos lumières intérieures. Ne cherchez pas votre permis. Gardez vos mains sur le volant.
Imaginez devoir vous inquiéter comme ça tous les jours en Amérique.
Voici ce que la mère de Tyre m’a dit lorsque je lui ai demandé comment elle trouvait le courage de continuer et de parler.
Avec sa foi en Dieu, elle a dit que son fils « était une belle âme et que quelque chose de bon sortira de tout cela ».
Imaginez le courage et le caractère qu’il faut pour cela.
C’est à nous de le faire. C’est à nous tous de le faire.
Nous voulons tous la même chose.
Des quartiers sans violence.
Des forces de l’ordre qui gagnent la confiance de la communauté.
Que nos enfants rentrent chez eux en toute sécurité.
Une protection égale en vertu de la loi ; c’est le pacte que nous avons les uns avec les autres en Amérique.
Nous savons que les policiers mettent leur vie en danger chaque jour et que nous leur demandons d’en faire trop.
Être des conseillers, des travailleurs sociaux, des psychologues ; répondre aux overdoses de drogue, aux crises de santé mentale, et plus encore.
Nous leur en demandons trop.
Je sais que la plupart des flics sont des gens bien, décents. Ils risquent leur vie chaque fois qu’ils mettent leur bouclier.
Mais ce qui est arrivé à Tyre à Memphis arrive trop souvent.
Nous devons faire mieux.
Donnez aux forces de l’ordre la formation dont elles ont besoin, imposez-leur des normes plus strictes et aidez-les à réussir à assurer la sécurité de tous.
Nous avons également besoin de plus de premiers intervenants et d’autres professionnels pour faire face aux problèmes croissants de santé mentale et de toxicomanie.
Plus de ressources pour réduire les crimes violents et les crimes commis avec des armes à feu ; plus de programmes d’intervention communautaire ; plus d’investissements dans le logement, l’éducation et la formation professionnelle.
Tout cela peut contribuer à prévenir la violence en premier lieu.
Et lorsque des agents ou des services de police violent la confiance du public, nous devons les tenir pour responsables.
Avec le soutien des familles des victimes, des groupes de défense des droits civiques et des forces de l’ordre, j’ai signé un décret pour tous les agents fédéraux interdisant les étranglements, limitant les mandats sans préavis et d’autres éléments clés de la loi George Floyd.
Engageons-nous à faire en sorte que les mots de la mère de Tyr deviennent réalité, quelque chose de bon doit sortir de tout cela.
Chacun d’entre nous dans cette chambre, nous devons être à la hauteur de ce moment.
Nous ne pouvons pas nous détourner.
Faisons ce que nous savons dans nos coeurs que nous devons faire.
Rassemblons-nous et finissons le travail sur la réforme de la police.
Faisons quelque chose.
C’était le même appel des parents qui ont perdu leurs enfants à Uvalde : Faites quelque chose contre la violence armée.
Dieu merci, nous l’avons fait, en adoptant la loi sur la sécurité des armes à feu la plus complète depuis trois décennies.
Cette loi comprend des éléments que la majorité des propriétaires d’armes responsables soutiennent, comme le renforcement des vérifications des antécédents pour les jeunes de 18 à 21 ans et les lois sur les signaux d’alarme qui empêchent les armes de tomber entre les mains de personnes qui représentent un danger pour elles-mêmes et pour les autres.
Mais nous savons que notre travail n’est pas terminé.
Avec nous ce soir, Brandon Tsay, un héros de 26 ans.
Brandon a mis de côté ses rêves d’université pour rester aux côtés de sa mère, qui se mourait d’un cancer. Il travaille maintenant dans un studio de danse créé par ses grands-parents.
Il y a deux semaines, pendant les célébrations du Nouvel An lunaire, il a entendu la porte d’entrée du studio se fermer et a vu un homme pointer une arme sur lui.
Il a cru qu’il allait mourir, mais il a ensuite pensé aux personnes qui se trouvaient à l’intérieur.
À cet instant, il a trouvé le courage d’agir et a arraché le pistolet semi-automatique à un tireur qui avait déjà tué 11 personnes dans un autre studio de danse.
Il a sauvé des vies. Il est temps que nous fassions de même.
Interdisez les armes d’assaut une fois pour toutes.
Nous l’avons déjà fait. J’ai mené le combat pour les interdire en 1994.
Pendant les 10 ans où l’interdiction était en vigueur, les fusillades de masse ont diminué. Après que les républicains l’aient laissée expirer, les fusillades de masse ont triplé.
