Officiellement ouverte hier par des séances plénières, c’est à partir d’aujourd’hui que commence véritablement la 27e Conférence des parties des Nations unies consacrée au climat, à Charm el-Cheikh en Égypte, et ce jusqu’au 18 novembre.
Près d’une centaine de chefs d’État et de gouvernement seront en Égypte pour faire le point sur la trajectoire des États pour respecter les objectifs de l’accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2, de préférence à 1,5 degré Celsius, par rapport au niveau préindustriel.
- Les chefs d’États européens Giorgia Meloni, Emmanuel Macron, Mark Rutte, Olaf Scholz, Pedro Sanchez, Ursula von der Leyen, Nicola Sturgeon, Rishi Sunak seront présents au « sommet des leaders » aujourd’hui et demain.
- Le président Biden ne sera présent à la COP 27 qu’à partir de vendredi, après les élections de mi-mandat.
Il est estimé que les politiques actuelles mises en place par les États mèneront probablement à un réchauffement avoisinant les 3ºC d’ici la fin du siècle. Les mises à jour nationales depuis la COP 26, qui n’ont concerné que 24 États, n’ont eu qu’un effet négligeable sur la trajectoire des émissions.
- Le Programme des Nations unies pour l’Environnement estime que pour être en mesure de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C, les émissions annuelles mondiales de gaz à effet de serre doivent être réduites de 45 % en huit ans par rapport aux projections d’émissions établies dans le cadre des politiques actuellement en vigueur 1.
Afin d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, les projections indiquent qu’il faudrait réduire deux fois plus vite les émissions d’ici 2030.
Les pays les plus vulnérables au changement climatique sont, majoritairement, ceux qui émettent le moins de CO2 par habitant (représentés par la taille des carrés dans le graphique ci-dessous). De la même manière, ces derniers font également partie des pays les moins préparés face aux conséquences du changement climatique (axe vertical).
L’ampleur de cette COP 27 risque aussi d’être entravée par l’absence de dirigeants dont les pays sont pourtant cruciaux dans la lutte contre le changement climatique.
- Ni Xi Jinping ni Narendra Modi ne seront présents à la COP, bien que leurs pays constituent respectivement les premier et troisième émetteurs du plus grand volume de CO2 chaque année.
- Justin Trudeau, pourtant loin d’être un climatosceptique, sera également absent ainsi que Vladimir Poutine.
Le financement de la lutte contre le réchauffement climatique dans les pays en développement sera au centre des discussions. La pression monte sur les pays développés pour qu’ils fournissent davantage de financement climatique, après leur échec d’atteindre l’objectif de 100 milliards de dollars par an fixé en 2009.
Pour l’activiste ougandaise Vanessa Nakate, « il est important que les gens sachent que ces 100 milliards de dollars ne sont plus suffisants pour les communautés qui sont en première ligne de la crise climatique ».
Sources
- The Closing Window. Climate crisis calls for rapid transformation of societies, Programme des Nations Unies pour l’Environnement, 27 octobre 2022.