• Jiang Zemin. Mercredi, l’ancien président chinois Jiang Zemin s’est éteint. Le défunt dirigeant était à l’origine de la théorie des Trois représentations (三个代表) qui renforça le contrat social entre le Parti et le peuple. Depuis son décès, le Parti, les médias d’État et les grandes entreprises du pays rendent hommage à l’homme qui a gouverné le pays de 1989 à 2002 en affichant leurs sites internet en noir et blanc1. Pour certains, ces hommages ne sont qu’une « diversion » du Parti pour détourner l’attention de la révolution des papiers blancs (白纸革命).
  • Allègement sanitaire. Cette semaine, le compte WeChat de la province du Zhejiang a publié un article critique de la politique zéro-Covid : « Les gens d’abord » ne veut pas dire « les contrôles sanitaires d’abord » (« 人民至上 » 不是 « 防疫至上 »)2. Lors d’une réunion de la Commission nationale de la santé qui s’est tenue avant-hier, la Vice-Première ministre chargée de la lutte contre le Covid-19, Sun Chunlan, a déclaré que le pays était « confronté à une nouvelle situation ». Alors que les restrictions sanitaires devraient être levées dans les grandes villes, l’enjeu pour les dirigeants est désormais d’accélérer la vaccination des seniors de plus de 80 ans.
  • Marchés financiers. Après plusieurs mois de baisse, l’indice S&P U.S.-China 50 — qui suit la performance des 50 principales entreprises chinoises cotées aux États-Unis — est en hausse constante depuis le début du mois de novembre, notamment en raison de l’anticipation par les investisseurs de l’abandon de la politique zéro-Covid.
  • Réseau ferroviaire. Hier, le premier chemin de fer à grande vitesse au monde — Ha Da (哈大) —, reliant Harbin à Dalian, a célébré son 10e anniversaire. Avec une longueur de 921 kilomètres et une vitesse de pointe de 350 km/h, il s’agit de la ligne ferroviaire la plus fréquentée de Chine. Dans les années à venir, Pékin prévoit d’étendre son réseau ferroviaire avec un objectif de 50 000 km de lignes d’ici 2025 et 200 000 km d’ici 2035.
  • Chaînes d’approvisionnement. 78 % des entreprises japonaises ont déclaré que le risque lié à la sécurité d’approvisionnement du pays en matériaux provenant de Chine avait augmenté au cours des six derniers mois. Au début de l’année, un rapport du Cabinet du Japon annonçait que, parmi 5 000 catégories d’importations, 1 133 dépendent « fortement » de la Chine3.
  • Ogives. Selon le Pentagone, si la Chine continue d’étendre son arsenal nucléaire. Au rythme actuel, le pays disposera de 1 500 ogives en 2035 — contre 400 actuellement. Cette nouvelle politique d’expansion de l’arsenal chinois a été initiée depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, en 2012. L’un des enjeux pour Pékin est de ramener l’île de Taiwan sous son giron afin de procéder à la « réunification » de la Chine.
  • Logique des blocs. Rishi Sunak a annoncé la fin de « période dorée » des relations entre la Grande-Bretagne et la Chine, utilisant son premier discours de politique étrangère pour mettre en garde contre le « défi systémique » que représente la Chine. Selon le spécialiste chinois des questions européennes Cui Hongjian, le « pragmatisme robuste » est une tentative de Sunak de ne pas « tomber dans la logique des blocs » qui présenterait la Chine comme une menace — ce que Xi Jinping veut à tout prix éviter4.
  • Élections taïwanaises. La stratégie électorale de la présidente taïwanaise Tsai Ying-wen d’avoir fait du scrutin un référendum pour ou contre un rapprochement avec la Chine continentale n’a pas fonctionné. Les résultats ont marqué une nette progression du parti conservateur d’opposition — le Kuomintang (中国国民党) — avec des victoires dans 13 des 21 circonscriptions, dont la capitale Taipei. Peu de temps après l’annonce des résultats, la présidente taïwanaise a annoncé qu’elle quittait la présidence de son parti, le PDP (民主进步党), dont elle était à la tête depuis 2016.