Finissons le travail et interdisons à nouveau les armes d’assaut.
Et unissons-nous aussi sur l’immigration pour en faire une question bipartisane comme auparavant.
Nous avons maintenant un nombre record de personnes travaillant à la sécurité de la frontière, arrêtant 8 000 passeurs et saisissant plus de 23 000 livres de fentanyl au cours des derniers mois.
Depuis que nous avons lancé notre nouveau plan frontalier le mois dernier, l’immigration illégale en provenance de Cuba, d’Haïti, du Nicaragua et du Venezuela a diminué de 97 %.
Mais les problèmes frontaliers de l’Amérique ne seront pas résolus tant que le Congrès n’agira pas.
Si vous ne voulez pas adopter ma réforme globale de l’immigration, adoptez au moins mon plan pour fournir l’équipement et les agents nécessaires à la sécurisation de la frontière. Et une voie vers la citoyenneté pour les Dreamers, ceux qui ont un statut temporaire, les travailleurs agricoles et les travailleurs essentiels.
Ici, à la Maison du peuple, il est de notre devoir de protéger les droits et les libertés de tous les citoyens.
Le Congrès doit rétablir le droit que la Cour suprême a retiré l’année dernière et codifier Roe v. Wade pour protéger le droit constitutionnel de chaque femme de choisir.
Le vice-président et moi-même faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger l’accès aux soins de santé génésique et préserver la vie privée des patients. Mais déjà, plus d’une douzaine d’États appliquent des interdictions extrêmes de l’avortement.
Ne vous y trompez pas : si le Congrès adopte une interdiction nationale de l’avortement, j’y opposerai mon veto.
Adoptons également la loi bipartisane sur l’égalité pour garantir que les Américains LGBTQ, en particulier les jeunes transgenres, puissent vivre dans la sécurité et la dignité.
Notre force n’est pas seulement l’exemple de notre pouvoir, mais le pouvoir de notre exemple. N’oublions pas que le monde nous regarde.
Je me suis exprimé depuis cette salle il y a un an, quelques jours après que Vladimir Poutine ait déclenché sa guerre brutale contre l’Ukraine.
Un assaut meurtrier, évoquant des images de la mort et de la destruction que l’Europe a subies pendant la Seconde Guerre mondiale.
L’invasion de Poutine a été un test pour l’éternité. Un test pour l’Amérique. Un test pour le monde.
Défendrons-nous les principes les plus fondamentaux ?
Défendrons-nous la souveraineté ?
Défendrons-nous le droit des gens à vivre à l’abri de la tyrannie ?
Défendrons-nous la démocratie ?
Car une telle défense est importante pour nous, car elle maintient la paix et empêche les agresseurs potentiels de menacer notre sécurité et notre prospérité. Un an plus tard, nous connaissons la réponse.
Oui, nous le ferons.
Et oui, nous l’avons fait.
Ensemble, nous avons fait ce que l’Amérique fait toujours de mieux.
Nous avons dirigé.
Nous avons uni l’OTAN et construit une coalition mondiale.
Nous nous sommes dressés contre l’agression de Poutine.
Nous nous sommes tenus aux côtés du peuple ukrainien.
Ce soir, nous sommes une fois de plus rejoints par l’ambassadrice d’Ukraine aux États-Unis. Elle représente non seulement sa nation, mais aussi le courage de son peuple.
Ambassadrice, l’Amérique est unie dans son soutien à votre pays. Nous resterons à vos côtés aussi longtemps qu’il le faudra.
Pour Joe Biden, l’Amérique et les démocraties ne peuvent pas laisser gagner la Russie dans ce conflit, l’engagement américain doit être durable.
Notre nation travaille pour plus de liberté, plus de dignité, et plus de paix,
pas seulement en Europe, mais partout.
Avant que je ne prenne mes fonctions, on racontait que la République populaire de Chine augmentait sa puissance et que l’Amérique reculait dans le monde.
Ce n’est plus le cas.
J’ai clairement indiqué au président Xi que nous recherchons la concurrence, pas le conflit.
Je ne m’excuserai pas de dire que nous investissons pour rendre l’Amérique forte. Investir dans l’innovation américaine, dans les industries qui définiront l’avenir, et que le gouvernement chinois a l’intention de dominer.
Investir dans nos alliances et travailler avec nos alliés pour protéger nos technologies avancées afin qu’elles ne soient pas utilisées contre nous.
