Erdoğan est le premier chef d’État étranger à atterrir à l’aéroport international de Zangilan, le deuxième aéroport construit par l’Azerbaïdjan dans les territoires anciennement arméniens conquis pendant le conflit au Haut-Karabakh en 2020.
- Au cours de cette visite, Erdoğan s’est entretenu avec le président de l’Azerbaïdjan Ilham Aliyev au sujet des relations bilatérales liant les deux pays et des mesures à prendre pour renforcer la coopération entre les deux pays.
- Erdoğan et Aliyev ont également « sur les développements régionaux et mondiaux actuels ».
L’aéroport international de Zangilan est le deuxième aéroport — après l’aéroport de Fuzuli l’an dernier — construit par l’Azerbaïdjan dans la région sous contrôle de Bakou depuis la seconde guerre du Haut-Karabagh de 2020.
- La question de la souveraineté territoriale de cette terre entre les deux pays date d’au moins un siècle, mais les violences ont été ravivées lors de la chute de l’URSS.
- Le conflit a été ravivé en 2020, ayant conduit à la mort de milliers de militaires des deux côtés de la frontière. L’accord de cessez-le-feu du 10 novembre a permis à Bakou de conserver les territoires conquis durant le conflit.
- Le mois dernier, une nouvelle escalade de tension a eu lieu à la frontière, constituant le dernier épisode en date de la crise frontalière s’étant rouverte en mai 2021.
Cette visite n’est pas la première tentative de médiation du président Erdoğan dans les conflits de la région.
- Au début du mois d’octobre, Erdoğan, Aliyev et le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan avaient brièvement échangé en amont du sommet de la Communauté politique européenne à Prague.
- À l’issue de la réunion d’aujourd’hui, dans un effort de médiation, Erdoğan a déclaré que Ankara souhaitait améliorer les liens entre l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Turquie pour résoudre les questions en suspens le plus rapidement possible.
Depuis plusieurs mois, le président turc tente de se poser en médiateur des conflits, traduisant une posture parfois ambivalente vis-à-vis de ses partenaires européens.
- Alors qu’il a condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les importations d’hydrocarbures russes vers la Turquie continuent toujours d’augmenter. L’accord signé par la Turquie et la Russie portant sur les exportations de céréales au départ de ports ukrainiens signé le 22 juillet a eu quant à lui des effets mitigés.
- Les deux dirigeants se sont rencontrés plusieurs fois depuis le début de la guerre : à Téhéran à l’occasion d’un sommet dédié à la Syrie et à Samarcande, en Ouzbékistan, en marge d’un sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai.
Emmanuel Macron a quant à lui pointé du doigt la responsabilité de la Russie et de l’Azerbaïdjan dans la reprise du conflit avec l’Arménie, ce qui a suscité les critiques du Kremlin et des médias en Azerbaïdjan.
- Le président français a soutenu que la France « ne lâchera pas l’Arménie », et a déclaré que la Russie aurait « joué le jeu » de l’Azerbaïdjan avec une « complicité turque ». « C’est une manœuvre de déstabilisation de la Russie qui cherche à créer le désordre pour tous nous affaiblir et nous diviser », a-t-il renchéri.
- Vladimir Poutine a immédiatement réagi aux propos du président Français qu’il juge « incorrects » et « inacceptables », dénonçant « l’absence de compréhension du déroulement du conflit et d’informations de la France sur la position des parties ».