Le marché de l’armement est traditionnellement un monopole occidental. Les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Italie disposent d’un tissu militaro-industriel développé dont le soutien par les pouvoirs publics fait l’objet d’un consensus politique.

En 2021, le marché de l’armement et de matériels à usage militaire était dominé par trois principaux acteurs : les États-Unis, l’Europe et la Chine.

  • Les entreprises américaines (principalement Lockheed Martin, Boeing et Raytheon) détiennent 51 % du marché mondial de l’armement.
  • Le Royaume-Uni, la France, l’Italie et l’Allemagne (ainsi que d’autres acteurs européens comme Airbus et MBDA) comptent pour environ 20 % du marché.

Notamment en raison du développement de l’armée chinoise depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping en 2012, les entreprises chinoises enregistrent une part croissante des ventes d’armes au niveau mondial. Entre 2020 et 2021, 8 entreprises d’armement chinoises ont totalisé 109 milliards de dollars de ventes, soit une augmentation de 6,3 % sur un an1.

La part des États-Unis a quant à elle décliné.

  • La part de marché des 40 entreprises américaines qui figurent parmi les 100 principaux exportateurs d’armes a diminué de 0,8 % en dollars réel en 2021 — la seule région à connaître une baisse.
  • Cela s’explique notamment par la hausse de l’inflation en 2021 ainsi que par le ralentissement de la croissance du marché de l’armement depuis le début de la pandémie de Covid-19.

Selon le CSIS, la Chine exporte principalement ses armements vers ses voisins (surtout le Pakistan), les pays africains et du Golfe (Nigéria, Angola, Arabie saoudite) et d’Amérique du Sud (85 % des armes chinoises exportées dans la région entre 2010 et 2020 ont été achetées par le Venezuela)2.

La Chine vise à devenir une puissance militaire hégémonique en Asie qui pourrait, à terme, rivaliser avec les États-Unis.

  • Selon le département de la Défense américain, Pékin souhaite tripler son arsenal nucléaire d’ici 2035 afin d’atteindre 1 500 ogives.
  • Le développement de l’arsenal nucléaire et des capacités militaires chinoises visent à accentuer la pression autour de Taïwan.
  • C’est dans cet objectif que l’Assemblée populaire nationale a révisé la loi de défense nationale en décembre 2020, élargissant la justification légale de la mobilisation de l’APL pour inclure la défense des « intérêts de développement » de la Chine.