Moderniser notre armée pour préserver la stabilité et dissuader toute agression.
Aujourd’hui, nous sommes dans la position la plus forte depuis des décennies pour concurrencer la Chine ou n’importe qui d’autre dans le monde.
Cette affirmation traduit une confiance nouvelle aux États-Unis. Il y a encore peu de temps, l’Amérique soulignait ses faiblesses par rapport a la Chine, son court termisme, ses divisions, les blocages de son système institutionnel. Le vote de plusieurs projets de lois très importants sur les infrastructures ou les technologies de pointe ont redonné confiance, de même que les difficultés de la Chine en matière économique ou sur la gestion du Covid. Les mesures d’interdiction d’exporter vers la Chine certaines technologies ont également montré la force des leviers dont disposent toujours les États-Unis. Dans ce contexte, la gestion des risques n’est plus celle du « piège de Thucydide » selon laquelle la puissance dominante (les États-Unis) serait amenée au conflit avec la puissance émergente (la Chine) mais plutôt un scenario où la Chine pourrait aller vers le conflit en raison d’un complexe nationaliste d’infériorité et du syndrome de l’encerclement — pour certains observateurs du côté de Washington, une situation plus proche de celle du Japon dans les années 1930.
Je suis déterminé à travailler avec la Chine là où cela peut faire avancer les intérêts américains et profiter au monde entier.
Mais ne vous y trompez pas : comme nous l’avons dit clairement la semaine dernière, si la Chine menace notre souveraineté, nous agirons pour protéger notre pays. Et nous l’avons fait.
Et soyons clairs : gagner la compétition avec la Chine devrait tous nous unir. Nous sommes confrontés à de sérieux défis dans le monde entier.
Mais ces deux dernières années, les démocraties se sont renforcées, pas affaiblies.
Les autocraties se sont affaiblies, et non pas renforcées.
L’Amérique rassemble à nouveau le monde pour relever ces défis, qu’il s’agisse du climat, de la santé mondiale, de l’insécurité alimentaire, du terrorisme ou des agressions territoriales.
Les alliés intensifient leurs efforts, dépensent plus et font plus.
Joe Biden établit un lien direct entre la défense de la démocratie aux États-Unis et dans le monde, mais son discours mentionne peu les alliés de l’Amérique et les autres démocraties dans cette perspective et se rapproche plus d’un discours de campagne présidentielle américaine que d’un discours traditionnel de l’état de l’union.
Et des ponts se forment entre les partenaires du Pacifique et ceux de l’Atlantique. Et ceux qui parient contre l’Amérique apprennent à quel point ils ont tort.
Ce n’est jamais un bon pari de parier contre l’Amérique.
Quand je suis arrivé au pouvoir, la plupart des gens pensaient que le bipartisme était impossible. Mais je ne l’ai jamais cru.
C’est pourquoi il y a un an, j’ai proposé un programme d’unité pour la nation.
Nous avons fait de réels progrès.
Ensemble, nous avons adopté une loi permettant aux médecins de prescrire plus facilement des traitements efficaces contre la dépendance aux opiacés.
Nous avons adopté une loi sur la sécurité des armes à feu qui prévoit des investissements historiques dans la santé mentale.
Nous avons lancé l’ARPA-H pour faire des percées dans la lutte contre le cancer,
la maladie d’Alzheimer, le diabète et bien d’autres maladies.
Nous avons adopté la loi PACT de Heath Robinson, nommée en l’honneur de l’ancien combattant de la guerre d’Irak dont j’ai raconté l’histoire de son exposition aux brûlis toxiques l’année dernière.
Mais il reste encore beaucoup à faire. Et nous pouvons le faire ensemble.
Avec nous ce soir, un père nommé Doug de Newton, New Hampshire.
Il a écrit à Jill et à moi une lettre sur sa fille Courtney. Un rire contagieux. La meilleure amie de sa soeur.
Il a partagé une histoire bien trop familière à des millions d’Américains.
Courtney a découvert les pilules au lycée. Elle a sombré dans la dépendance et a fini par mourir d’une overdose de fentanyl.
Elle avait 20 ans.
En décrivant les huit dernières années sans elle, Doug a dit : « Il n’y a pas de pire douleur. »
Pourtant, leur famille a transformé la douleur en objectif, en travaillant pour mettre fin à la stigmatisation et changer les lois.
Il nous a dit qu’il voulait « commencer le voyage vers la guérison de l’Amérique ».
Doug, nous sommes avec vous.
