Le Conseil approuve l’entrée de la Croatie dans Schengen

Presque 15 ans après l’entrée du Liechtenstein dans l’espace de libre circulation européen, la Croatie rejoindra elle aussi Schengen à compter du 1er janvier 2023, date à partir de laquelle les contrôles des personnes aux frontières intérieures terrestres et maritimes entre la Croatie et les autres pays de l’espace Schengen seront supprimés — les contrôles aux frontières aériennes seront quant à eux levés à partir du 26 mars¹.

La décision d’inclure la Croatie à l’espace Schengen fait en réalité l’objet d’un consensus parmi les États-membres depuis la fin de l’année dernière.

• En novembre, la Commission s’était quant à elle déclarée favorable à l’entrée simultanée de la Croatie, de la Bulgarie et de la Roumanie dans l’espace².
• Aux côtés de Chypre et de l’Irlande, ces deux pays de l’Union sont les seuls États-membres à ne pas faire partie de Schengen.

En octobre, la Commission avait réalisé des contrôles en Bulgarie et en Roumanie, soulignant combien les deux pays avaient amélioré leurs politiques de gestion des frontières extérieures, dans le respect des droits fondamentaux et du principe de non-refoulement. Malgré cet avis, il semblerait que l’Autriche ait mis à exécution sa menace de veto — ce qui n’a pas été confirmé par la présidence tchèque, bien que le ministre de l’Intérieur autrichien, Gerhard Karner, ait réitéré cet avis ce matin en amont du Conseil³.

Pour Karl Nehammer, la Bulgarie et la Roumanie sont responsables de l’entrée de dizaines de milliers de migrants illégaux sur le territoire de l’Union depuis le début de l’année.

• Les Pays-Bas ont également des doutes quant à l’entrée de la Bulgarie en raison de la situation relative à l’État de droit et à la lutte contre la corruption.
• Depuis le début de l’année, la route des Balkans occidentaux est la principale voie d’entrée des migrants illégaux dans l’Union. Cependant, le principal point d’entrée historique est le poste-frontière de Središče ob Dravi, à la frontière entre la Croatie et la Slovénie.

Au mois de septembre, les pays de l’Union ont enregistré 98 000 demandes d’asile selon l’Agence de l’Union européenne pour l’asile, soit le nombre le plus élevé depuis 2016⁴. Le nombre d’entrées illégales sur le territoire européen est également en forte hausse par rapport à 2021.