Depuis 1992, les pays développés ont reconnu la nécessité de fournir des « ressources financières nouvelles » aux pays en développement, les plus exposés aux conséquences du changement climatique.

  • Les fair share (ou parts équitables) correspondent à un objectif de financement climatique fixé en fonction de la responsabilité historique du pays en termes d’émissions de CO2.
  • À la COP 15 de 2009, les pays développés se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour financer la lutte contre le changement climatique dans les pays les plus pauvres — objectif qui n’a toujours pas été atteint aujourd’hui.

En 2020, seulement 83 milliards de dollars de financements climatiques ont été mobilisés, avec des contributions très inégales selon les pays.

  • Les États-Unis, le Canada, l’Australie et le Royaume-Uni n’ont pas atteint leurs objectifs de financement en 2020.
  • À l’inverse, le Japon, la France ou l’Allemagne ont dépassé leurs objectifs, parfois largement.
  • En 2021, lors de la COP26 à Glasgow, aucun accord n’a été trouvé. La déclaration finale note que « l’objectif des pays développés de mobiliser conjointement 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 dans le cadre d’actions d’atténuation significatives et de transparence sur la mise en œuvre n’a pas encore été atteint », et exhorte les pays riches à atteindre l’objectif d’ici 2025. 

Afin de respecter leurs engagements, les États-Unis auraient dû fournir 40 milliards de dollars aux pays en développement en 2020. Ils n’ont finalement contribué qu’à hauteur de 7,6 milliards de dollars cette année, soit l’équivalent de 19 % de leur part.

Si certains pays ont dépassé leurs engagements, leurs contributions prennent principalement la forme de prêts plutôt que de subventions.

  • L’Allemagne, la France et le Japon sont les pays les plus « excédentaires », mais accordent respectivement 45, 75 et 86 % de leurs financements climatiques sous forme de prêts.

Les midterms constituent un enjeu pour les financements climatiques et les objectifs des États-Unis. En septembre 2021, Joe Biden s’était engagé à verser 11,4 milliards de dollars par an d’ici 2024. Toutefois, le Congrès américain n’a approuvé qu’un milliard de financements pour le climat pour l’année 20221. Si les Républicains remportent une des deux Chambres — voire les deux —, la marge de manœuvre du président démocrate s’en trouvera largement réduite.

Sources
  1. Somini Sengupta, « The U.S. has made big promises. Where’s the money ? », The New York Times, 15 mars 2022.