Le fentanyl tue plus de 70 000 Américains par an.
Lançons une offensive majeure pour arrêter la production, la vente et le trafic de fentanyl, avec plus de machines de détection de drogues pour inspecter les cargaisons et arrêter les pilules et la poudre à la frontière.
Travaillons avec les coursiers comme Fed Ex pour inspecter davantage de colis à la recherche de drogues. Mettons en place des sanctions sévères pour réprimer le trafic de fentanyl.
Deuxièmement, faisons davantage pour la santé mentale, en particulier pour nos enfants. Lorsque des millions de jeunes sont aux prises avec l’intimidation, la violence, les traumatismes, nous leur devons un meilleur accès aux soins de santé mentale à l’école.
Nous devons enfin tenir les entreprises de médias sociaux responsables de l’expérience qu’elles mènent sur nos enfants dans un but lucratif.
Et il est temps d’adopter une législation bipartisane pour empêcher Big Tech de collecter des données personnelles sur les enfants et les adolescents en ligne, interdire la publicité ciblée sur les enfants et imposer des limites plus strictes aux données personnelles que ces entreprises collectent sur nous tous.
Les évolutions aux États-Unis et notamment de l’administration Biden en faveur de la régulation d’Internet sont spectaculaires, même si elles ne se sont pas traduites par le vote de lois fédérales à ce stade. L’administration Obama et le président Obama avaient très directement critiqué l’Europe lorsque celle-ci avait institué ses premières mesures de régulation des grandes entreprises numériques américaines. L’administration Biden a par ailleurs lancé des procédures judiciaires contre Google ou Facebook au titre de l’antitrust.
Troisièmement, faisons davantage pour respecter la seule obligation véritablement sacrée de notre nation : équiper ceux que nous envoyons au front et prendre soin d’eux et de leurs familles lorsqu’ils rentrent chez eux ; une formation professionnelle et un placement des anciens combattants et de leurs conjoints lors de leur retour à la vie civile ; une aide donnée aux anciens combattants pour qu’ils puisse,t payer leur loyer, car personne ne devrait être sans abri dans ce pays, surtout pas ceux qui l’ont servi.
Et nous ne pouvons pas continuer à perdre 17 anciens combattants par jour à cause du fléau silencieux du suicide.
Le VA fait tout ce qu’il peut, notamment en élargissant les dépistages en matière de santé mentale et en mettant en place un programme éprouvé qui recrute des anciens combattants pour aider d’autres anciens combattants à comprendre ce qu’ils vivent et à obtenir l’aide dont ils ont besoin.
Et quatrièmement, l’année dernière, Jill et moi avons relancé le Cancer Moonshot que le président Obama m’avait demandé de diriger au sein de notre administration.
Notre objectif est de réduire le taux de mortalité par cancer d’au moins 50 % au cours des 25 prochaines années. Faire en sorte qu’une proportion croissante des cancers ne soient plus des condamnations à mort mais des maladies traitables, et fournir davantage de soutien aux patients et aux familles.
C’est une affaire personnelle pour beaucoup d’entre nous.
Nous avons avec nous Maurice et Kandice, un Irlandais et une fille d’immigrés du Panama.
Ils se sont rencontrés et sont tombés amoureux à New York et se sont mariés dans la même chapelle que Jill et moi ; des âmes sœurs.
Il nous a écrit une lettre au sujet de leur petite fille Ava.
Elle n’avait qu’un an lorsqu’on lui a diagnostiqué un cancer rare du rein.
26 transfusions sanguines. 11 séries de radiations. 8 séances de chimio. 1 rein enlevé.
Un taux de survie de 5 %.
Il a écrit comment, dans les moments les plus sombres, il a pensé : « Si elle part, je ne peux pas rester. »
Jill et moi comprenons, comme beaucoup d’entre vous.
Ils ont lu comment Jill a décrit le parcours de notre famille face au cancer et comment nous avons essayé de voler des moments de joie quand nous le pouvions.
Pour eux, cette lueur de joie était un demi-sourire de leur petite fille. Cela signifiait tout.
Ils n’ont jamais perdu espoir.
Ava n’a jamais perdu espoir. Elle aura quatre ans le mois prochain.
Ils viennent d’apprendre qu’Ava a déjoué les pronostics et qu’elle est en passe d’être débarrassée du cancer, et elle nous regarde depuis la Maison Blanche ce soir.
Pour les vies que nous pouvons sauver et pour celles que nous avons perdues, faisons en sorte que ce soit un moment véritablement américain qui rassemble le pays et le monde et prouve que nous pouvons faire de grandes choses.
Il y a vingt ans, sous la direction du président Bush et d’innombrables défenseurs et champions, nous avons entrepris un effort bipartisan par le biais du PEPFAR pour transformer la lutte mondiale contre le VIH/sida. Cela a été un énorme succès.
Je crois que nous pouvons faire de même avec le cancer.
Mettons fin au cancer tel que nous le connaissons et guérissons certains cancers une fois pour toutes.
Il y a une raison pour laquelle nous sommes capables de faire toutes ces choses : notre démocratie elle-même.
C’est la chose la plus fondamentale de toutes.
Avec la démocratie, tout est possible. Sans elle, rien ne l’est.
Ces dernières années, notre démocratie a été menacée, attaquée et mise en danger.
Elle a été mise à l’épreuve ici, dans cette même salle, le 6 janvier.
Et puis, il y a quelques mois à peine, déséquilibré par le Grand Mensonge, un assaillant a déclenché une violence politique au domicile du président de la Chambre des représentants de l’époque. En utilisant le même langage que celui que les insurgés ont scandé dans ces salles le 6 janvier.
Ce soir, dans cette salle, se trouve l’homme qui porte les cicatrices de cette attaque brutale, mais qui est aussi coriace, fort et résilient que possible.
Mon ami, Paul Pelosi.
Mais un acte aussi odieux n’aurait jamais dû se produire.
Joe Biden souligne souvent que les institutions et la Constitution ne sont pas suffisantes pour assurer la préservation de la démocratie américaine. Celle-ci dépend aussi de normes partagées, notamment l’acceptation du contradicteur et du résultat des élections. L’agression contre Paul Pelosi a choqué, au-delà de l’acte violent lui-même, car certains membres du parti républicains ont nié la réalité de celui-ci — voire raillé la situation de la victime.
Nous devons tous nous exprimer. Il n’y a pas de place pour la violence politique en Amérique. En Amérique, nous devons protéger le droit de vote, pas supprimer ce droit fondamental. Nous honorons les résultats de nos élections, nous ne subvertissons pas la volonté du peuple. Nous devons faire respecter l’état de droit et restaurer la confiance dans nos institutions démocratiques.
Et nous ne devons donner aucun refuge à la haine et à l’extrémisme sous toutes ses formes.
La démocratie ne doit pas être une question partisane. Elle doit être une question américaine.
Chaque génération d’Américains a été confrontée à un moment où elle a été appelée à protéger notre démocratie, à la défendre, à se lever pour elle.
Et ce moment est le nôtre.
Mes chers compatriotes, nous sommes réunis ce soir à un point d’inflexion. Un de ces moments auxquels seules quelques générations sont confrontées, où les décisions que nous prenons maintenant décideront du cours de cette nation et du monde pour les décennies à venir.
Nous ne sommes pas des spectateurs de l’histoire. Nous ne sommes pas impuissants devant les forces qui nous font face. C’est en notre pouvoir, à nous, le peuple. Nous sommes confrontés à l’épreuve de notre temps et l’heure du choix est proche.
Nous devons être la nation que nous avons toujours été au mieux de sa forme. Optimiste. Pleine d’espoir. Tournée vers l’avenir.
Une nation qui privilégie la lumière sur l’obscurité, l’espoir sur la peur, l’unité sur la division. La stabilité sur le chaos.
Nous devons nous voir non pas comme des ennemis, mais comme des compatriotes. Nous sommes un bon peuple, la seule nation au monde construite sur une idée.
Que nous tous, chacun d’entre nous, sommes créés égaux à l’image de Dieu. Une nation qui est un phare pour le monde. Une nation dans une nouvelle ère de possibilités.
Je suis donc venu ici pour remplir mon devoir constitutionnel de rendre compte de l’état de l’Union. Et voici mon rapport.
Parce que l’âme de cette nation est forte, parce que l’épine dorsale de cette nation est forte, parce que le peuple de cette nation est fort, l’état de l’Union est fort.
Alors que je me tiens ici ce soir, je n’ai jamais été aussi optimiste quant à l’avenir de l’Amérique. Nous devons simplement nous rappeler qui nous sommes.
Nous sommes les États-Unis d’Amérique et il n’y a rien, rien au-delà de nos capacités si nous le faisons ensemble.
Que Dieu vous bénisse tous. Que Dieu protège nos troupes